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Télégramme
Publié dans L'opinion le 06 - 04 - 2014

Signe des temps. Et pourquoi un journaliste, fidèle depuis plus de 40 ans, qui a commencé par la rubrique « Les choses de la vie » dans les seventies, quand on avait des pervenches, sans papillon, qui nous surveillaient gentiment sans jamais l'épée de manche, ne raconterait pas, à la veille de mettre les voiles une fois pour toutes, ce qui lui est arrivé avec un sabot médical qui l'a mis au piquet, sans lui ôter la vie ? Ce qui lui arrive est tellement surréaliste, le voilà dans une petite chaussure Carvil, achetée chez Clarence, qu'il y a lieu d'en faire une description qui échappe aux faits divers qui radotent avec des sujets récurrents et fatigants à la longue. stop.
Quand un journaliste du quotidien commence à aborder des choses de la vie quotidienne, à côté du vote scandaleux de Robert Ménard, pas loin de Bob Menard, passé de Courchevel aux frontistes rebelles, qui défigure les richesses de la France éternelle, c'est toute une partie de sa vie qui bascule, au lieu de courir dans les champs derrière les fleurs abîmées et les renoncules des grottes d'Hercule, toujours les mêmes. stop.
La ville dort le matin, en semaine comme au vendredi, samedi, dimanche. Jusqu'à midi, des marchands de Pizza Rica que n'a pas encore découvert Rica Zaraï, des vendeurs de Mac Do n'osent pas mettre le feu sur la aâfia avant l'heure du berger. Tous ou presque font poireauter un affamé qui a un train à prendre pour la plage du Pont Blondin. Les clients calmes, palme d'or du serbisse bla boulisse, attendent gentiment que la plaque chauffante fasse rôtir les oignons, la viande et la miche de pain, préparée, pourtant, la veille du festin.
Pas de quoi casser la croûte qui suscite el moute, chez ceux qui ont la fringale avant midi. Chez « Cheikh el Afrite » à Harhoura, bientôt alimentée par la matmora, à cause du gaspillage d'eau pour arroser les parterres fleuris, la poissonnière n'étale pas sa semta et son chergho avant 15h30. Alors qu'on est censé le déguster vers midi, sur un air de « Midi-trente » avec la pin-up qui n'a jamais imité « Pénélope ». stop.
Le Maroc jeune. C'est une équipe de chirurgiens anesthésistes dont l'âge est étonnant. Un travail professionnel qui a donné au responsable du Télégramme de se faire couper les 5 doigts du pied droit, pour éviter la gangrène, sans crier au plafond. Avec l'aide d'une anesthésie locale très moderne, soft, qui rassure sur les progrès de la médecine. Le maître de l'opération, entouré d'une équipe jeune et pro, n'est autre que le fils d'Abdelghani Bensaïd, qui peut être fier de son fils.
Le Maroc moderne n'est pas uniquement dans les plans saccadés du programme de Ntifi qui occupait 2M depuis l'arrivée de la Hi Fi. Les Marocains, dont l'âge rénove plusieurs secteurs, font chaud au cœur, à une époque où le pays brille au firmament, un élan, prévu par des chiffres édifiants. stop.
Nos lecteurs européens ne le savent pas toujours. Le mot Rabat, il y a en arabe le mot « Ghaba » qui veut dire forêt. Fontainebleau, Forest National ou Forêt des Deux-Eglises, restée célèbre dans les crimes passionnels.
Mais à l'heure actuelle, après le sauvetage du bois d'Ibn Sina et de la région, par l'architecte urbaniste Eccochard, dont Oualalou n'a pas rendu hommage par une ruelle derrière l'ex Mutuelle des PTT, cadre vert, comme Faouzi Chaâbi, ex-maire qui a laissé tomber Zizi Jean-Maire, pour Mezgueldi et autres chanteurs honorés au Souissi, il serait temps de voir que Hay Moulay Ismaïl, résidentiel au début, El Karia et autres quartiers faria, que n'aurait pas acceptés Mehdi Faria, n'ont pas fini de bouffer de la verdure à deux pas des espaces de rêve « Les sablons » où aurait pu chanter Jean Sablon et notre vieille amie de l'UMB Danielle Dio, qui démarrait dans sa Turbo, habillée par Montana avant la mode à Bettana.
Rabat née dans la ghaba, depuis la nuit des temps, n'a pas une réputation pour rien. Et quand on écrit que Rabat l'a dans le baba avec une protection verte médiocre, il ne faut pas nous prendre pour des rabat-joie, dans une ville qui survit avec des victoires anciennes menacées par le luxe des Zaërs sur un air de Fnaïre, dont la protection des forêts n'est pas un objectif sacré. A écouter le son baclé, qui gagnerait à être plus travaillé. stop.
Hamon, Valls et Montebourg sont les trois mousquetaires qui occupent François Hollande qui a fait passer toutes les grandes pointures au second tour depuis le second tour des Municipales qui, heureusement, ont fait taire la Marine Marchande qui ne sait plus quoi faire d'une victoire à la Pyrrhus où on se garde de faire des commentaires qui ont fait reculer civils et militaires. Si Valls est toujours le numéro un derrière tous les numéros deux, Montebourg, évitant les calembours, se voit bien en chef de ligne avec un style hautin qu'on trouvera dans le bottin. stop.
Autrefois, au début de l'embellie et de la prospérité, on allait une fois par mois à Marjane, j'y vais, j'y traîne en bas de laine, de nos jours, les gens y vont plus souvent, en raison des promos, comme si aussi ils avaient plus de pèse, alors qu'ils roulent toujours avec les mêmes primes qui ne leur font même pas acheter des bas DIM, sur un air de papa papapa que Godard a inscrit dans l'œuvre d'art au même titre que la pub Renault. Il faut dire que des vadrouilleurs font un saut pour acheter n'importe quoi, histoire de faire râler la voisine ma bayaâ ma charia, comme l'héroïne de Hajja Hamdaouiya.
Marjane qui a vidé ses bramèle de serbissa, pour éviter des rayons ghameline. stop.
Halte aux tartes des croque-morts sur Facebook qui achèvent la symphonie inachevée avant le dernier mouvement. Qu'on laisse encore faire les petites natures qui ont encore un temps à vivre. Ne fermons pas les horizons. stop.
Des artistes peintres nationalistes pour qui « Al Alam », le drapeau, reste un emblème incontournable absent sur les portes d'entrée du nouveau musée des arts contemporains entre la MAP, le ministère de la Marine à deux pas de l'ex-ministère des P et T où Jorio montait les escaliers 4 x 4 dont la restauration actuelle semble tirée par les cheveux.
Le monument est trop important pour échapper à la polémique de la raya, qui occupe une place de choix chez les artistes motivés, défenseurs des valeurs établies. A suivre. stop.
Sortir. Nos adresses fétiches que vous connaissez plus, chez Stéphane de la Sardaigne, rue Majd. stop.
Extrait de
« Chroniques des années de fraises » - Edition 2001
Ceux qui sont restés au Maroc possédaient des affaires juteuses. La marocanisation n'a pas gêné tout le monde. Enfin, ceux qui savaient s'adapter. Pourquoi allaient-ils s'exiler en France alors qu'ils étaient habitués à prendre leur pastis au soleil à midi, l'heure du berger, disait M. Dio, le père de Danielle Dio qui avait des yeux de vamp dans leur jardin fleuri de l'Agdal ? Leur train de vie n'a pas changé.
Ils disposent d'un bon compte en banque et Zohra est toujours là pour leur préparer un bon couscous...qu'ils ne mangeront jamais à Paris, même dans les restaurants les plus typiques recommandés par le guide "Gault et Millaut" ... qui n'est plus un magazine de référence comme il le fut dans les seventies. Dans la préparation de la semoule et de la cuisine marocaine en général, il faut tout un savoir-faire. Mais il faut dire qu'à côté des Européens restés au Maroc et qui sont loin d'être dans le besoin, il y a quelques Espagnols et quelques Français qui vivent avec le strict minimum.
Sans le service social du Consulat de France de Rabat - pour ne parler que de la capitale - ils survivraient difficilement. Celui de l'Ambassade d'Espagne n'est pas moins opérationnel. A Noël, surtout, on apporte un peu de réconfort à la vieille Pépita restée à l'Océan et au vieux Pédro de Kénitra.
Le service social de l'Ambassade du pays de Juan Carlos va plus loin. Il apporte une aide financière aux détenus espagnols de la prison de Hay Salam. Quant aux détenus français dans la même prison, ils attendent beaucoup de la visite de M. Bruno Perdu. Pour la première fois, un Consul Général de France s'est rendu en personne dans cette maison d'arrêt. On retiendra aussi qu'il ne fait pas de différence entre les beurs et les Français de souche. Ce qui n'est pas un détail. Il y a des prisonniers de l'Hexagone à Hay Salam qui paient pour les autres. Des ploucs sont à l'ombre alors que ceux qui tirent les ficelles bronzent au soleil sur des plages in. Heureusement que SM le Roi Mohammed VI a libéré tout ce gratin à l'occasion de la naissance du Prince Héritier Moulay El Hassan.
La fuite de la médina
Dans les grandes villes d'Europe, on a préservé les vieux quartiers, souvent avec bonheur, bien avant le discours écologique qui a redonné, il est vrai, une dimension nouvelle au terroir et au cœur des métropoles.
Les vieux quartiers réhabilités par des urbanistes imprégnés de philosophie verte ont été épargnés par le circuit automobile qui détruit tout sur son passage.
Au Maroc, l'élite et la bourgeoisie ont déserté la médina dès le début des années 60. Il fallait bien reprendre, dans la ville dite moderne, les villas des beaux quartiers abandonnées par les riches européens, parfois pour une bouchée de pain, mais aussi à prix d'or. Mais avant de se jeter dans la gueule du loup urbain, on aurait dû préserver la bonne vieille médina. La prise de conscience des valeurs traditionnelles ne viendra que plus tard. C'est-à-dire lorsque les villes ont commencé à s'asphyxier, quand le parc automobile surchargé a tout gâché. On entendit alors de braves bourgeois marocains parler de « talaout» ... Ah bon? Il était temps.
A mercredi. .


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