20 journalistes, 10 agents de sécurité, 5 dirigeants de l'IRT, 5 dirigeants de l'OCK, 4 chargés du transport des blessés par ambulance : au total 40 personnes dans un stade du Marshane d'une capacité de 15.000 spectateurs. Quelle tristesse, un match de première division professionnelle sans public. L'IRT qui a l'habitude de vendre 40.000 billets était obligé de recevoir l'OCK à huis clos. Jugement sévère et absurde de la FRMF pour quelques bouteilles en plastic lancées sur le chemin de l'arbitre international Al Ahrach dont l'arbitrage dépassait toutes les normes de la FIFA lors du dernier derby nordiste. A vrai dire, une sanction pécuniaire aurait été plus juste. En Europe, il est très rare de priver le public d'un spectacle footballistique mais les sanctions d'ordre financier sont nombreuses. Pour répondre à cette « punition » qui rappelle les heures de « colle » des anciens lycées, les supporters ont décidé de payer les droits d'entrée de 20 dh avec des billets imprimés sur leur demande. « Tous avec l'IRT ! », ils ne cessaient de crier dans un ordre impeccable. Avec cette décision, ils ont fait preuve d'une grande civilisation. Aux alentours du stade, ils étaient alignés pour envoyer des encouragements. Ils voyaient ce qui se passait en regardant la télévision dont les postes étaient dans les rues. Dans les maisons qui donnaient sur l'aire du jeu, les balcons étaient occupés de bonne heure et les murs et fenêtres étaient pavoisés du bleu et blanc, couleurs de l'IRT. Les joueurs n'étaient pas seuls puisqu'à quelques mètres, il y avait le public qui encourageait. Ils sentaient la chaleur surtout de Hercules les Ultras du Détroit. Abdelhak Bencheikha répétait le même onze qui avait battu les FAR à Rabat. Il faisait confiance à ce trio attaquant de rêve Badr Kachani, Mouaoui, Hamoudane. Match ouvert des deux côtés. Les locaux comme les visiteurs avaient un seul objectif : la victoire. Domination en première mi-temps de Rafi Abdessamad et ses coéquipiers. Le danger venait surtout par les ailes. On optait pour la même tactique. L'IRT et l'OCK se connaissaient bien pour avoir joué cette saison quatre rencontres. Le milieu de terrain tangérois « flottait » un peu et Alexis dans un nouveau poste de demi-offensif ne cessait de commettre les erreurs. Heureusement, Boukhriss qui se tenait bien derrière écartait tout danger. Chez l'OCK, les occasions de but étaient rares mais chez l'IRT, elles étaient nombreuses surtout à la 26ème mn avec un coup de tête de Boukhriss sur la transversale. A la 35ème mn, sur action individuelle de Mouaoui qui centrait sur Hamoudane qui tirait sur l'excellent Bourkadi. Celui-ci dégageait sur l'opportuniste Badr Kachani qui ouvrait le score. Délire dans les rues du Marshane. Les gens criaient de joie et les femmes lançaient des youyous à l'image des grands mariages. Le 1-0 était un résultat encourageant. A la 40ème mn, Hamoudane avait le deuxième but tout fait mais son tir manquait de chance. En deuxième mi-temps, changement de décor et l'OCK semblait la maitresse de la situation. Le danger était créé mais la défense tenait bon avec un goal sûr Marouane Fakhar qui remplaçait le capitaine Bistara. Les faiblesses venaient surtout des arrières droit et gauche et surtout d'Alexis qui ne semblait pas à l'aise dans son nouveau poste. Heureusement, le trio Badr Kachani-Mouaoui-Hamoudane était actif dans les contre attaques. A la 80ème mn, l'OCK égalisait sur une flagrante erreur de la défense. Le Malien Mamadou Sidi se démarquait et tout seul obtenait l'égalisation. Douche froide au Marshane et surtout dans les rues périphériques du stade. Tout le monde redoutait le nul. Avec beaucoup de courage, les Tangérois donnaient le meilleur d'eux-mêmes et avaient une seule idée : marquer le deuxième but. A une minute de la fin, une action intelligente de Alexis et de Awona les recrues africaines permettait à Rafi Abdessamad de marquer un joli but. Le tir perçait le filet et le ballon sortait sur la ligne du corner. Stupéfaction de l'arbitre international Nouredine Jaâfari qui était hésitant. Le but était accordé parce qu'il était clair. Cependant, une erreur est à signaler du referee qui aurait dû arrêter la partie pour la réparation du filet. A la fin de la rencontre, les entraineurs des deux équipes n'étaient pas contents du mauvais état du gazon du stade du Marshane.