Six attentats à la voiture piégée dans l'agglomération de Baghdad, dont l'un à proximité d'un hôpital, ont fait au moins 17 morts et plus de 55 blessés, mardi 14 avril, selon des sources de sécurité et médicales. Une explosion est survenue sur un parking, en face de l'hôpital Yarmouk, dans l'ouest de la capitale, une autre voiture piégée a explosé près d'une zone de stationnement à Mashtal, dans l'est de Baghdad, et une troisième près de magasins à Waziriyah, dans le nord. Au sud de Baghdad, deux voitures piégées ont touché un parking utilisé par des bus et des taxis à Al-Wahida, et la sixième explosion est survenue dans un quartier résidentiel de Mahmoudiyah, localité située à 30 km au sud de la capitale. Sept personnes avaient déjà été tuées lundi par l'explosion d'une voiture à Bayaa, un quartier de l'ouest de Baghdad. D'autre part, l'entretien entre le Premier ministre irakien et le président américain dans le Bureau ovale de la Maison Blanche, mardi 14 avril, a illustré le bon accueil réservé par Washington à l'arrivée au pouvoir, en août dernier, de Haïdar al-Abadi, jugé plus ouvert que son prédécesseur Nouri al-Maliki, avec qui les États-Unis ont eu des relations parfois difficiles. Obama estime que des « progrès importants » ont été effectués contre le groupe Da'ech. Il a promis une aide humanitaire supplémentaire de 200 millions de dollars. A l'issue de sa rencontre avec le Premier ministre irakien à la Maison Blanche, le président américain a affirmé que la défaite du groupe Da'ech était une priorité pour Washington, ainsi que le respect de la souveraineté de l'Irak. Il a précisé que l'aide étrangère accordée à Bagdad pour combattre les islamistes devait passer impérativement par le gouvernement irakien. Washington accorde 200 millions de dollars d'aides mais pas d'armes Avant la rencontre, Haïdar al-Abadi, dont c'est la première visite à Washington en tant que chef du gouvernement irakien, a dit rechercher « une augmentation significative » du volume de ces frappes, mais aussi des livraisons d'armes plus soutenues en faveur des troupes gouvernementales. Le président américain ne s'est pas engagé sur ce terrain. Le Premier ministre irakien rentre donc des États-Unis avec un chèque pour aider les populations déplacées par les combats. Ce n'est pas ce qu'il voulait. Il a lancé la semaine dernière la bataille pour reprendre la grande province de l'ouest Al-Anbar, mais Da'ech a mis en déroute l'armée irakienne et pris de nouveaux territoires. Liqa Wardi, députée de la province d'Al-Anbar parle de show télévisé du Premier ministre : « Le Premier ministre a distribué des armes anciennes, donc pas adaptées au combat contre l'organisation Da'ech qui est mieux équipée. En plus, plusieurs de ces armes ont des pièces qui ont été remplacées, elles ont été réparées. Et je ne parle même pas du fait que le nombre n'y est pas. 600 ou 700 fusils, 1 000... Ce n'est pas assez pour que les tribus combattent. On a eu une mauvaise expérience avec Maliki, l'ancien Premier ministre distribuait des armes de manière aléatoire ». Le groupe terroriste Da'ech a perdu du terrain en Irak depuis son apogée, en août, et le début des frappes de la coalition internationale conduite par les États-Unis, assure un rapport du Pentagone, lundi 13 avril. D'après le colonel Steven Warren, porte-parole du département de la défense américain, « Da'ech n'est plus la force dominante sur 25 % à 30 % des zones peuplées d'Irak, où il avait complète liberté de circulation. Il est maintenant lentement repoussée, mais c'est un long combat ». Au total, les zones dont Da'ech a perdu le contrôle représenteraient plus de 13 000 kilomètres carrés, essentiellement dans le nord et le centre de l'Irak. Depuis le mois d'août 2014, les avions de la coalition ont procédé à 3 244 frappes aériennes, dont 1 879 en Irak et 1 365 en Syrie. Des raids menés pat les États-Unis pour 80 % d'entre eux, selon le Pentagone. Da'ech a lancé, samedi 11 avril, une attaque-suicide contre la raffinerie de Baïji, la plus grande du pays, l'armée irakienne en gardant le contrôle. Les forces de sécurité irakiennes ont lancé, lundi, une contre-offensive dans la province d'Anbar, à l'ouest de Bagdad, où les jihadistes de Da'ech ont pris la semaine dernière le contrôle de deux secteurs des faubourgs nord de la capitale provinciale, Ramadi.