Les principaux résultats de l'étude de perception du projet Global Santé, menée auprès des acteurs du secteur, autour des problématiques de la Couverture Sanitaire Universelle (CSU), seront présentés, mercredi 9 mars à Casablanca, lors d'une table ronde sur les enjeux et les défis d'un système de santé universel et durable. Des représentants du gouvernement, dont le ministre de la Santé, El Houssaine Louardi, des experts marocains et internationaux et les principaux acteurs de la santé, de l'assurance et de l'industrie vont prendre part à cette rencontre, qui sera aussi l'occasion d'échanger sur quelques problématiques majeures : « Etat des lieux et retour sur expérience des programmes d'assurance maladie au Maroc et dans le monde », « quelles continuités et/ou synergies possibles entre le cadre légal actuel et futur ? », « quel cadre de gouvernance et quels indicateurs de performance pour une gestion optimale », et « quels mécanismes et/ou outils de financement efficaces et durables ». Pour rappel, le projet Global Santé a été développé par Radius, un Think Tank privé, créé en 2012, dont la mission première est d'accompagner et de « booster » les grands projets et programmes structurants du Royaume, sous l'égide du ministère de tutelle et en partenariat avec l'Université internationale de Casablanca et les entreprises du médicament au Maroc. Qu'est-ce qu'entend au fait par Global Santé ? Selon ses indicateurs, le projet est né« de la volonté d'accompagner la réflexion sur la mise en place d'un système de couverture maladie universel adapté et durable pour le Royaume. Dans une démarche participative, l'ambition de Global Santé est de créer une passerelle d'échanges et d'écoute, et ainsi mieux comprendre la vision de l'ensemble des parties prenantes sensibles et concernées par ce défi majeur. La finalité est alors de reconsidérer un cadre constructif de réflexion sur l'assurance maladie universelle dans notre pays ». Dans le cadre de ce projet, souligne Radius, bon nombre des parties prenantes rencontrées reconnaissent la difficulté d'aboutir à un système de couverture sanitaire généralisée. Plusieurs pays bénéficiant actuellement d'un système de couverture universelle ont souvent mis des dizaines d'années à le mettre en œuvre. La majorité des sondés ont noté, par ailleurs, une évolution historique de la couverture sanitaire et médicale au Maroc, marquée par des décisions gouvernementales progressives et des efforts notables. Depuis 2005, date à laquelle tous les Etats Membres de l'OMS se sont engagés pour la couverture sanitaire universelle, de nombreuses avancées ont été réalisées au Maroc. En témoignent, les progrès enregistrés notamment depuis le lancement de l'AMO (pour les salariés et le étudiants), l'instauration du RAMED et bientôt l'AMI (Assurance Maladie pour les Indépendants) ainsi que les régimes particuliers. Par ailleurs, ces avancées nécessitent une mise à niveau progressive, en adéquation avec le contexte économique et social du Royaume, et du secteur de la santé de manière générale. Dans ce sens, et selon les différents acteurs du secteur, il est aujourd'hui impératif d'identifier de véritables leviers d'actions adaptables, évolutifs et en parfaite cohérence avec la vision de développement du pays. Il n'existe pas de recette miracle mais certains fondamentaux, de gouvernance et de gestion, doivent être respectés pour assurer un minimum d'efficacité. De la même manière, le financement d'un système de CSU doit reposer sur des mécanismes multiples et innovants. La CSU doit se hisser au rang des grandes priorités nationales avec réalisme, pragmatisme et prudence. A cet effet, toujours selon Radius, l'ambition de Global Santé est de mettre à profit la créativité et les compétences de l'ensemble des intervenants et participants de la table ronde, pour étayer et partager leurs visions en termes de programmes de santé publique, et de couverture sanitaire universelle et durable. Force est de souligner que Global Santé se décline en trois étapes majeures, chronologiques et complémentaires : écoute, concertation et sensibilisation. Pour ce qui est de la première étape, le lancement de l'étude de perception auprès des décideurs et des leaders d'opinions s'est basé sur l'évaluation de perception sur les problématiques de la CMU, le rapprochement et être à l'écoute de l'écosystème, la création des passerelles de communication solides et à forte valeur ajoutée, la contribution aux réflexions sectorielles, financières, légales autour de la CMU, le positionnement comme une locomotive d'actions citoyennes et la sensibilisation proposition des axes de déploiement de la CMU. S'agissant de la seconde étape, la concertation, il a été décidé d'organiser cette table ronde pour créer un débat centrifuge autour de la CMU, présenter le savoir-faire et l'expertise des partenaires, benchmarker les meilleures pratiques dans le monde, valoriser les modèles les mieux adaptés pour le Maroc et définir une feuille de route avec une position et des doléances communes. Enfin, pour ce qui est de la dernière étape, une feuille de route, une rédaction d'un "Réflexion&Discussion Paper", une formalisation des débats et des échanges, une définition d'un corpus de messages commun et une sensibilisation et communication autour d'actions prioritaires doivent être élaborées. Ce qui sera le cas, en effet, pour cette table ronde.