Le Malien Ahmed Al Faqi Al Mahdi a plaidé coupable, lors de la première journée de son procès devant la CPI, lundi 22 août. Il est accusé de crimes de guerre pour la destruction de neuf mausolées et d'une mosquée de Tombouctou classés à l'Unesco, à l'été 2012, alors que la ville était occupée par Aqmi et Ansar Dine. Cette première audience a été l'occasion pour l'accusation de revenir sur les structures mises en place par les jihadistes pour contrôler la ville à l'époque, et sur le rôle présumé de l'accusé dans ce système. Devant la Cour pénale internationale, l'accusation a expliqué, lundi, qu'au cours de l'occupation de Tombouctou par les jihadistes d'al-Qaïda au Maghreb islamique et d'Ansar Dine, un émirat tripartite dirigeait alors la ville. A savoir deux Algériens chefs de katiba d'Aqmi, Abou Zeid et Abou Hammam, et Abdallah Al-Chinguetti, un prêcheur mauritanien. A l'époque, les trois hommes collaborent étroitement avec le leader d'Ansar Dine, Iyad Ag Ghali, qui les introduit auprès de populations dès les premiers jours de l'occupation. Pour contrôler les habitants et instaurer plusieurs organes sont créés : le tribunal islamique, la police islamique, la « hisba » ou brigade des mœurs, ainsi que les bataillons de sécurité et la commission des médias. Soucieux de s'entourer de personnalités locales, Abou Zeid, sur les conseils d'Ag Ghali, confie la « hisba » à Al Mahdi, connu dans les milieux religieux. Il est chargé, en accord avec la vision des islamistes, de prévenir le vice et de promouvoir la vertu. C'est en cette qualité qu'il juge les mausolées illégaux et met en œuvre leur destruction.