Cela tient de l'histoire de l'ivrogne qui ayant perdu son porte-monnaie le cherche au mauvais endroit au prétexte que les lieux sont éclairés. « Comment faire de Rabat une ville inclusive », le premier forum que le Conseil de la ville a organisé mardi à la bibliothèque nationale a peut être dit les histoires de porte-monnaie qui freinent les grands chantiers de la capitale, mais il n'a pas fait la lumière sur la stratégie de développement de la ville. Mais, c'était peut être trop demander à cette manifestation que les hasards du calendrier ont inopportunément placée derrière la rencontre des jeunes de Bouznika et aux côtés de Maw azine. Tournée vers ce que sera Rabat à l'avenir, dédiée par principe aux jeunes donc, la rencontre sera boudée par ces derniers au point qu'un des intervenants s'en alarmera sans vraiment s'expliquer cette défection. Pourtant l'intention était bonne. Le maire Oualalou le dira dans un exorde plein de rêves de ce qu'il fallait faire et qui n'a pas été fait. Il y avait là tous les concepts de jacques Attali : le mouvement de conurbation qui portera Rabat à faire provision de Gharb et de Khemisset, la dualité des rythmes de développement interne et l'aggravation de la fracture sociale qui en résultera, les perspectives de croissance offerte par la niche des services de qualité supérieure…bref, il y avait de quoi faire réagir la moitié de la salle qui s'était donnée la peine d'assister aux débats. Alors évidemment, la question est posée. Ce premier forum organisé par la ville avec le concours de l'USAID et le Forum Urbain Maroc, est-il un succès ou un échec. C'est l'histoire du verre tout aussi plein que vide. Mais sans doute faut-il jauger les performances du forum aux critères fixés par Oualalou lui-même. La maire entendait la rencontre comme une plate-forme de communication entre les élus, les électeurs et les actants dans la cité. Il y avait peu d'élus, un peu plus d'électeurs et de rares associatifs. Mais comme c'est un premier pas, on ne tiendra pas rigueur au conseil de ne pas avoir su choisir son moment : une salle à moitié vide peut quand même remplir d'espoir. Au tout premier rang des souhaits des élus de Rabat est de fournir réponse valable à cette immense question : comment en faire une ville inclusive ? inclusive pour qui favorise l'éclosion des synergies et qui les agrégeant à maturité les met au service d'une nouvelle génération d'espérances. En clair, la question de départ était : comment faire de Rabat une ville où se sent vivre. Après le maire qui a dit sa vision d'une ville adjoignant un statut de capitale des services modernes et des nouvelles technologies à son état de capitale politique et administrative, les autres décideurs ont dit la tactique induite par cette nouvelle stratégie. Elle pose problème cette tactique : elle n'a pas les moyens de ses nouvelles ambitions. Un élu dira même que les communes n'ont ni la capacité financière, ni les prédisposions humaine et technique que présuppose cette nouvelle marche. On ne le pourrait à moins, ajoutera t-il, plus des deux tiers des budgets des communes sont dépensés en salaires, plus de 90% le sont au titre de fonctionnement .Alors, parler d'investissement dans ces conditions… Mais le forum sur l'inclusion aura quand même servi d'indicateur de tendance. En tentant de débattre avec les anonymes, en essayant de leur donner la parole, il a fait un pas vers cette démocratie participative qu'on tient pour nouvelle clé du succès. Car les choses sont claires aujourd'hui, la version représentative de la démocratie doit être améliorée pour crocher sur le nouveau réel. Et surtout qu'on ne dise pas que l'internet peut aider à faire l'économie de cette nécessaire reconversion. La toile peut laisser filer l'essentiel. A.L Point de mire Numéros spéciaux Les mobiles bougent. Cela a l'air d'une lapalissade, mais c'est plus que cela. Pour certains, c'est même une grande interrogation doublée du désagréable sentiment d'avoir été grugé. Depuis quelques temps en effet les factures de certaines compagnies de la téléphonie mobile sont augmentées d'une rubrique « numéros spéciaux » qui n'entend t rien à la réalité des faits. Car, d'appels en direction de numéros spéciaux, il n'y en a souvent point. Bien sûr, il est des cas où l'abonné a recours à cette pratique. Mais là il sait d'avance que rien n'est offert dans la vie. En tout cas rien d'offert par ce qu'il est convenu les opérateurs et dont on conçoit très bien qu'il s ne soient là que pour se faire de l'argent. C'est comme qui dirait de bonne guerre et les bonnes paroles n'y changent rien. Ce qui au contraire n'est pas acceptable, c'est la surfacturation délibérée et intentionnellement frauduleuse. Plusieurs abonnés au mobile ont vu leurs factures mensuelles, pourtant à montants fixes assortis de droits de timbre connus, augmentées sans avis préalable. Oh ! de pas grand-chose 2 dirhams par ci, 5 par là, voire 10 dans le pire des cas. Mais une augmentation quand même. Et qui plus est injustifiée. Car redisons le, souvent, très souvent même, d'appels vers les numéros spéciaux, il n'y en a que sur la facture. En réalité, l'abonné n'en a jamais donnés. Mais, comme la présomption d'innocence est principe à considérer dans cette affaire, demandons-nous si de telles pratiques –répréhensibles au regard du droit commercial et de la loi protégeant le consommateur- peuvent exister. Pour répondre à la question, un peu d'histoire. Il y a quelques années, l'opérateur le plus anciennement établi sur la place défrayait la chronique par des pratiques proprement abusives contre lesquelles on ne pouvait pratiquement rien. Ainsi il pouvait suspendre un abonnement sans préavis, le rétablir quand cela lui chante même après règlement par le client de ses arriérés, vendre des mobiles à des prix prohibitifs en prenant soin de lier cette cession à des abonnements de longue durée, changer l'abonnement de catégorie sans en référer à l'intéressé, renouveler un abonnement de facto…. Bref, il pouvait tout se permettre sans en dire un mot à l'abonné qu'il considérait comme corvéable et taillable à merci. Les choses ont changé depuis et, le théâtre des opérations des opérateurs n'est plus aussi vaste pour qu'il permettre autre chose que racler les fonds de caisse. C'est sans doute à quoi répond la pratique des numéros spéciaux. Car qu'on ne s'y trompe pas, les petits ruisseaux font encore les grandes rivières et, si l'on considère qu'il y a 15 millions de férus du mobile au Maroc, ont doit pouvoir calculer que 15 millions à 2 dirhams l'élément, cela fait 3 milliards de centimes par mois, c'est-à-dire 36 milliards par an. Comme dirait Henri IV, le pari vaut bien une messe. Ahmed Laâroussi Pignon sur rue Villes nouvelles à l'ancienne Tamesna, la ville satellitaire dont on augurait qu'elle fît déviation pour soulager la pression démographique exercée sur Rabat, Salé et Temara, ne séduit toujours pas. Non seulement les gens ne veulent pas s'y installer, mais encore ceux qui y sont veulent la quitter. La raison de cette défection est simple et aussi vieille que l'urbanisme local : Tamesna est une ville dortoir. Plantée au diable vauvert, elle ne comporte que de très rares structures sociales : collèges, lycées, hôpitaux, mosquées, bains maures… Elle est ainsi à l'image de cette Sala Aljadida où alors même qu'elle est maintenant peuplée de plus 100.000 habitants, il n'y a pas non plus rien de tout ça. Pire, elle n'est plus qu'un caïdat, elle qui avait commencé par être une préfecture. Sérial killer Les enquêteurs de police poursuivent leur recherche des marchands ambulants qui font commerce de raticides dans les souks. A la suite de commissions rogatoires des procureurs de Rabat et de Salé, ils mènent des investigations afin d'identifier la provenance d'un poison qui avaient mis sept personnes en danger de mort dans la même journée. Six de ces personnes étaient originaires de différents quartiers de la ville de Rabat. Les sept avaient acheté le raticide de marchands ambulants qui les proposaient dans les souks sauvages des quartiers. Des difficultés d'argent ou des problèmes familiaux seraient cause de leurs tentatives désespérées. Admis dans un état sérieux au CHU Ibn Sina, ils sont depuis hors de danger. Grève des greffes Les greffiers sont entrés de nouveau en grève. Ils sont si coutumiers des faits que les justiciables pensent qu'il y a de l'abus. Depuis plus d'un an que les tribunaux ne tournent plus qu'au ralenti, pris en otage qu'ils sont par leurs propres servants, le public commence à avoir des doutes sur les intentions réelles des grévistes. D'autant plus qu'il pense qu'ils avaient obtenu ce qu'ils voulaient, sinon en totalité, du moins en partie et, que cela devrait les inciter à tempérer leurs ardeurs. Les greffiers sont de fait l'une des catégories professionnelles qui bénéficient d'une empathie patente de leur administration de tutelle. Fonction publique à l'arrêt Fonction publique, établissements publics et collectivités locales observent un arrêt de travail à l'appel de leurs syndicats. Organisation démocratique du travail, Union nationale du travail du Maroc et Commissions ouvrières marocaines ont appelé à une grève dans ces secteurs ces 25 et 26 mai. Par cet appel au débrayage, ces organisations entendent clamer publiquement leur rejet des conclusions auxquelles est arrivée la séance du dialogue social d'il y a un mois : le 26 avril dernier. Loisirs L'année prochaine, au zoo ! Le parc zoologique de Temara n'est plus. Il a été enterré vivant par le béton armé. C'est en tout cas ce que dit la presse qui y a consacré un reportage où elle fait part de son indignation de ce qu'il est advenu du seul parc animalier de la Wilaya de Rabat-Salé- Zaer et environs. Selon des sources, le zoo de Temara a effectivement condamné son entrée en début d'année en attendant son transfert ainsi que ses locataires dans le nouveau parc aménagé du côté de la ceinture verte. Six mois après, les animaux sont toujours là. Parquées dans ce qui subsiste des vastitudes de l'ancien zoo épargnées par le rouleau compresseur des immeubles en construction, les pauvres bêtes dépérissent sans que pratiquement personne ne s'en émeuve. Selon le voisinage, plusieurs pensionnaires du parc sont morts de maladie ou de faim. Ceux qui sont encore vivants n'en mènent pas large. Confinés dans la moitié de leur aire originelle, l'autre étant construite depuis le transfert de la propriété de quelque cinquante hectares pris au zoo à un grand promoteur immobilier contre, dit-on, l'obligation d'aménager un nouveau parc pour les animaux. Sitôt le transfert effectué, le promoteur a installé ses chantiers en oubliant les malheureuses bêtes et, en reniant de fait, son engagement à leur fournir pour un milliard de centimes de pitance et pour 400 millions de cages nouvelles. Tout porte à croire qu'en même temps que ces promesses, celle qui porte sur la construction ‘un nouveau zoo à quelques lieux de là n'est pas assurée de tenir les délais. Car alors que l'ouverture du nouveau parc devait se faire l'année dernière, on parle à peine aujourd'hui de fin des travaux d'infrastructure. Seul espoir de rattraper le temps perdu, l'annonce faite dernièrement à l'ouverture du pont Hassan II et de la ligne de tramway de l'éventualité de l'aménagement du nouveau parc animalier avant la fin de l'année. Sur ce que sera ce parc, le Haut commissariat aux eaux et forêts a déclaré récemment qu'il sera l'égal de ce qui se fait de mieux ailleurs. Il a ainsi parlé de techniques d'aménagement modernes avec notamment constructions de plans d'eau et d'autres équipements parmi les plus réputés. Selon lui, le nouveau parc qui sera dédié essentiellement à la faune saharienne marocaine et africaine. En attendant que les travaux aboutissent, les animaux sont malades et se meurent. Probable que dans sept mois, date à laquelle on a fixé la livraison du projet, il n'en restera pas grand nombre. Dramatique éventualité qui ne parait pas émouvoir grand monde. Car pour le moment, seuls les agents de sécurité qui veillent sur les matériels et les appartements construits donnent encore de leur temps aux animaux condamnés par l'avancée du béton armé. La vie est dure à Temara pour les bêtes que leurs pas ont guidées sur les terrains constructibles. Il ne fait pas. A.L A chaque jour suffit sa peine... Il y a avait beaucoup de monde aux portillons du tramway à sa première prise de service. Curiosité ? Attractivité du nouveau mode de transport ? Pas seulement. Il était gratuit ces jours-là. Pour peu que ça dure. Pas la gratuité, le succès. ( Photo Redouane Moussa)