Pour ceux qui n'ont pas saisi l'impact du Printemps arabe, ils ont maintenant la démonstration des conséquences de ce printemps insolite, sans verdure, sans fraîcheur, sans roucoulement, sans gazouillement. La couleur rouge du sang, les explosions, les détonations, le feu, ont pris la place et lieu et font désormais l'apanage de ce printemps dans notre monde arabe, où l'émiettement et les scissions programmées depuis bien longtemps paraissent à l'horizon au grand dam de l'union arabe que prônaient les anciens avant l'autonomie des pays et lors des luttes pour l'indépendance, quand la fraternité et l'unité constituaient la cible et l'objectif de ceux qui ont généreusement donné leur vie pour leur aboutissement. Certes, quelques dictatures ont fait les frais de ces soulèvements orchestrés par les maîtres du sionisme international, mais certainement pas par la volonté des peuples, comme veulent le faire admettre les médias et les propagandistes à la solde de la force du mal. Des dictatures devenant gênantes ou encombrantes pour la réalisation du projet schématisé il y a plus de vingt ans déjà pour l'émiettement du monde arabe et son affaiblissement, de sorte qu'il ne constitue plus une menace pour l'Etat d'Israël. Ainsi, la Tunisie a été débarrassée du tyran affidé aveuglément à son épouse au détriment du pays et de ses relations extérieures. Celui de la Libye constituait un danger pour beaucoup de chefs d'Etats occidentaux et particulièrement celui de la France. Il fut assassiné, permettant à l'Occident de s'emparer des milliards de dollars déposés dans leurs banques et aussi la division de pays en petits Etats vulnérables et maîtrisables, ce à quoi nous assistons figés aujourd'hui. En Egypte, le vieux Moubarak, devenant trop mou pour suivre le projet, fut éjecté pour être remplacé par un Sissi, plus jeune, dynamique et docile. Pour cela, on a utilisé le courant islamiste dans une simulation démocratique qui fait de Morsi le premier président élu au suffrage universel pour être destitué un an plus tard par l'armée, cédant le pouvoir à un maréchal qui, en moins d'un an, a fait loger l'essentiel des Frères musulmans dans les prisons et mater le peuple égyptien qui a toujours été le fer de lance du monde arabo-musulman dans son combat. Finalement, la Syrie : le pays sera investi par une foultitude de clans de mercenaires venus de tous bords pour le détruire. Le régime est dictatorial certes, mais il n'a jamais cédé aux caprices des sionistes et tient bon face à l'arrogance d'Israël et des Etats Unis. Après trois ans de guerre, le pays a été anéanti sur tous les plans. Il ne constitue plus, avec son allié le Hizbollah, cette menace potentielle pour Israël et ses alliés de la région. C'est pourquoi nous assistons maintenant aux massacres perpétrés par l'armée israélienne contre le peuple palestinien de Gaza en toute tranquillité, sans aucune réaction des Etats arabes ou de quiconque.Les Egyptiens, qui s'agitaient en de pareilles occasions, se livrent à des injures proférées à l'endroit du Hamas et de ses dirigeants. Ils interdisent même l'accès aux équipes de soins venues de l'Europe pour assister les Palestiniens dans leur peine. Le président tiers-mondiste des Etats-Unis, le Prix Nobel de paix, confirme son soutien inconditionnel à l'Etat hébreu de se défendre contre des pétards de la résistance, utilisant l'arsenal qu'on connaît. Il ne nous reste qu'à se féliciter du printemps arabe, qui permet à l'entité sioniste de continuer à s'accrocher à son rêve du « Grand Israël ».