Pour cette nouvelle rentrée académique, la ville de Casablanca se dote d'une nouvelle infrastructure culturelle : l'inauguration d'une annexe de l'Ecole des Beaux-arts dans des locaux aménagés à proximité de la préfecture de Ben M'Sick. Ce projet pilote a été initié conjointement par la préfecture de cette région, la wilaya du Grand Casablanca, la Commune urbaine, l'arrondissement Ben M'Sick et l'INDH. L'enjeu principal est d'augmenter la capacité d'accueil et d'améliorer l'enseignement de proximité. Précisions avec Abderrahmane Rahoul, directeur de cette école de référence au Maroc. Dans quel cadre s'inscrivent les nouveaux réaménagements de l'Ecole supérieure des Beaux-arts de Casablanca ? En vue de renforcer davantage ses atouts pédagogiques, l'Ecole supérieure des Beaux-arts de Casablanca n'a cessé d'activer des projets d'innovation, en alimentant et articulant la réflexion sur l'enseignement artistique par rapport à ses conditions... A ce titre, je voudrais bien mentionner que notre plate-forme abrite actuellement des travaux de réaménagement, premiers du genre, avec rénovation et réaménagement des locaux, surélévation d'un étage pour permettre d'aménager une bibliothèque et des ateliers spacieux: ateliers de peinture, sculpture, céramique, bande dessinée, infographie, etc. Dans le jardin revalorisé et bien entretenu, un petit amphi en plein air sera édifié pour monter des manifestations artistiques et culturelles à savoir des conférences, festival bande dessinée, festival Pause Art... Cette année, le concours d'accès a vu la participation de plus de 850 nouveaux bacheliers et bachelières, toutes branches confondues, ce qui montre l'impact de notre école et sa force d'attraction en termes de formation et d'embauche. Ces étudiants proviennent de toutes les provinces du Royaume, y compris les provinces du Sud. Il y a entre 65 et 70% de filles. Au titre de la nouvelle année académique, le chiffre des admis sera multiplié par deux grâce à l'ouverture d'une annexe de l'Ecole des Beaux-arts à Ben M'Sick, au lieu de 40 candidats choisis pour intégrer l'école, ce sera 80 : 40 dans l'Ecole boulevard Rachidi et 40 autres dans l'annexe dans des locaux aménagés à proximité de la préfecture de Ben M'Sick. Quelle est la philosophie de cette annexe et ses enjeux ? Ce projet pilote au Maroc, qui doit être généralisé à l'échelle nationale, a été initié par le gouverneur de Ben M'Sik pour augmenter la capacité d'accueil. Une initiative citoyenne qui vise à promouvoir la proximité de l'enseignement artistique et sa démocratisation. Grâce à cette annexe qui s'inscrit dans un cadre partenarial regroupant la Wilaya, la Commune Urbaine de Casablanca et l'Arrondissement de Ben M'Sick, quarante autres candidats seront choisis pour suivre leur formation dans l'annexe de Ben M'Sick en première année. Les locaux de l'annexe sont déjà aménagés et le corps professionnel multidisciplinaire est engagé pour mener à bien une rentrée en bonne et due forme. Grâce à la nouvelle politique menée par le maire de la ville, Mohammed Sajid, et son conseil, la situation des anciens professeurs, dont le nombre est 7, a été améliorée et le projet concernant l'équivalence et la reconnaissance du diplôme de l'Ecole auprès du ministère de l'Enseignement supérieur est en cours, ainsi que le projet la double rémunération de reste des professeurs vacataires. Il est à souligner que c'est dans le secteur privé que les lauréats de l'école trouvent des débouchés car le secteur public, jusqu'à présent, ne reconnaît pas le diplôme de l'école en termes d'équivalence. Le principal enjeu de ce projet pilote réside dans la perspective d'améliorer davantage les conditions d'une belle réussite pédagogique et le désir de préparer les lauréats aux défis et aux épreuves de la vie professionnelle à laquelle ils se destinent. Le but a été atteint avec brio à l'Ecole mère, grâce à l'apport de tous les acteurs concernés et les parties prenantes. Il faut encourager le désir de réussite et de maîtrise chez les étudiants, l'envie de donner le meilleur d'eux-mêmes et de se surpasser, tout en révélant des talents d'une grande richesse, ce qui contribue certainement au développement humain durable. Vous êtes à la fois professeur et directeur de cette école, quelles sont les grandes lignes du cursus de formation ? L'étudiant choisit entre 3 départements (art plastique, art graphique, architecture d'intérieur et design d'objet). Il sera jugé sur la présentation de ses travaux et sur sa motivation et champ d'intérêt. Les trois années conduisent à l'affirmation d'une personnalité artistique qui doit faire preuve d'une maîtrise pratique et théorique croissante au cours du cursus. La 4e année est la finalisation du projet personnel et la préparation d'un mémoire de fin d'études. Nous veillerons à ce que le même niveau d'enseignement soit prodigué à l'Ecole et son annexe. Il y va de la réputation de l'Ecole qui a des partenariats avec les Ecoles des Beaux-arts de Bordeaux et d'Aix-en-Provence et applique le même programme pédagogique que ces écoles. Par rapport à l'état d'avancement de notre cursus d'études, j'aimerai bien signaler que les professeurs de l'école ne ménagent aucun effort pour valoriser et étayer le processus de la formation par compétence. Par ailleurs, les diplômes octroyés à nos étudiants jouissent d'une reconnaissance mondiale. C'est une grande fierté pour notre pays et nous sommes très heureux de voir les lauréats intégrer les entreprises et les grandes institutions professionnelles. Bio express Abderrahmane Rahoul (vit et travaille à Casablanca) a toujours été fasciné par la peinture, la céramique et la sculpture. Il a fait l'école des Beaux-arts de Casablanca, avant d'intégrer par la suite l'Ecole nationale supérieure des arts industriels et des métiers d'art ainsi que l'Académie populaire des arts de Paris avant d'effectuer un stage de céramique en Hollande et un stage de faïence en ex-Tchécoslovaquie. Depuis 1972, il est professeur à l'Ecole supérieure des Beaux-arts de Casablanca dont il est devenu depuis l'actuel directeur. Aujourd'hui, les œuvres de RAHOUL sont très recherchées par plusieurs collectionneurs et passionnés d'art.