L'Université Sultan Moulay Slimane en collaboration avec la Délégation de la Santé Publique de Béni-Mellal a organisé mercredi 13 mai 2015 au Centre des Conférence à la FST (Faculté des Sciences et Techniques) une journée scientifique de sensibilisation sur la maladie à virus Ebola, sous le thème : « La maladie à virus Ebola : actualités et perspectives ». Dans leur préambule, les organisateurs notent que le virus Ebola provoque une maladie aigue et grave, souvent mortelle si elle n'est pas traité. La maladie à virus Ebola est apparue pour la première fois en 1976, lors de deux flambées simultanées à Nzara au Soudan et à Yambuku république démocratique du Congo. Yambuku étant situé près de la rivière Ebola, celle –ci a donné son nom à la maladie. La flambée qui a sévit récemment en Afrique de l'Ouest, dont les premiers cas ont été notifiés en mars 2014, est la plus importante et la plus complexe depuis la découverte du virus en 1976. Elle a produit plus de cas et de décès que toutes les précédentes flambées réunies. Cette flambée a également comme particularité de s'être propagée d'un pays à l'autre, partant de la Guinée pour toucher la Sierra Léone et le Libéria, en traversant les frontières terrestres, par le cas d'un voyageur, le Nigéria et les USA par l'intermédiaire d'un voyageur, le Sénégal et le Mali par l'intermédiaire de deux voyageurs également. Jusqu'à présent, la réponse sur le terrain a été essentiellement sanitaire : centre de soin, traçage des contacts, isolement des malades ou encore changement des habitudes. En parallèle, la réponse médicale regroupant vaccins et traitements n'a jamais été aussi près d'aboutir. La famille de virus Floviridae compte trois genres : Cuevavirus, Marburgvirus et Ebolavirus. Cinq espèces ont été identifiées : Zaire, Bundibugyo, Soudan, Reston et forêt de Tai. Les trois premières ont été associées à d'importantes flambées en Afrique. Le virus à l'origine de la flambée en 2014 en Afrique de l'Ouest appartient à l'espèce Zaire. On pense que les chauves-souris frugivores de la famille des Pteropodidae sont les hôtes naturels du virus Ebola. Celui-ci s'introduit dans la population humaine après un contact étroit avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques d'animaux infectés comme des chimpanzés, des gorilles, des chauves-souris frugivores, des singes, des antilopes des bois ou des porcs-épics retrouvés malades ou morts dans la forêt tropicale. Il se propage ensuite par transmission interhumaine, à la suite de contacts directs, comme la peau lésée ou muqueuse avec le sang, des secrétions, des organes ou des liquides biologiques de personnes infectées, ou avec des surfaces et des matériaux, par exemple : linge de lit et vêtements qui ont été contaminés par ce type de liquides. Les rites funéraires au cours desquels les parents et amis du défunt sont en contact direct avec la dépouille peuvent également jouer un rôle dans la transmission du virus Ebola. Les sujets atteints restent contagieux tant que le virus est présent dans leur sang. Il n'existe pas de preuve officielle d'une transmission sexuelle à partir de patients convalescents ne peut pas être totalement écartée. Des données scientifiques montrent que le virus Ebola présent peut être isolé dans le liquide séminal d'hommes convalescents pendant 82 jours après le début des symptômes. On ne dispose encore d'aucun élément de preuve au-delà de 82 jours. Il n'existe de preuve de la présence du virus Ebola dans les sécrétions vaginales. La durée d'incubation, c'est-à-dire le temps écoulé entre l'infection par le virus et l'apparition des premiers symptômes, varie entre 2 à 21 jours. Tant qu'ils ne présentent pas de symptômes, les sujets humains ne sont pas contagieux. Les premiers symptômes sont une fatigue fébrile à début brutal, des douleurs musculaires, des céphalées et un mal de gorge. Il sont suivis de vomissements, de diarrhées, d'une éruption cutanée, de symptômes d'insuffisance rénale et hépatique et, dans certains cas, d'hémorragies internes et externes comme par exemple les saignements des gencives, sang dans les selles. Les analyses de laboratoire révèlent une baisse de la numération leucocytaire, ainsi qu'une élévation des enzymes hépatique. Plusieurs exposés ont été présentés lors de cette journée sur cette grave maladie qu'est Ebola par des médecins expérimentés qui ont éclaircit plusieurs points obscures sur cette épidémie. Ont participé à cette journée scientifique, le Directeur Régional de la Santé publique, le Doyen de la FST, le Délégué Provincial de la Santé Publique, les professeurs chercheurs, des médecins et les étudiants du Master Environnement. Pour ce qui de l'objectif de cette manifestation scientifique, les organisateurs ont affirmé qu'il s'agit d'une journée de sensibilisation, afin de cerner la maladie à virus Ebola en faisant le point sur l'état actuel des connaissances et sur les perspectives en matière de recherche scientifique et de prise de charge. Cette séance a été au programme pour permettre des échanges scientifiques entre les différents acteurs et scientifiques de la journée.