Tant célébrée par les Marocains, fort attachés à leurs coutumes, dans une ambiance chaleureuse, conviviale et familiale, la fête de l'Aïd Al Adha s'est vue imprégnée, ces dernières années, de nouveaux modes de consommation, notamment l'engouement de certains pour le sacrifice au sein des abattoirs municipaux. "Nous les habitants du logement économique, nous ne trouvons pas mieux que l'abattoir municipal pour égorger le mouton. Le manque d'espace fait de ces lieux une meilleure solution pour égorger le mouton dans de bonnes conditions d'hygiène", confie, Ali, un fonctionnaire. Certains, par méconnaissance des rouages de l'égorgement, optent pour les services fournis par ces abattoirs, qui demeurent une solution meilleure que d'aller faire appel à un boucher qui propose parfois des prix exorbitants. A cette occasion de l'Aïd al-Adha, les services vétérinaires de l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), proposent aux citoyens quelques conseils sanitaires se rapportant aux opérations d'abattage, d'examen de conservation des viandes et des peaux, tout en répondant leurs différentes questions. A cet effet, une liste des vétérinaires et techniciens assurant la permanence de l'Aïd a été établie et publiée sur le site officiel de l'ONSSA. Le directeur régional de l'ONSSA, région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer et Gharb-Chrarda-Beni Hssen, Youssef Elhor a souligné que les services vétérinaires de l'Office ont déployé des techniciens et des vétérinaires, pour assurer la permanence lors de cette fête sacrée, et veiller au suivi des opérations d'abattage et à la garantie des conditions d'hygiène, et répondre aux différentes questions des citoyens. Comme à l'accoutumée, ces services ont effectué les contrôles sanitaires nécessaires des sacrifices dans les différents marchés hebdomadaires et points de vente, a indiqué le responsable, assurant que les animaux sont en bon état. L'ONSSA recommande aux citoyens qui vont procéder à l'abattage dans leurs foyers, de préparer un emplacement et des outils propres. La personne qui procède à la saignée se doit d'être d'une propreté corporelle et vestimentaire irréprochable. L'Office appelle les citoyens à prendre toutes les précautions pour que les viandes ne soient pas souillées par la peau et en évitant le soufflage de l'animal par la bouche. Avant l'éviscération, il est recommandé aux citoyens, de laver le couteau et les mains, tirer et couper les estomacs et intestins en évitant de souiller les viandes et les mettre dans un récipient propre avant de les vider et de les laver. De même, M. Elhor conseille les citoyens de ne pas nourrir l'animal 12 heures avant l'abattage et de ne lui donner que de l'eau pour diminuer les déchets dans leurs intestins et faciliter l'opération d'écorchement et de s'assurer que la peau ne soit pas souiller, tout en insistant avec fermeté sur l'importance de contacter d'urgence les services vétérinaires de l'ONSSA de permanence les jours du sacrifice, en cas de modification de la couleur de la viande (rouge foncé ou jaunâtre) ou des kystes hydatiques. En dépit de toutes ses mesures prises par l'ONSSA, garantissant la bonne gestion de l'opération de la saignée, à travers un système de numérotation pour les sacrifices et la présence du titulaire de l'animal lors de l'égorgement, avec un tarif très encourageant estimé à 150 Dirhams, les citoyens préfèrent toujours faire la saignée à domicile, a fait remarquer M. Elhor. Pour Mohammed, retraité, il s'est dit habitué à sacrifier, par ses soins, le mouton selon le rite, ajoutant que dès son jeune âge, son père que Dieu ait son âme, lui "a enseigné les secrets de l'abattage et les différentes pratiques y afférentes", dès lors, il a préservé cette tradition religieuse sacrée. De nombreuses familles célèbrent la "fête du sacrifice" dans un climat familial et religieux, entre voisins, amis, collègues et connaissances, où la liesse de la célébration de la fête fait régner dans tous les foyers.