Sous un ton sarcastique mais hautement significatif sur la situation grave que traverse le secteur de la pharmacie d'officine au Maroc, Dr Abderrahim DERRAJI, Pharmacien et directeur scientifique du site wwww.pharmacies.ma, lance un cri d'alarme sur des dispositifs législatifs, qui, si ils sont appliqués, vont davantage détériorer le rôle social de l'officine Marocaine. Voici son cri : Les pharmaciens qui peinent à se relever du passage PPM-PPV (prix public au Maroc, devenu prix public de vente), sont sous le choc depuis qu'ils ont appris l'adoption en première lecture par la Chambre des conseillers d'un amendement au projet de loi 109-12 portant Code de la mutualité. Cet amendement autorise les mutuelles à gérer des établissements de soins et des pharmacies. En adoptant une telle disposition, les conseillers ont offert aux mutuelles une occasion en or pour battre en brèche l'esprit du «sacro-saint» article 44 de la loi 65-00 interdisant aux organismes gestionnaires de l'AMO de cumuler la gestion des caisses et celle des structures de soins et la délivrance des produits pharmaceutiques. Cet amendement est également en contradiction avec d'autres textes législatifs notamment la loi 17-04. Ces dispositions, s'ils sont définitivement entérinées, vont impacter lourdement tous les professionnels de santé et les industriels du secteur du médicament. En effet, ces derniers deviendront tributaires des appels d'offre et des conditions dans lesquelles ils vont se dérouler. Mais celui qui payera le plus lourd tribu n'est autre que le patient qui sera privé de son droit de choisir librement son médecin, son pharmacien, son laboratoire d'analyses, son médecin-dentiste voire ses médicaments. C'est pour cela que les professionnels de santé ne comptent pas se laisser faire. Ils ont commencé à manifester leur mécontentement et leur indignation à travers la toile et par voie de presse. Quant à leurs responsables syndicaux et ordinaux, ils sont entrain de multiplier les communiqués et les rencontres pour éviter la mise à mort de leurs professions. Les professionnels de santé, les industriels et les grossistes répartiteurs viennent également de se regrouper en collectif pour préparer une stratégie commune pour rattraper cette ineptie. Pour conclure, on espère que cet amendement sera tout simplement retiré, dans le cas contraire et comme l'a dit un ancien pharmacien, il vaut mieux nationaliser toutes les pharmacies.... *Directeur scientifique de www.pharmacies.ma