à l'hôpital. Une jeune fille est morte à l'hôpital sous l'effet d'un poison. Wafae est morte à dix neuf ans le 29 septembre 2009 à 20 heures 30. Wafae est morte sous l'effet d'un poison. Poison ingéré : Quand ? Où ? Comment ? Pourquoi ? Questions sans réponses. En ce jour de septembre, à la sortie du lycée, Wafae aurait été abordée par un jeune homme qui la harcèlerait depuis longtemps et contre lequel, un an auparavant, une plainte avait été déposée auprès du commissariat de Témara, plainte pour harcèlement, violence et menaces. La jeune fille se sentant alors mal, le jeune homme l'aurait menée à l'hôpital où elle rend l'âme à 20 heures 30 suite à un arrêt cardiovasculaire dû à une intoxication par « phostoxan ». Le « phostoxan » (ou Phostoxin ?) serait un produit toxique utilisé en agriculture. Pour le quand et le comment, c'est tout ce qu'on sait. Mais. Mais quand est-ce que la matière toxique avait été consommée et où ? Rien, aucune réponse. Etait-ce chez elle ? Etait-ce à l'intérieur du lycée ? Etait-ce chez un marchand de fruits, de boissons ou de sandwichs ? Etait-ce par les mains de son harceleur ou d'autres mains? Rien, aucune réponse. Comment, dans quelle circonstance ? Un accident ? Un suicide ? Un acte malveillant ? Rien, aucune réponse. Les parents croient dur comme fer que c'est son harceleur qui l'a empoisonnée et déposent dans ce sens plainte sur plainte malgré les frais de justice que cela induit et en dépit de leur grande pauvreté. Ces parents font-ils fausse route ? C'est possible. Mais alors ; que les enquêteurs fassent le nécessaire et trouvent des réponses aux questions essentielles à savoir le quand de la consommation, le où, le comment et éventuellement le pourquoi s'il y a lieu. Comment un poison qui n'est pas d'usage domestique, un poison réservé aux professionnels s'est-il retrouvé dans le corps d'une lycéenne de la ville. Qui l'a vendu ? Qui l'a acheté ? Savoir la vérité. C'est un droit, un droit absolu, le fondement du Droit. Le droit des parents et des proches. Le droit de ceux éventuellement suspectés à tort et à formellement innocenter dans ce cas. Le droit des gens du voisinage hantés par la suspicion. Le droit de la société qui se veut organisée en tant que barrage aux justiciards vengeurs. Le droit du mort Le droit du mort. Le mort reste vivant dans la mémoire de ceux qui l'aiment, son image reste vivace. Son image demande à être apaisée par l'éclat de la vérité. C'est son droit, il faut le lui donner. Le droit du mort, c'est le droit de laisser une image paisible, de quiétude et d'amour serein. Wafae Bkhouti de Témara, Massira 1, a ce droit, ce droit d'apaisement de ses parents et de ceux qui l'aiment, c'est son droit de morte à la fleur de l'âge, partie sans avoir vécu sa vie de femme, sa vie de mère peut-être.