Le chantier de l'assurance maladie obligatoire est limité par des contraintes budgétaires. La solution résiderait dans une approche mesurée et l'évolutive. Il est une donne. L'enveloppe budgétaire qui sera allouée au projet sur l'assurance maladie obligatoire ne sera pas extensive. Pour sa part, l'un des organismes précurseur en matière de couverture sociale des salariés du secteur privé, prône une approche «mesurée» et «évolutive». En l'occurrence la CNSS opte pour le développement d'une méthode et une vision simple et assimilant les contraintes financières. La Caisse est consciente du fait que les entreprises ne prélèveront pas sur leurs ressources, afin de financer le projet. Ce dernier dont les décrets d'application sont actuellement, entre les mains du gouvernement. Des experts français planchent toujours sur la mise en place d'un système, dont le principal objectif réside dans l'amélioration de la qualité de la santé publique. La remise des travaux des experts se réalisera vers le mois de mai 2002. C'est à eux que revient l'introduction de la notion de paniers de soins. Pour se faire, des séances ont regroupé différents opérateurs, afin que les experts étrangers soient au fait de l'essentiel des motivations des uns et des autres. Ils renient la notion de «blocage», puisque l'ensemble des acteurs a été félicité de leur collaboration, lors de la dernière manifestation, le mercredi 13 février 2001, sur «les nouveaux enjeux de la couverture sociale». Le privilège de solutions basées sur des priorités de santé se traduirait concrètement par des actes précis concernant la santé publique. Les efforts pourront se concentrer sur la grossesse à l'accouchement. Ou encore, la prévention en matière infantile, de certaines pathologies, puis les maladies infectieuses dans un autre temps. Et finalement, il existe aussi la possibilité de mettre en priorité l'accent sur des pathologies graves et fréquentes dans la société, comme c'est le cas pour le diabète. Les propositions de la CNSS s'articulent autour de la mise en place progressive d'une couverture étendue. L'exemple français reste l'un des arguments soutenus. En effet, le système de la couverture maladie universelle (CMU), n'a vu le jour sur le plan opérationnel que 45 ans après l'instauration de la première assurance maladie. Par ailleurs, il devient nécessaire de sensibiliser les assurés, qui, dorénavant dans le jargon de la caisse, sont désormais des clients. Cette nuance entre dans le cadre de la réforme quant à l'organisation de la caisse. Les atouts qu'elle revendique en la matière, réside dans un premier dans l'existence d'une structure déjà établie. Dans laquelle, l'ensemble des salariés du secteur privé est enrôlé, sous forme notamment de déclarations de salaires et autres. Le système de recouvrement et les relations avec les banques sont rôdés, indique-t-on auprès de la CNSS. D'autre part, est opérationnel un corps de contrôleurs et d'inspecteurs, pour le côté «répressif». De même, que sur l'échelon national, la Caisse dispose d'une cinquantaine de délégation, dont la réforme en cours envisage un statut d'agences prestataires. Même si, un réseau comme celui des polycliniques reste à revoir en matière de dysfonctionnements de gestion et financiers, la structure existe pour une meilleure exploitation.