Le cabinet Oxford Business Group, qui reprend les prévisions du FMI, demeure optimiste pour la croissance économique du Maroc en 2013. Cette dernière devra se situer à 5,5 % grâce aux mesures fiscales prises par le gouvernement. Grâce à un ensemble de mesures à court et long terme destinées à améliorer la santé fiscale du Maroc et une bonne performance dans certains sous-secteurs, l'économie marocaine devrait enregistrer une croissance de 5,5% en 2013, prévoit le cabinet Oxford Business Group (OBG). Le cabinet rappelle qu'en 2011, le Maroc a devancé toutes les autres économies d'Afrique du Nord, affichant une croissance annuelle de 4,9 % d'après des chiffres du FMI publiés en août. Des difficultés intérieures et extérieures ont cependant entraîné un ralentissement de la croissance économique du pays, à 2,9 %, en 2012, même si le secteur du bâtiment et certaines industries clés telles que l'industrie manufacturière ont connu un important coup d'accélérateur, compensant les baisses accusées par d'autres secteurs, comme l'agriculture. De même, la hausse mondiale des prix de l'alimentation et du carburant a pesé lourdement sur les finances publiques du Maroc au cours du premier semestre de l'année et a affaibli la position économique du pays, tandis que la demande étrangère d'exportations, surtout en provenance de l'Europe, a évolué à la baisse, réduisant les recettes fiscales et détériorant les comptes extérieurs. La hausse mondiale des prix du carburant a pesé lourdement sur les finances publiques du Maroc au cours du premier semestre 2012. Une réforme fiscale sur les rails Toutefois, selon le FMI, le déficit courant devrait passer de 8 % à 7,4 % du PIB d'ici fin 2012, et poursuivre son amélioration en 2013 grâce à la hausse des exportations de phosphates et de produits de l'industrie manufacturière. En outre, le déficit fiscal devrait perdre 0,8 point de pourcentage et s'établir à 6,1 % du PIB d'ici fin 2012. Ainsi, le déficit devrait continuer à diminuer en 2013 jusqu'à atteindre 5,3 %. « Le Maroc est en train de prendre des mesures qui lui permettront de reconstituer un excédent budgétaire et des réserves extérieures, avec en priorité la révision d'un système de subventions publiques des produits alimentaires et énergétiques trop cher, dont le coût est estimé à 15 % des dépenses publiques, ainsi que la réforme d'un système de retraite qui connaît des difficultés de financement », déclare OBG, qui rappelle que même si la mise en place de la réforme fiscale devrait prendre du temps, les acteurs internationaux ont manifesté leur confiance en soutenant la décision du FMI d'accorder au Maroc une ligne de crédit de précaution de 6,2 milliards de dollars au mois de juin dernier. De plus, pour obtenir un appui financier adéquat, le Maroc a lancé le 5 décembre dernier un emprunt obligataire d'un milliard de dollars d'une maturité de 10 ans. L'emprunt a été fortement sur-souscrit et le Maroc a lancé un autre emprunt de 500 millions de dollars, d'une maturité de 30 ans cette fois, qui a attiré une offre de 2 milliards de dollars supplémentaires. Importation de 4 millions de tonnes de blé en 2013 Par secteur, le secteur agricole marocain, qui contribue au PIB à hauteur de 13% environ et fournit 40,3% des emplois, a été durement touché par les mauvaises conditions météorologiques en 2012. La production de blé a diminué de 39 % en glissement annuel, s'élevant seulement à 5,1 millions de tonnes pour la saison 2011-2012, ce qui veut dire que « le Maroc va sans doute devoir importer 4 millions de tonnes de blé tendre supplémentaires d'ici mai 2013, faisant ainsi grimper en flèche les importations qui atteindraient leur niveau le plus élevé depuis 30 ans », met en garde toutefois OBG. Par ailleurs, en 2012, le Maroc a également effectué de grandes avancées dans son secteur industriel à forte main d'œuvre et dépendant de l'exportation, au sein duquel l'aéronautique et la construction automobile enregistrent de bonnes performances. En effet, les exportations de composants aéronautiques ont augmenté de 18 % en glissement annuel, atteignant 4,64 milliards de dirhams fin septembre, tandis que les exportations du secteur automobile ont affiché une hausse de 7 %, atteignant 18,3 milliards de dirhams. De même,les activités de l'ensemble des secteurs de l'économie, notamment les projets de logements sociaux et les programmes d'énergie renouvelable ont stimulé le secteur des BTP, qui contribue désormais au PIB à hauteur de 6 %. Pour rappel, l'Etat a l'intention de financer la construction de 150 000 nouveaux logements sociaux par an jusqu'en 2015. Quoi qu'il en soit, OBG reste prudent. « En 2013, l'économie marocaine subira encore les effets de la crise de la zone euro, tout comme le prix élevé des produits alimentaires et du carburant », cependant, une croissance organique dans de nombreux secteurs et des efforts de la part du gouvernement pour renforcer les politiques fiscales devraient construire une base solide pour assurer la croissance à venir, conclut OBG. * Tweet * * *