L'armée nigériane affirme avoir libéré 200 filles et 93 femmes d'un fief de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria. Aucune ne ferait cependant partie des lycéennes enlevées il y a un an. L'armée nigériane a affirmé, mercredi 29 avril avoir libéré 200 filles et 93 femmes dans un fief du groupe islamiste Boko Haram. "Les troupes ont pris et détruit trois camps de terroristes dans la forêt de Sambisa", un des principaux repaires de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, a déclaré le porte-parole de l'armée Chris Olukolade dans un communiqué, faisant référence à un district de l'État de Borno, dans le nord-est du Nigéria. Le porte-parole de l'armée de terre, Sani Usman, a cependant affirmé mercredi qu'aucune des 219 lycéennes, dont l'enlèvement le 14 avril 2014 avait suscité une vague d'indignation mondiale et dont on est toujours sans nouvelles, ne faisait partie des otages libérés. Mais le porte-parole des armées, Chris Olukolade, a appelé à rester prudent, affirmant que les ex-otages retrouvées dans la forêt de Sambisa, un fief du groupe islamiste, dans le nord-est du Nigeria, faisaient encore l'objet d'examens et n'avaient pas été toutes identifiées. Aucun signe de vie de 219 autres otages Cinquante-sept adolescentes avaient réussi à s'enfuir dans les heures qui ont suivi le kidnapping. Mais on n'a aucun signe de vie des 219 otages, depuis la vidéo diffusée en mai 2014 par Boko Haram, montrant une centaine de lycéennes voilées, récitant des sourates du Coran. Le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, a déclaré avoir converti les adolescentes qui n'étaient pas musulmanes et les avoir toutes "mariées de force". L'armée nigériane a déjà affirmé par le passé savoir où se trouvent les lycéennes, mais qu'une opération de sauvetage serait trop risquée. Le kidnapping des adolescentes de Chibok avait suscité une émotion sans précédent à travers le monde. Mais s'il a été très médiatisé, c'est loin d'être le seul crime de ce type commis par le groupe islamiste Boko Haram, a rappellé récemment Amnesty International. Selon l'organisation au moins 2.000 femmes et fillettes ont été enlevées au Nigeria depuis le début de l'année dernière. Les Nations unies et des organisations de défense des droits de l'homme ont aussi dénoncé, à cette occasion, le ciblage délibéré d'enfants, garçons et filles par les islamistes, dont l'insurrection et la répression armée ont fait au moins 15.000 morts depuis six ans. 46 soldats et 26 civils nigériens tués A Niamey, capitale du Niger, le gouvernement a annoncé mardi le premier bilan officiel d'une attaque meurtrière menée samedi par le groupe islamiste sur le Lac Tchad. Quarante-six soldats nigériens et 28 civils ont été tués dans cette attaque contre une position de l'armée du Niger, a annoncé mardi le ministre nigérien de l'Intérieur. Ces pertes sont les plus lourdes subies par le Niger depuis qu'il est entré en lutte contre le groupe armé nigérian en février. "Le bilan provisoire est le suivant: côté forces de défense et de sécurité, 46 morts, 9 blessés et 32 disparus" alors que "28 habitants de l'île ont été assassinés", a déclaré Hassoumi Massaoudou, de retour de l'île de Karamga. Un deuil national de trois jours sera observé à partir de mercredi "sur toute l'étendue du territoire national et les drapeaux seront mis en berne", ont indiqué les autorités. Le ministre de l'Intérieur a également fait état, sur la radio publique, de "156 terroristes tués", dans le premier bilan officiel communiqué par Niamey. Tout un village dévasté par les jihadistes Ces pertes constituent l'un des revers les plus sanglants pour la coalition régionale alliant le Tchad, le Niger, le Nigeria, le Cameroun et le Bénin depuis quatre mois contre Boko Haram. Karamga, attaquée samedi à l'aube par des islamistes, a depuis lors été reprise par l'armée nigérienne, a affirmé M. Massaoudou. "Nous avons vu le désastre, le village a été totalement dévasté. Nous avons aussi vu les traces des combats, nos hommes se sont battus avec héroïsme. Nous avons pu constater la tragédie qui s'est opérée ce jour là", a raconté le ministre. Des opérations de ratissages "avec des moyens terrestres et aériens" sont en cours pour retrouver les soldats portés disparus et "rechercher et mettre hors d'état de nuire les auteurs de cet acte ignoble dont la cruauté est sans égale", a-t-il poursuivi. Karamga avait déjà été attaquée le 20 février par le groupe islamiste. Sept soldats nigériens et 15 combattants islamistes, ainsi qu'un civil, avaient été tués, selon un bilan officiel. Aucune attaque importante de Boko Haram n'avait été recensée depuis plus d'un mois au Niger.