Huit jours après la fête du sacrifice, des chantiers, des épiceries et autres fonds de commerce étaient fermés. Les épiciers qui ont choisi de dépasser les trois jours de fête habituels ont fait le bonheur de ceux qui ont préféré servir leurs clients un jour après l'aïd. Comme ils étaient les seuls dans le quartier, ils ont vu leurs rayons se vider à une allure effrayante et salutaire. Ils ont vendu de tout, si bien qu'il fallait renouveler les stocks trois ou quatre jours après la fête. Quant aux chantiers de construction, hôtels, immeubles et bureaux, jamais on n'a vu une fête durer aussi longtemps. même le petit aïd est devenu une occasion pour arrêter tous les travaux. Aïd El Kébir ? Super K'bir. stop. Après Skhirat, des habitats de Harhoura et Témara envisagent d'organiser un sit-in utile. Parce qu'il y en a qui sont vraiment inopportuns et inutiles. A Harhoura, des particuliers qui paient de grosses factures d'assainissement, se demandent jusqu'à quand ils vont vivre dans une forêt vierge sans égout, où il faut casquer chaque fin de mois pour rien. Le sit-in de Skhirat, qui a failli être chamboulé par le caïd du quartier Dakhla, sera repris avant la grande saison. stop. Rabat/ Bus stop. La ligne 5 donne l'impression qu'il n'y a rien de nouveau dans le transport. Il serait temps que Staréo, qui écoute les doléances en stéréo, se penche sur ces bus d'un autre âge. Message reçu 5x5 ? A suivre. stop. Rue Casablanca, c'est plutôt Casanégra. Chaque soir et en particulier le week-end, c'est wik wik dans cette rue bruyante où filles de joie, blousons noirs, font la java, empêchant les gens de dormir. L'arrondissement concerné sait ce qu'il lui reste à faire. Le calme et la tranquillité font partie des droits de l'Homme. stop. A/H1N1. Cette fois, la grippe porcine fait son entrée dans les lieux de travail et on ne peut pas dire que ça n'arrive qu'aux autres. Des travailleurs, des écoliers, des lycéens, etc., tombent subitement malades et ils se soignent. Car cette maladie médiatisée à mort n'entraîne pas la mort forcément quand elle est bien soignée. Certaines cliniques, n'étant pas préparées à recevoir des patients victimes de la contagion, refusent d'hospitaliser qui que ce soit, une grosse ponte ou un chaudronnier. Le Souissi, avec toute son expérience, légendaire, accepte tout le monde. Aux pauvres munis d'un certificat d'indulgence, il fait payer juste les radios. Enfin, après une hospitalisation d'une dizaine de jours, les personnes atteintes de cette maladie reprennent leur travail comme si de rien n'était. Ce n'est ni la peste ni le choléra. stop. Pouce bus. Après la déconfiture, le ministère de l'Intérieur a fini par créer une cellule afin de cerner les points noirs qui pénalisent le transport en commun à Rabat. En fait, il fallait une cellule de crise dès les premières grèves sauvages qui ont enrichi des transporteurs privés qui ont mis la corde au cou des travailleurs frustrés. On n'ose pas ici parler de cellule de crise parce qu'on préfère chanter « tout va très bien madame la marquise » au lieu de prendre le taureau par les cornes au bon moment. stop. Le diabète tue. Chez les pauvres qui ne se soignent pas comme il faut, qui abandonnent les comprimés quand ils sont déprimés et l'insuline qui leur coûte les yeux de la tête. Une brave retraitée, exilée dans une lointaine banlieue à Témara, est revenue dare dare chez sa sœur à Rabat pour se faire soigner. Elle avait cessé de prendre des médicaments. Ce n'est qu'après avoir terriblement maigri qu'elle a choisi de venir chez sa sœur. Mais il était trop tard. Moul al-amana da amantou. Pour les malades atteints de dyalise, quand les moyens sont absents, le risque de rejoindre le royaume de Dieu est constamment présent. Enfin, s'il y avait des assistantes sociales dans les quartiers paumés, notre pauvre retraitée ne serait pas à l'heure actuelle au cimetière du bord de mer. stop. A l'Océan, durant le week-end dernier, on a vu une équipe de tournage qui s'est payé des figurants à 100 dh la tête de pipe. De la figuration. « R'kha Lallah » alors que le CCM nous dit qu'il fait respecter les tarifs de l'Atlas au Rif. stop. Chocolatiers et confiseurs d'ici – pas de nom – font tellement d'efforts qu'ils exportent un peu partout en Afrique, la proche et la lointaine. En cette fin d'année, il n'y a pas que les franchisés qui ont le vent en poupe. Une grande maison de Casablanca, réputée depuis les années 50, propose des enrobés de chocolat dignes de Hédiard qui n'a pas encore ouvert un show-room à côté de Fauchon ou autres adresses de prestige. Consommons marocain quand la qualité est au rendez-vous. Le nouveau Maroc, c'est aussi ça. stop. Pour reparler de cellule de crise, pourquoi le ministère de l'Intérieur ne s'est pas encore préoccupé sérieusement de l'avenue Mohammed V (ex-avenue du Makhzen) qui semble avoir aujourd'hui l'esprit zen en face des manifestants sans autorisation ? stop. Pizzorno Environnement s'est demandé à juste titre comment inscrire Aïd El Adha dans le développement durable, expression à la mode qui ne va certainement pas durer. Tout passe et trépasse. Mais Pizzorno ne s'est jamais posé la question de savoir s'il ne gâchait pas l'entrée de la plage de Rabat avec ses entrepôts qui ressemblent à l'ancienne base américaine de Kénitra qui, au moins, s'était installée loin de la ville ? stop. Bouskoura, la forêt des Casablancais, inquiète des défenseurs de l'environnement qui parlent d'odeurs et de laisser-aller. C'est que jamais on n'incite les gens à respecter les forêts. Le mot « ghaba » dans l'imaginaire populaire signifie toutes sortes d'incivilités. Ces gens ne se disent pas que c'est leur forêt, leur environnement qu'ils rouillent. Le jour où on leur apprendra – par la télé ou autre – qu'ils sont chez eux et que la forêt leur appartient, peut-être qu'ils se montreront plus conscients. En attendant, Louh koulchi fel ghaba où Milouda a abandonné son enfant… Ce qui est aussi valable pour Maâmora en décrépitude à cause des mauvaises attitudes. stop. « Un guide Maroc » a été présenté récemment à l'ambassade d'Espagne à Rabat pour rendre le pays plus accessible aux Espagnols. En fait, avec la crise internationale, nos voisins ibériques qui vont de moins en moins aux Amériques, sont de plus en plus nombreux à séjourner au Maroc, un pays qu'ils redécouvrent à moindres frais où la population leur est familière. stop.