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Investir dans nos enfants en bas âge: S'engager dans le préscolaire, un bon investissement: Les mille premiers jours après la naissance sont déterminants
La région MENA n'accorde pas assez d'importance à l'éducation dès la petite enfance, autrement dit, le Développement de la Petite Enfance (DPE) dans la région MENA a été lent à émerger comme priorité politique. C'est ce qui découle des résultats de 15 enquêtes et c'est ce qui engouffre nos indices de développement. Le DPE étant un processus multidimensionnel et séquentiel, le progrès dans un domaine agit comme catalyseur pour d'autres domaines. Car qui dit développement de la petite enfance dit survie, santé, nutrition, développement cognitif, social et émotionnel. Si certains indicateurs qui mesurent le développement de la petite enfance sont presque dans les normes, d'autres sont en deçà des espérances. Aussi, la petite enfance est la période où les blocs de construction du cerveau et du système nerveux sont formés et atteignent leur sommet. C'est aussi la période où les investissements en développement humain ont les meilleurs rendements. Promouvoir les opportunités de développement de la petite enfance dans la région MENA et l'Afrique du Nord », tel est le thème choisi, lors de la conférence régionale organisée le 12 mai par l'Observatoire National du Développement Humain (ONDH) en partenariat avec la Banque Mondiale. La conférence, qui a réuni des acteurs gouvernementaux, des représentants d'organisations internationales et régionales, des universitaires et la société civile s'est basée sur l'étude réalisée dans 12 pays par la Banque Mondiale et qui analyse la situation des enfants de la naissance à 6 ans. Elle suggère par ailleurs quelques pistes d'intervention pour lutter contre les inégalités, améliorer les conditions de la petite enfance et favoriser son développement. L'objectif est de relever les défis, de voir les expériences et bonnes pratiques réussies de certains pays et de se projeter dans le futur sur cette question pertinente à même de hisser nos pays, particulièrement le Maroc, au plus haut niveau. Il est temps de répondre aux besoins pressants de la petite enfance dans la région MENA. L'utilisation de 15 enquêtes pour 12 pays et 11 indicateurs a montré une inégalité substantielle des opportunités dans le DPE. La région MENA possède le plus bas pourcentage dans le monde d'enfants ayant accès au sel iodé (48%) qui les met en grand risque de faible développement cognitif. Seuls 27% des enfants sont inscrits en enseignement préscolaire. En plus, la région MENA a les taux les plus élevés d'enfants disciplinés en utilisant des méthodes violentes, ce qui se répercute sur leur croissance et leur développement. Le dernier rapport du PNUD sur le développement humain stipule que le taux brut de scolarisation préscolaire n'est que de 32%, le taux le plus bas étant celui de l'Afrique subsaharienne, avec 24%. Ce qui traduit les limites de notre région en matière de protection et d'éducation de la petite enfance. D'où la nécessité d'une meilleure qualité de vie, d'une protection et d'une intervention précoce pour les enfants défavorisés, via des politiques publiques ciblées. Une meilleure façon de prévention aussi l'échec scolaire, via des initiatives de haute qualité à destination des enfants et de leurs parents. Plusieurs arguments sont en faveur du préscolaire, une période cruciale pour le développement de l'enfant, là où l'environnement a un impact précoce, durable et large sur le développement cognitif et non cognitif de l'enfant. Les inégalités, en matière de santé, de nutrition..., accentuées par la richesse des familles, l'éducation de la mère et l'espace géographique où ils vivent, sont déterminantes à cet âge, surtout pour ce qui est de la situation économique et sociale d'un individu tout au long de sa vie, avec des retombées importantes sur l'ensemble de la société. Régler les choses dès la racine, c'est ce qui découle des dernières études, des stratégies et plans d'action de certains gouvernements et des bonnes pratiques au niveau international. Conscient de la problématique, M. Belmokhtar, Président de l'ONDH, relève que les différences et inégalités sont liées aux conditions sociales des parents et à l'environnement où ils sont nés et où ils se trouvent. L'intelligence doit être égale à tout le monde et peut être apprise dès la petite enfance. C'est un atout déterminant pour l'avenir. Donc, le meilleur investissement est dans la petite enfance. L'effet retour est meilleur pour nos pays. L'engagement du Maroc dans le cadre de l'amélioration de l'éducation de la petite enfance est certes complexe et coûteux, mais il est nécessaire pour l'amélioration de la situation. Gouvernement, société civile et personnes intéressées par l'enfance, surtout les familles, devraient trouver de meilleures manières pour aller de l'avant pour les futures générations. Du fait que le Développement de la Petite Enfance (DPE) se concentre sur les processus cognitifs, sociaux, émotionnels et physiques qui ont lieu durant la petite enfance, c'est-à-dire depuis la conception à l'âge de l'entrée scolaire obligatoire. Il englobe les soins et services (fournis par les familles, les communautés et la nation) requis comme soutien pour la croissance des enfants dans les étapes précoces. Les présentations élaborées par Safaa El-Kogali de la Banque Mondiale et Caroline Krafft de l'Université de Minnesota donnent état des orientations en développement. Elles parlent aussi de mesurer le développement de la petite enfance, à travers 4 indicateurs : Survie & santé (Soins prénataux, accouchement assisté par personnel qualifié, mortalité néonatale et infantile, vaccination), Nutrition(Retard de croissance, accès au sel iodé), Développement social & émotionnel(Activités de développement, discipline des enfants ) et Apprentissage précoce & Travail précoce. Les résultats de plusieurs études montrent des inégalités dites d'opportunité palpables. Les enfants les plus avantagés sont issus des 20% de ménages les plus riches et de parents atteignant le niveau d'éducation secondaire ou plus, vivent souvent en milieu urbain et dans une bonne région du pays. Alors que les enfants les plus lésés émanent des 20% de ménages les plus pauvres, ont des parents non instruits, vivent souvent en milieu rural et dans une région dite mauvaise. Certains pays de la région MENA telle que la Jordanie ont pu minimiser ces écarts. Le Maroc est en dessous de la moyenne. En matière de vaccinations, on devrait prendre exemple de l'Egypte. Au Maroc, il y a encore un écart entre les ménages avantagés (96%) et lésés (65%)