La Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface) a dégradé l'Algérie de la catégorie A4 à B (risque assez élevé) en raison du ralentissement de la croissance et de la vulnérabilité des comptes publics Dans son analyse annuelle concernant 160 pays, la compagnie française souligne que l'Algérie connaît un ralentissement de la croissance en raison de la faiblesse du prix des hydrocarbures et une vulnérabilité des comptes publics face aux tendances du marché pétrolier. Le faible prix des hydrocarbures continuerait à peser sur l'activité algérienne en 2016, indique la même source, expliquant que l'Algérie reste très dépendante du secteur de l'énergie qui assure 30 pc de son PIB. Les difficultés rencontrées par le secteur en raison du manque de compétitivité et de l'obsolescence du capital productif laissent à penser que si la conjoncture du marché pétrolier se maintenait, ce dernier continuerait d'observer des performances négatives en 2016, relève la COFACE. Elle appelle l'Algérie à poursuivre son appui à l'activité bien que ses marges de manœuvre budgétaires soient de plus en plus limitées, faisant observer que le pouvoir d'achat des ménages pourrait être contraint par la hausse du niveau général des prix et dans une moindre mesure par la mise en place de nouvelles règles fiscales liées à la consommation d'énergie. Dans ce contexte, la croissance hors hydrocarbures montrerait en 2016 des signes de diminution, indique le document, estimant que les secteurs manufacturiers qui ont observé un ralentissement en 2015 en particulier dans les ISMMEE (industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques électriques et électroniques) et les matériaux de construction pourraient voir leur activité davantage décélérer en 2016. L'inflation a significativement augmenté en 2015 et devrait se maintenir à un niveau similaire en 2016, fait observer la compagnie, expliquant que les biens alimentaires restent les principaux contributeurs à l'inflation. La COFACE note aussi que le déficit public s'est aggravé en 2015 du fait de la contraction des recettes pétrolières et du maintien des dépenses publiques à un niveau élevé (40 pc du PIB), soulignant qu'en 2016, des ajustements budgétaires devraient être entérinés. Les comptes publics enregistreraient un déficit budgétaire conséquent, poursuit la même source, ajoutant que la fonte des réserves de change et la diminution de moitié du fonds de régulation en 2015 limiterait les perspectives de financement en 2016 et conduirait à une augmentation de la dette publique estimée à 30 pc. Les comptes extérieurs continueraient de souffrir de la baisse des recettes d'exportations en 2016, relève la compagnie, estimant en outre que le remaniement ministériel d'envergure auquel a procédé le président Bouteflika en mai 2015, soit le premier depuis 2011, témoigne de la difficulté de la situation algérienne face à la crise économique qui pourrait se profiler. La même source relève sur un autre registre que si la situation sécuritaire semble s'être relativement améliorée, l'activisme de groupes islamistes radicaux et l'instabilité se sont intensifiés aux frontières tunisienne et malienne.