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ABDERRAHMANE RAHOULE, DIRECTEUR DE L'ECOLE SUPERIEURE DES BEAUX- ARTS DE CASABLANCA : Les travaux des lauréats témoignent d'un grand degré de recherche et de créativité
L'Ecole Supérieure des Beaux Arts de Casablanca organise à partir de mercredi 5 février 2014 des journées portes ouvertes sous le signe « création et créativité ». Une occasion idoine pour apprécier les recherches approfondie d'une panoplie de futurs artistes qui ont mis en exergue leurs connaissances acquises dans les domaines disciplinaires suivants : arts graphiques, arts plastiques, design d'objet, et architecture d'intérieur. Entretien avec Abderrahmane Rahoule, directeur de cette école de référence au Maroc. *Dans quel cadre s'inscrivent ces journées portes ouvertes ? Fidèle à ses traditions culturelles, L'Ecole Supérieure des Beaux-arts de Casablanca n'a cessé d'activer sa participation à des événements artistiques et à des projets d'innovation, en alimentant et articulant la réflexion sur l'art par rapport à son contexte urbain. A ce titre, je voudrais bien saluer Mohammed Sajid, le maire de Casablanca d'avoir accordé une primauté à notre école, en initiant plusieurs travaux de réaménagement au niveau de la plate forme pour doté notre institution de nouveaux départements et ateliers. Cet événement se veut un espace ouvert pour faire connaître les œuvres artistiques des lauréats, toutes disciplines confondues, à savoir les arts plastiques, le design d'intérieur, design graphique et le design d'objet, dont le souci est d'améliorer davantage la qualité de la recherche plastique en bonne et due forme. Nous voulons faire de notre école un laboratoire artistique dont les travaux des lauréats témoignent d'un grand degré de recherche et de créativité. A ce titre, on a initié récemment un workshop sur l'art de la récupération pour développer chez les étudiant la l'acte de revisiter les objets utilitaires via le détournement plastique. *Comment se présente l'Ecole des Beaux-arts de Casablanca par rapport à son parcours historique ? Ancienne résidence du chef des Services Municipaux de la Ville, dont l'architecte est Pierre Bousquet (1885-1954), cette école fut fondée en septembre 1950 à la veille de l'indépendance par un groupe de français désireux de mettre en place un espace pédagogique pour les jeunes dotés d'une sensibilité artistique difficile à développer en l'absence d'un vrai encadrement. C'est ainsi que la résidence du premier gouverneur de l'époque en 1956 fut cédée par ce dernier afin d'abriter les locaux de la nouvelle école dirigée de 1960 à 1962 par Maurice Arama. La maison est alors aménagée en ateliers d'art, et pendant douze ans, elle recevra de jeunes talents marocains et français qui suivant un programme enseigné par un corps français suivant le modèle académique. En 1962 au lendemain de l'indépendance Farid Belkahia rejoint le poste de direction de l'école. Après le passage d'un nombre potentiel de directeurs, l'école changera de nom pour devenir «Ecole Supérieure des Beaux-arts. *Vous êtes à la fois professeur et directeur de cette école, quelles sont les grandes lignes du cursus de formation ? L'étudiant choisit entre 3 départements (art plastique, art graphique, architecture d'intérieur et design d'objet). Il sera jugé sur la présentation de ses travaux et sur sa motivation et champ d'intérêt. Les trois années conduisent à l'affirmation d'une personnalité artistique qui doit faire preuve d'une maîtrise pratique et théorique croissante au cours du cursus. La 4ème année est la finalisation du projet personnel. Par rapport à l'état d'avancement de notre cursus d'études, j'aimerai bien signaler que les professeurs de l'école n'aménagent aucun effort pour valoriser le processus de la formation ainsi que les diplômes octroyés à nos étudiants jouissent d'une reconnaissance mondiale. C'est une grande fierté pour notre pays et nous sommes très heureux de voir les lauréats intégrer les entreprises et les grandes institutions professionnelles. *Un mot sur l'exposition des travaux des étudiants ? Les étudiants ont essayé de se frayer un chemin loin des sentiers battus. Leur originalité se manifeste avec un exercice quotidien de leurs champs de création et à travers une des techniques d'application qui mêle conception et mise en œuvre. Leur souci est de mettre en avant leur potentiel en termes de recherches et de créativité. Ainsi, les journées portes ouvertes vont permettre de mobiliser des ressources créatives d'une exceptionnelle qualité, du point de vue des lauréats comme de celui des encadrants, qui ont observé l'éclosion de futurs professionnels de l'art contemporain avec la satisfaction de voir leur création exposée dans d'autres espaces privés ou publics . *Comment interprétez-vous tous les projets de formation menés par l'Ecole ? Le principal objectif de tous nos projets réside dans la perspective d'améliorer davantage les conditions d'une belle réussite pédagogique et le désir de préparer les lauréats aux défis et aux épreuves de la vie professionnelle à laquelle ils se destinent. Le but a été atteint avec brio grâce à l'apport de tous les acteurs concernés et les parties prenantes : il faut et encourager le désir de réussite et de maîtrise chez les étudiants, l'envie de donner le meilleur d'eux mêmes et de se surpasser, tout en révélant des talents d'une grande richesse, ce qui contribue au développement humain durable. Repères : Abderrahmane Rahoule (vit et travaille à Casablanca) a toujours été fasciné par la peinture, la céramique et la sculpture. Il a fait l'école des Beaux -arts de Casablanca, il a intégré ensuite l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Industriels et des métiers d'art ainsi que l'Académie Populaire des Arts de Paris avant d'effectuer un stage de céramique en hollande et un stage de faïence en Tchécoslovaquie. Depuis 1972, Professeur à l'Ecole Supérieure des Beaux Arts de Casablanca et actuellement à la tête de sa direction. Aujourd'hui, les œuvres de Rahoule sont très recherchées par plusieurs collectionneurs et passionnés d'art.