La Banque Mondiale vient de publier un nouveau rapport intitulé « Competitive Cities for Jobs and Growth: What, Who, and How », dédié aux villes les plus compétitives du Monde qui place la ville de Tanger parmi les six villes étudiées, érigée en cité championne, avec ses infrastructures performantes et sa capacité à créer des emplois. Au regard de leur réussite sur le plan de la compétitivité, ces villes sont des exemples à suivre par les autres villes du monde, note le rapport. En un peu plus d'une décennie, l'ancien port de Tanger est passé de « dormant » à « dominant ». « Aujourd'hui, il est l'un des plus grands ports et site abritant des usine de construction automobile en Afrique, avec de multiples zones de libre-échange, parcs industriels et une destination touristique prospère. Tous les six villes étudiées représentent, en quelque sorte, le succès au milieu adversité et de leurs expériences peut être utilisé par d'autres villes pour glaner quelques leçons sur les voies de la réussite. Voici des exemples: Tanger est un « exemple de ville » sur le plan des infrastructures et du développement territorial, affirme le rapport. Qui a bénéficié d'un effet de levier des investissements publics, qui ont permis à la ville d'attirer les investisseurs étrangers dans la fabrication et les fournitures des industries de l'automobile, qui octroient des salaires plus élevés que les moyennes au niveau national. Ces résultats ont été obtenus grâce aux investissements de l'Etat marocain dans les installations de Tanger-Med, à 35 kilomètres de Tanger City. Le nouveau port dispose d'une capacité pour accueillir de grands navires porte-conteneurs et de fournir l'accès à un volume élargi du commerce qui était limité dans le vieux port. Des infrastructures et améliorations majeures ont été également apportées au réseau routier et ferroviaire du Nord du Maroc lui assurant une bonne connectivité. Les connexions via l'autoroute et le rail connections permis un échange intermodal rapide avec le transfert des conteneurs, des marchandises en vrac, les véhicules à moteur, ainsi qu'un accès rapide à partir du port aux centres régionaux et aux populations de la région, offrant des débouchés aux marchés pour les industries de fabrication et de logistique. Les opérateurs de la Ville ont œuvré en vue d'attirer les investisseurs, comme la société Renault, dans une coordination des efforts de l'agence nationale de promotion des investissements, l'AMDI, et de l'entité locale de développement économique de la ville, TMSA. L'un des point clé de la mise en place un centre de formation dédié à l'automobile mettant à la disposition des industries de la ville des employés qualifiés et répondant à ses besoins en compétences. Tanger-Med est aujourd'hui l'une des plus grandes installations intermodales sur la Méditerranée et le plus grand port de conteneurs de la côte et de l'Afrique avec une capacité annuelle de 3,2 millions d'Unités équivalent pieds (EVP). Lee activités du port a conduit à une hausse rapide de l'investissement dans la région à des fins de Tanger-Tétouan. Renault assure l'emploi de 5500 personnes sur le site, induisant 30.000 emplois indirects supplémentaires dans la région indirectement. Le rapport de la Banque mondial tire de l'exemple de la ville de Tanger l'enseignement que les initiatives d'investissement national d'infrastructure à grande échelle peuvent libérer une nouvelle croissance potentielle pour une ville. Tanger tire aujourd'hui un maximum d'avantages du développement de son port, bien connecté et géré par une agence spécialisée qui a compris et ciblant des opportunités de croissance en faveur des entreprises locales. À quoi ressemble une « ville compétitive » ? Les villes représentent l'avenir. Elles concentrent les populations et les activités, et peuvent constituer des creusets de la croissance et de l'innovation. Mais les villes sont également des foyers de pauvreté et, bien trop souvent, de chômage. La clé pour libérer leur potentiel réside en partie dans l'amélioration de leur compétitivité, et l'enjeu est donc de transformer les villes aux performances moyennes en des centres urbains prospères qui favorisent la croissance des entreprises et des industries, et font grimper la productivité et les revenus. Cet enjeu est au coeur d'un nouveau rapport intitulé Competitive Cities for Jobs and Growth: What, Who, and How et dont le principal message est que l'amélioration de la compétitivité des villes peut contribuer à éliminer l'extrême pauvreté et à promouvoir une prospérité partagée pour tous les citoyens. En s'appuyant sur des données portant sur la période 2005-2012, le rapport identifie un certain nombre de caractéristiques communes aux villes les plus compétitives : . Croissance économique accélérée : les 10 % des villes les plus compétitives ont enregistré une croissance de 13,5 % de leur produit intérieur brut (PIB) annuel par habitant, contre 4,7 % pour les villes aux performances moyennes. . Croissance spectaculaire de l'emploi : ces mêmes villes ont connu une croissance annuelle de l'emploi de 9,2 %, contre 1,9 % pour les 90 % restantes. . Hausse des revenus et de la productivité : dans les 10 % des villes les plus compétitives, on constate une croissance annuelle de 9,8 % du revenu moyen disponible des ménages. . Attraction des investissements directs étrangers (IDE) : les 5 % des villes les plus compétitives ont attiré autant d'IDE que l'ensemble des 95 % restantes. S'il n'existe pas de formule unique pour devenir une ville compétitive, on peut dégager des schémas communs permettant d'optimiser les performances économiques. Ces caractéristiques peuvent servir de guide aux villes qui sont en train de concevoir et d'exécuter leurs propres stratégies de développement économique. Le rapport révèle que l'on ne trouve pas seulement des villes compétitives parmi les métropoles les plus connues, les capitales ou les grands centres de commerce. En réalité, ce sont généralement des villes secondaires en phase d'industrialisation rapide : Saltillo au Mexique, Meknès et Tanger au Maroc, Coimbatore en Inde, Gaziantep en Turquie, Bucaramanga en Colombie, Onitsha au Nigéria ou encore Changsha en Chine. La réussite de ces villes n'allait pas de soi, et beaucoup se trouvaient même dans des situations qui les désavantageaient (villes enclavées ou situées dans une région sous-développée du pays, par exemple). Quelle a été la clé de leur succès ?