Sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la septième édition des Assises de l'Agriculture, organisée par le ministère de l'Agriculture et de la Pêche Maritime, s'est ouverte hier à Meknès. Organisé en partenariat avec l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), cet évènement se penche lors de cette édition sur une thématique d'une très grande actualité un peu partout dans le monde. Il s'agit de l'Agriculture Familiale, ou ce que la nouvelle politique agricole marocaine déclinée en Plan Maroc Vert dans son pilier II identifié sous l'intitulé de l'agriculture solidaire. Déjà, l'année 2014 a été désignée par la FAO Année Internationale de l'Agriculture Familiale (AIAF). Une initiative qui vise à accorder plus ample importance à l'agriculture familiale et à la petite agriculture en termes d'éradication de la faim et de la pauvreté, d'instauration de la sécurité alimentaire, d'optimisation de gestion de ressources naturelles et de protection de l'environnement... D'autant plus que, justement, cette agriculture familiale concerne plus de 500 millions de petites familles dans le monde et représente plus de 98% des exploitations agricoles mondiales. Et sans oublier qu'elle assure environ 56% de la production mondiale. Cette édition fut aussi l'occasion pour le ministre marocain de l'Agriculture de rendre compte des avancées réalisées par la stratégie agricole marocaine au niveau de son agriculture solidaire. Un compte rendu qui, au-delà du fait qu'il a fortement inspiré les invités de marque à cette édition dont le Président de la république de Guinée, M. Alpha Kondé, et le président de la république du Mali, M. Ibrahim Boubakar Keita, tous deux intéressés par l'expérience marocaine en la matière, a aussi mis l'accent sur le rôle de l'agriculture en tant que moteur de croissance pour l'économie marocaine. D'emblée, l'on retiendra que pour la campagne céréalière 2013-2014, la production est estimée à quelque 67 millions de quintaux et qu'entre 2008 et 2013, le PIB agricole affiche une croissance de 43% contre 23% seulement pour le reste de l'économie. Aussi, cette croissance s'est-elle accompagnée par une modernisation du secteur traduite par une production végétale passant de 2,8 tonnes par hectare en 2008 à 3,5 en 2013 ; une production animale en nette amélioration et une valorisation de la superficie agricole utile avec l'exploitation de 420.000 hectares additionnels. Sans oublier, bien entendu, une meilleure utilisation des ressources hydriques au niveau des périmètres irrigués. Lesquels périmètres sont de 2008 à 2013 à l'origine de 51% de la croissance de la valeur ajoutée végétale. Par ailleurs, il y a aussi lieu de retenir qu'à fin 2014, 474 projets d'agriculture solidaire seront lancés pour un montant global de 13,1 milliards de dirhams et qui, selon les chiffres du département de l'Agriculture, devraient permettre sur la base des réalisations déjà effectuées une amélioration moyenne de revenus par bénéficiaire de 5000 dirhams par an. Déjà à fin mars 2014, 84% de la population ciblée en termes d'agriculture solidaire ont été atteints, 720.000 petits fellahs ont ainsi pu bénéficier de projets pilier II et 733.000 d'hectares de superficies ont été exploités. 139 unités de valorisation ont été créées, 68.709 hectares ont été aménagés en petite et moyenne hydraulique.