La montée en force de l'automobile, de l'aéronautique et de l'électronique a permis de consolider la balance commerciale du Maroc en 2013. C'est ce qu'affirme Oxford Business Group (OBG) dans une note d'information intitulée : « Maroc : Le secteur manufacturier, fer de lance des recettes à l'exportation ». Depuis quelques années, la multiplication des fabricants tant étrangers que marocains a généré de nouvelles sources de recettes à l'export, ce qui devrait aider à la réduction du déficit budgétaire ainsi que du commerce extérieur, note OGB, un cabinet d'intelligence économique basé à Londres. Ainsi, pour ce qui est de l'automobile, un secteur qui constitue, selon OBG, l'un des poids lourds de la productivité marocaine face aux phosphates, à l'agriculture et au textile, les exportations ont crû de 23.2 % sur l'ensemble de l'année pour atteindre 31 milliards de dirhams (2.7 milliards d'euros) en 2013. Entre 2009 et 2013, elles ont enregistré une croissance exponentielle en passant de 12 milliards de dirhams (1.06 milliard de dollars) à 31 milliards de dirhams (2.7 milliards de dollars). D'après OBG, l'environnement salarial favorable, le bassin d'emploi spécialisé et la proximité des centres de fabrication en Europe sont autant de facteurs ayant contribué à l'implantation de fournisseurs automobiles à Tanger, et, par conséquent, à augmenter les exportations du secteur de l'automobile. « Si la spécialisation automobile de Tanger n'a rien de nouveau, l'arrivée de Renault en 2012 a renforcé ce mouvement. Le fabricant français représente à lui seul 1.1 milliard d'euros d'investissements dans l'usine de Melloussa, située à 30 kilomètres du port sur un terrain dédié de 280 hectares. En une année, Renault a augmenté sa production de près de 50 % pour atteindre 100.940 véhicules en 2013 pour le compte exclusif de sa filiale à bas coût, Dacia. Environ 90 % de ces véhicules sont destinés à l'exportation, d'où une progression du trafic portuaire à Tanger-Med de près de 40 % l'année dernière. A court terme, cette tendance à la hausse devrait se renforcer alors que Renault a lancé en octobre 2013 la deuxième phase de production pour un total de 340.000 véhicules produits par an, avec pour objectif les 400.000 par an à long terme », notent les analystes d'OBG. Pour ce qui est de l'aéronautique et de l'électronique, leurs exportations ont augmenté respectivement de 20 (8.09 milliards de dirhams, soit 717.6 millions d'euros) et 11.6 % (7.86 milliards de dirhams, soit 697.2 millions d'euros). Cette hausse s'explique en partie par la présence de grands acteurs étrangers tels que l'entreprise canadienne Bombardier ainsi que le fabricant automobile français Renault. Le réseau dense de fournisseurs de composants et de câbles établi à Tanger et à Casablanca a aussi grandement pesé dans la balance commerciale. La production de câbles a représenté, en effet, en 2013, un peu plus de la moitié des recettes à l'exportation dans l'automobile à hauteur de 15.73 milliards de dirhams (soit 1.4 milliard d'euros), avec une croissance de 6.3 % en glissement annuel. La hausse des encaissements en devises issus du secteur manufacturier sera essentielle pour diversifier de façon pérenne les exportations. Les phosphates ainsi que les produits dérivés tels que les engrais ont traditionnellement représenté environ un quart des ventes du Maroc à l'extérieur. Cependant, les prix ont fortement reculé avec l'arrivée de nouveaux producteurs et la faible demande de clients clés en Europe et en Asie pour la période 2012-2013. En conséquence, les exportations marocaines de phosphates et de produits dérivés ont chuté en 2013 de 23.3 % sur une année à 37.1 milliards de dirhams (3.3 milliards d'euros).