Une rencontre de football sans saveur, ni couleur, ni chaleur. Dans un stade de Tanger vide, on avait l'impression d'assister à un match de plage sur le sable. L'IRT et le CODM, deux ex grands du championnat marocain, ne méritaient pas d'évoluer devant des gradins désertiques à cause d'une décision peu convaincante de la FRMF dont la commission de discipline avait infligé une sanction au public tangérois. Bien que l'envahissement du terrain par des milliers de supporters pour célébrer la montée contre Salé soit contraire aux règlements, il est contre l'éthique sportive de faire disputer un choc important de coupe à huis clos. Pour l'affiche IRT-CODM, plus de 35.000 billets auraient été vendus, ce qui aurait donné à la trésorerie au moins 50 millions de centimes. Mais le malheur des uns fait le bonheur des autres, puisque les cafés de la ville ont affiché complet et ont multiplié à dix leurs recettes pour la retransmission en direct. Une amende pécuniaire au comité IRT aurait été plus logique, comme le font les fédérations européennes, car faire disputer un match sans public c'est « tuer » le football. Après sa dernière concentration en Espagne, l'IRT s'est présenté presque au complet avec seulement deux absences de marque Badr Kachani, suspendu, et le Camerounais Pire, blessé. Le CODM était, lui aussi, au complet avec une formation jeune dirigée par le vétéran Benkassou et un nouvel entraîneur étranger Erol Malkov. Coup de sifflet donné par l'arbitre Daki Reddad qui s'est trompé beaucoup sur les fautes commises d'un côté comme de l'autre, en oubliant de siffler deux pénalties en faveur des locaux. Domination totale des tangérois qui auraient dû marquer deux autres buts sans la précipitation des attaquants qui voulaient faire tout mieux pour convaincre l'entraîneur Benchikha qui a l'embarras de choix pour constituer son onze titulaire. Mais comme il a toujours déclaré, à l'IRT il n'y a pas de joueurs titulaires, mais il y a une équipe titulaire avec 24 footballeurs. Dès la 4ème minute, l'IRT avait déjà l'avantage d'un but 1-0. Une échappée de Mouaâoui ex Safi à l'aile droite et Faouzi Abdelghani qui suivait l'action marquait d'un joli coup de tête. Piqués au vif dans leur amour-propre, les coéquipiers du capitaine Benkassou multipliaient les contre-attaques à la recherche d'un but égalisateur. Avec une meilleure expérience, les Tangérois avaient leur force dans la ligne médiane où Bakr Al Hilali était le maître de la situation. La défense bien organisée autour de deux piliers Alexis et Siponic ne laissait rien passer. A la 38ème mn, Hassan Abdelouhab remettait la pendule à l'heure en égalisant donnant la joie au banc de touche à la suite d'une contre-attaque menée par tous les avants. Le 1-1 ne découragea guère les locaux qui dominaient pour obtenir le but de la victoire. En deuxième mi-temps, Benchikha trouva la solution appelée Abdessamad Amaich qui fêtait son anniversaire. La rentrée de ce rapide joueur à la place de Abboubi ex Khénifra fit changer toute la physionomie du match. L'IRT était le maître de la situation. Avec lui, les occasions de but étaient nombreuses. Fauché trois fois successives à l'intérieur de la surface de réparation, Amaich ne bénéficia que d'un seul penalty. A la 52ème minute, la domination tangéroise avait un cadeau signé Hilali 2-. A la 76ème minute, le penalty sifflé en faveur de Amaich fut transformé magistralement par Rafik Abdessamad. Le 3-1 est un résultat logique et mérité. Quelle conclusion tirer de l'IRT de l'Algérien Benchikha ? Un sept sur dix qui signifie que l'équipe est sur la bonne voie.