Au moins 26 morts et une quarantaine de blessés dans plusieurs attentats à la voiture piégée le 2 mai à Bagdad, selon la police irakienne. Une série d'attaques survenues la veille ont été revendiquées par les jihadistes de Da'ech. Un colonel de la police a indiqué qu'une voiture piégée avait explosé dans la soirée devant un restaurant dans le quartier très fréquenté de Karrada, dans la capitale irakienne. Une source médicale a confirmé le bilan de 13 morts et 39 blessés. Le quartier de Karrada, qui compte de nombreux magasins et restaurants, est généralement très fréquenté, surtout le samedi soir qui marque la fin du week-end en Irak. Il s'agit d'un des attentats les plus meurtriers depuis le début de l'année dans la capitale irakienne. Il n'avait pas encore été revendiqué. Par ailleurs, à 15 km au nord-est du bastion islamiste de Falloudjah, située dans la province d'Anbar à l'ouest de Bagdad, cinq véhicules piégés ont foncé samedi dans la gare de Garma, avant d'exploser. L'attentat a tué au moins 13 soldats et membres des forces paramilitaires irakiennes, selon des services de sécurité et des secours. Le groupe jihadiste Da'ech a revendiqué, vendredi 1er mai, une série d'attentats meurtriers à la voiture piégée, la veille, dans des quartiers à majorité chiite de Bagdad, pour "venger" le meurtre et le rapt de déplacés de la province d'Al-Anbar, dans l'ouest de l'Irak, à majorité sunnite. Onze personnes ont été tuées et 42 blessées dans ces attentats, selon des sources médicales. Lundi, ce sont au moins neuf personnes qui avaient été tuées et plus de 30 blessées dans l'explosion de deux voitures piégées dans des quartiers commerçants de la capitale irakienne. Des attentats continuent à frapper Bagdad, même si leur nombre est en recul par rapport à la même période de l'an dernier. Le couvre-feu en vigueur depuis des années dans la capitale a été levé en février. Depuis juin, l'Irak doit faire face à l'offensive du groupe Da'ech, qui s'est emparé de pans entiers du territoire. Désarmée dans un premier temps, l'armée irakienne est parvenue depuis, appuyée par des milices et les raids aériens d'une coalition internationale, à reprendre du terrain. Mais les provinces de Ninive, dans le nord du pays, et d'Anbar restent en grande partie aux mains des jihadistes. Depuis début avril, quelque 114'000 Irakiens, selon l'ONU, ont fui les combats dans la province d'Al-Anbar et trouvé refuge à Bagdad ainsi que dans d'autres régions du pays. Abou Omar Al Chichani tué dans la province de Salah Addin D'autre part, d'après une source au sein des forces de sécurité souhaitant garder l'anonymat, Abou Omar al-Chichani a été abattu dans la province de Salah Addin, dans le nord du pays. Le jihadiste éliminé assume la responsabilité des attaques perpétrées par Da'ech contre la raffinerie de la ville de Baiji, située à 180 km au nord de Bagdad. Au cours de l'opération, les soldats irakiens ont également réussi à s'emparer d'un bulldozer utilisé par les terroristes pour ériger des fortifications. Ils ont également détruit un atelier qui produisait des engins explosifs et désamorcé plusieurs bombes installées sur des véhicules. Le journal britannique The Independent a auparavant annoncé que le chef de Da'ech Abou Bakr al-Baghdadi serait paralysé après une frappe aérienne menée par un avion américain en Irak. Par ailleurs, la barre des 100 morts parmi les islamistes partis de France pour mener le jihad en Syrie et en Irak a été franchie, selon un décompte des services antiterroristes français communiqué samedi. Parmi les derniers décès sur les 104 désormais identifiés figure celui de deux adolescents de 12 et 14 ans qui étaient partis il y a deux ans avec leur mère, une femme radicalisée originaire de la région de Toulouse, a précisé la source sans plus de détails sur leur identité. Le taux de mortalité parmi les jihadistes français est particulièrement élevé, relève cette source, qui la met en rapport avec les plus de 800 personnes partis en Syrie et en Irak, dont quelque 450 y sont encore contre 260 qui ont quitté la zone. En ajoutant ceux qui ont émis le souhait de se rendre sur place ou ceux qui sont en route, 1.600 personnes environ sont impliquées dans les filières jihadistes. Les deux mineurs toulousains étaient apparus dans des vidéos de propagande jihadiste. Si l'information est vérifiée, l'un des deux a perdu la vie en mars lors de combats près de la frontière entre la Syrie et la Turquie, précise-t-on de même source. Le taux de mortalité élevé des jihadistes français Deux autres frères, majeurs cette fois, originaires de la région parisienne ont également perdu la vie. L'un était parti en 2013, l'autre l'a rejoint en 2014. Ils appartiennent à une famille connue. Un de leurs proches a été récemment interpellé dans une enquête antiterroriste, souligne-ton de même source. Parmi les derniers décès identifiés, figure également un jeune d'une petite ville de l'Hérault (sud) d'où sont originaires entre dix et vingt hommes de 18 à 30 ans partis faire le jihad, dont sept sont décédés. Le dernier en date est l'un des auteurs du triple attentat suicide au poste-frontière de Touraibil entre l'Irak et la Jordanie, qui a fait quatre morts côté irakien, a indiqué la source. Outre le Français, deux autres francophones, un Sénégalais et un Belge, comptent parmi les kamikazes de cette attaque revendiquée le 25 avril par l'organisation terroriste Da'ech. Le retour dans leur pays des jihadistes est considéré par les autorités françaises comme le principal facteur de risques d'attentats sur le sol national. Sur les projets déjoués ces derniers mois, quatre ont été fomentés par d'anciens jihadistes. Selon les derniers chiffres, quelque 125 procédures antiterroristes en lien avec la Syrie sont ouvertes en France. Sur les 166 personnes mises en examen, 113 sont en détention provisoire. Les services d'enquête soupçonnent des Français de s'être rendus coupables d'atrocités en Syrie et en Irak. Les enquêteurs sont ainsi convaincus que Sabri Essid, un très proche de Mohamed Merah, le tueur au scooter de Toulouse et Montauban, est le jihadiste qui apparaît sur une vidéo diffusée par Da'ech début mars: on voit cet homme aux côtés d'un enfant, sans doute son beau-fils, qui exécute un homme d'une balle dans le front avant de tirer plusieurs fois sur son cadavre. En novembre, la justice française avait ouvert une enquête après la diffusion par le groupe Da'ech d'une autre vidéo dans laquelle les enquêteurs pensent avoir identifié deux convertis français parmi les égorgeurs de soldats syriens.