Le « Congrès-Salon International PREVENTICA pour la maîtrise globale des risques » tiendra sa troisième édition fin mars à Casablanca. En notre qualité de citoyens-responsables, nous nous félicitons de la démarche de progrès engagée par le Maroc et la plupart de ses instances dirigeantes, pour l'application de la Loi-cadre de 2009 qui fonde les « principes généraux de prévention » en matière d'évaluation des risques professionnels pour la santé et la sécurité au travail. Nous avons pu observer que lors des éditions précédentes de PREVENTICA, plusieurs ministères se sont positivement engagés au soutien de la noble cause des « conditions de vie au travail » et de la préservation de la santé des populations laborieuses. À l'instar de M. le Directeur de l'Institut Marocain de Normalisation (MANOR) pour qui : « La maîtrise du risque n'est pas un hasard et le danger qui en découle n'est pas une fatalité », ces ministères apportèrent leur parrainage officiel à cette manifestation : 1°. Le ministère de l'Emploi et des Affaires Sociales énonce que « les pouvoirs publics attachent une grande importance à la question de la santé et la sécurité au travail (...) pour s'inscrire dans la perspective d'une politique publique globale et intégrée telle que préconisée par la convention internationale du travail n° 187 objet de la loi n° 16-12 adoptée en 2013». 2°. Le ministère de la Santé souligne que « plusieurs chantiers sont ouverts pour promouvoir la culture de prévention en matière de sécurité et de santé au travail dans les entreprises marocaines ». 3°. Le ministère de l'Énergie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement postule que « (...) les objectifs de rentabilité ne peuvent être atteints que si les risques sous leurs différentes formes sont réduits au strict minimum et que la santé des employés soit une priorité aussi importante que celle des objectifs de productivité ». 4°. Le Ministère de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Économie Numérique s'inscrit dans « la stratégie industrielle 2014 – 2020 d'émergence aux écosystèmes performants » dont l'objectif est de créer 500.000 emplois. Cela nécessite « de garantir (...) une main d'œuvre qualifiée travaillant dans des conditions saines et de sécurité en matière de santé et de sécurité au travail ». Ou encore, des ministères délégués à la Formation Professionnelle, du chargé du Transport et... Un grand absent : le ministère de l'Agriculture, dont le secteur économique représente 46 % de la population active du pays, selon les données communiquées par le Haut-Commissariat au Plan, qui le définit comme « premier secteur créateur de richesses et employeur le plus important du pays, elle est aussi le principal utilisateur et responsable de la gestion des ressources naturelles renouvelables ». L'objection naturelle à ce constat serait précisément le caractère spécifique de l'activité agricole qui, à ce titre, bénéficie d'une manifestation exceptionnelle à tous points de vue : le Salon International de l'Agriculture du Maroc (SIAM) dont la 11ème édition se profile à Meknès pour fin avril 2016. Or, il est constant que non seulement lors des 10 précédentes éditions la prévention des risques à la santé et à la sécurité des travailleurs agricoles n'a pas été abordée, mais le sujet ne semble pas davantage figurer au programme du prochain Salon qui affiche le thème d'une « Agriculture Résiliente et Durable ». Le terme de résilience est, certes, judicieusement choisi dans la configuration contrainte d'une nécessaire adaptation au changement climatique qui est devenue la préoccupation essentielle des citoyens du monde, en général, et des zones touchées par l'aridité, en particulier. La force d'une population réside précisément dans sa capacité à retrouver un développement harmonieux après une perturbation sérieuse telle qu'un déséquilibre écologique et cela, avec d'autant plus de succès que le moyen pour y parvenir existe et se trouve disponible au Maroc. Ce moyen, qui est porté par le Groupement associatif FP4S, association à but non lucratif de droit marocain et véritable « couteau suisse » de l'agriculture, a la capacité non seulement de permettre, entre autres, une réelle économie de l'eau, mais encore d'obtenir une réduction significative des émissions de gaz à effets de serre, thème majeur de la COP 22, de mettre en œuvre une véritable stratégie de protection de l'environnement (air, sol, intrants chimiques, énergie, etc.) et de préservation de la sécurité et de la santé des opérateurs et, in-fine, des consommateurs. *Ingénieur agronome