Au moins 33 personnes ont été tuées dans un attentat-suicide à la moto piégée, perpétré samedi dans un marché de la ville de Jalalabad, capitale de la province de Nangarhar, dans l'est de l'Afghanistan. Les jihadistes de Da'ech ont revendiqué l'attentat. Samedi 17 avril, un kamikaze s'est fait exploser à proximité d'une banque à Jalalabad au moment où des fonctionnaires étaient venus toucher leur salaire mensuel. L'attaque suicide a fait 33 morts et plus de 100 blessés, a annoncé le chef de la police de cette ville de l'est de l'Afghanistan. Une autre explosion s'est produite près du siège du département local de l'information et de la culture. L'explosion a soufflé les vitres et projeté des débris dans toute la rue, saturant l'air de fumée et de poussière. Les informations concernant le nombre de victimes et de blessés dans les attentats sont régulièrement actualisées. Selon une source au sein d'un hôpital local, des dizaines de blessés se trouvent dans un état extrêmement grave. Les médecins ont appelé la population à réaliser des dons de sang pour les transfusions. "Il s'agissait d'un attentat suicide", a déclaré le chef de la police, Fazel Ahmad Sherzad, précisant que les enquêteurs n'avaient pas encore déterminé si l'auteur de l'attaque avait dissimulé les explosifs dans ses vêtements ou s'il les avait placés dans un véhicule. La police cherche également à déterminer si une deuxième explosion a eu lieu au moment où la foule se précipitait sur les lieux de la première, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse. La police a précisé avoir par la suite fait exploser une autre bombe découverte près du lieu de la première explosion. Selon les médias locaux, l'attentat a été revendiqué par un ancien porte-parole des taliban pakistanais au nom de Da'ech en Afghanistan et au Pakistan. L'attaque a en revanche été condamnée par les Taliban afghans, alors qu'ils en ont revendiqué de nombreuses autres ces derniers mois. "Il s'agit d'un acte maléfique. Nous le condamnons fermement", a déclaré à Reuters Zabihullah Mujahid, porte-parole du groupe islamiste. Le groupe Da'ech, considéré comme l'une des organisations terroristes les plus cruelles, a proclamé, en juillet 2014, un califat islamique sur les territoires irakiens et syriens sous son contrôle. Depuis août dernier, les États-Unis et leurs alliés de la coalition effectuent des frappes contre les positions des jihadistes de Da'ech en Irak et, depuis le 23 septembre, en Syrie. Le groupe, qui compterait près de 30.000 combattants selon la CIA, continue son expansion. En mars 2015, Da'ech a revendiqué les attentats qui ont fait des dizaines de morts en Tunisie et au Yémen. L'armée afghane doit faire face régulièrement à des attaques meurtrières alors que le soutien que lui apportent les troupes de l'Otan continue de diminuer. Les soldats occidentaux ont été jusqu'à 130.000 sur le sol afghan, mais ne sont plus, aujourd'hui, que quelques milliers, qui participent principalement à des actions de formation ou à des opérations spéciales.