Alors que les échos de l'incident de vendredi dernier continuent de parcourir les rues de la médina et artères de ville nouvelle, les hautes autorités de capitale culturelle se sont empressées de prendre les devants, non seulement par souci d'apaisement, mais davantage pour prendre le taureau par les cornes. Ainsi, l'ensemble des composantes de la société civile opérant dans la vieille ville étaient invitées à une réunion, style " brainstorming ", où chacun pouvait déballer à profusion les tares d'une médina qui couvait " toutes les tares du globe " ! Dans cette salle - musée, bardée de magnifiques boiseries, agencée style théâtre (une fois n'est pas coutume), ils étaient quelque trois cents représentants, chargés à bloc, venus vider leurs sacs de rancœurs et de doléances. A peine sorti d'une réunion à huit clos avec des responsables sécuritaires , M. Said Zniber, tout frais honoré Wali de Fès-Meknès, entra dans le vif du sujet, après le mot de bienvenue, pour préciser que cette rencontre était prévue bien avant l'attaque des citoyens allemands, qui en a, toutefois, précipité le déroulement. " Notre vœu c'est de renforcer la sécurité et favoriser les activités et la vie en médina, précise le Wali, qui avise tout de même que le travail sera de longue durée et sur la base de concertations dans les deux sens ", avant de céder la parole à une salle ou les présents étaient comme sur des charbons ardents. Incontournable, la hantise de l'insécurité s'avéra un mal dominant, dénoncé par l'écrasante majorité des présents. A la modicité des effectifs d'agents des forces de l'ordre en tenue, s'ajoute la faible couverture des caméras de surveillance, qui ne sont pas, par ailleurs, toujours opérationnelles. D'où une véritable stratégie sécuritaire, avec toutes les composantes nécessaires. La perturbation de l'espace public n'en est pas moins préoccupante, avec l'usage de vélos moteurs dégageant gaz carbonique et pollution sonore, tout en gênant la fluidité de trafic piétonnier et autre animalier. Dans le même registre " Farrachas " et délinquants de tout acabits menacent et complètent l'effarante physionomie de la plus prestigieuse médina qui soit. La desserte de la médina a, elle aussi, été dénoncée pour la rareté des lignes de transport en commun, tout autant que l'insuffisance et l'inadaptation des parkings. Quand à la voie fluviale- alias le prestigieux Oued Al Jawaher-, celle-ci a été abandonnée aux S.D.F et délinquants...Pourquoi, donc, ne pas ouvrir une pénétrante à hauteur de Sid Al Awad, s'interroge un citoyen ? Autre fléau dévastateur, celui des adeptes abusifs d'alcool et hashish, capables d'agressions et autres nuisances, qui menacent la sécurité des citoyens et ternissent la réputation de ville. Tant d'aspects négatifs ne sont pas sans impacter des domaines vitaux, tel que le tourisme, l'artisanat, les investissements,... D' où l'appel de détresse de cet orateur, à l'attention des Fassis d'ailleurs, pour revenir à la terre des ancêtres pour initier projets divers. Fès en a assez de la prolifération des salles de jeux et autres antres de déviations des mœurs. Bien d'autres travers portent préjudices aux citoyens, à l'économie de la cité, à son tourisme, son artisanat et au prestige d'une cité millénaire, qui périclite depuis plusieurs décennies, se lamente cet autre plaignant, qui n'omet pas d'appeler à une justice équitable, apte à rétablir bien des torts. Bien pensé finalement Monsieur le Wali. Il va falloir du temps et beaucoup de concertations pour répondre à tant d'attentes !