Une ambiance des grandes rencontres. Le choc IRT-WAC a attiré plus de 40.000 spectateurs. On applaudissait, on encourageait les joueurs, on chantait et l'on oubliait le hooliganisme. Plus d'ultras, plus de violence, plus d'actes de vandalisme, le calme et le fair-play régnaient dans le Grand Stade de Tanger. Maintenant avec les nouvelles mesures prises par le ministère de l'Intérieur, le citoyen est en sécurité. Un seul point noir au programme de la semaine : la vente des faux billets dans toute la ville. Il fallait agir le plus tôt possible et la police secrète a effectué plusieurs arrestations. On suivait de près, avec curiosité, les ultras des deux équipes. Ils étaient à la hauteur et il n'y avait aucun incident à signaler. D'un côté, il y avait le rouge; de l'autre, il y avait le bleu. Trois heures avant le début de la rencontre, toute la zone Ziaten était en état d'alerte. Toutes sortes de policiers avec des chiens étaient chargées de l'ordre : agents avec tenue, agents en civil...Les opérations de sécurité étaient dirigées par le propre wali de sûreté nationale. Les spectateurs étaient fouillés. Pas de bouteilles, pas de pancartes, pas de drapeaux, pas de tifo. On prévoyait à l'avance ce qui pourrait se passer et les solutions étaient envisagées. Ce qui a beaucoup surpris, c'est l'accueil que les supporters de l'IRT ont réservé à ceux du WAC avec un dîner de fraternité partagé. Dans les deux camps, le hooliganisme était condamné. « Non à la violence dans les stades », était la devise du match. Le WAC, leader actuel du championnat, auréolé de sa dernière victoire sur la meilleure formation d'Afrique le Mazambé, était un visiteur de marque. Pour l'affronter, l'IRT s'est préparé intensément. Pour l'entraîneur Abdelhak Benchikha, il fallait à tout prix arrêter les attaquants casablancais, ce qui explique l'excellente évolution de la défense en dépit de l'absence de trois éléments importants Oussama, Sekour et Boukhriss. À vrai dire, il n'y avait qu'une seule équipe sur le terrain. On ne croyait pas ce que l'on voyait : une défense sûre et intraitable surtout dans les balles aériennes, un milieu de terrain intelligent avec une grande technique et une attaque avec un trio dangereux Aboubi-Mouaoui-Hamoudane. Sans la haute taille et le physique du Sénégalais Fall le meilleur des visiteurs, le score aurait été plus lourd. Un 4-0 ou un 5-0 n'aurait étonné personne. Domination de bout en bout des Tangérois et pour la première fois, John Toshak a donné ses directives debout. Le premier but fut un « chef d'œuvre » de toute la ligne d'attaque. L'opportuniste Mouaoui, qui suivait bien l'action, trompa astucieusement le goal Laâroubi. Ce fut le 1-0 avec le délire dans les tribunes. On jouait à peine les six minutes. A la 36ème minute, coup de théâtre au stade. Hervé, des 25 mètres, aggrava le score sous un tonnerre d'applaudissements. Le 2-0 remonta le moral au WAC dont les joueurs se ressaisirent pour exercer une légère domination à la recherche d'une égalisation désespérée. En deuxième mi-temps, on sentait bien que Sipovic et ses coéquipiers avaient été avertis par le staff technique qui voyait que le leader était capable de chercher un ou deux buts. Chose dite, chose faite, les directives étaient bien suivies et un marquage individuel faillit « étouffer » les attaquants casablancais. A la 47ème minute, Mouaoui marqua le 3-0 à la suite d'une attaque collective. Piqués au vif dans leur amour propre, les Widadistes multipliaient les attaques. Mais il y avait une défense bien groupée autour de Khaliki l'un des meilleurs de l'IRT et surtout un gardien de but très sûr dans ses interventions. Profitant de cette domination à la recherche au moins du but de l'honneur, Hamoudane, dans les contre-attaques, aurait pu marquer à maintes reprises avec un tête-à-tête avec Laâroubi. Victoire méritée de l'IRT devant un WAC trop fatigué.