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Télégramme
Publié dans L'opinion le 27 - 09 - 2013

Sous prétexte de la concurrence chinoise et tonkinoise, chantait la Franco-Américaine Joséphine Baker, la chanteuse qui avait adopté une Khiriya, que Hassan II avait dépannée avec de gros chèques, des sociétés de Casablanca menacent de fermer leurs usines. Quand ce n'est pas le syndicat qui court derrière les reliquats, la sécheresse qui fait dire à René que Meknès vaut bien une messe, et autres subterfuges refuges, c'est la concurrence venue de Chine, pas encore du pays de Potemkine qui nous envoie des touristes russes moyens, pas du genre friqué, hélas, qui dînent au restaurant « Le Doyen » que Régine a repris comme on reprend une guinguette de Nogent, alors qu'il s'agit d'un grand millésime. Des touristes au budget glasnost qui ne discutent pas les notes, qu'on aimerait bien voir au casino de Knock Le Zoute sur la Route d'El Jadida. stop.
Tiens ! L'Institut Français de Rabat a finalement enterré cette horreur tracée au fusain sur la façade historique de son bâtiment qui date, derrière la cathédrale Saint Pierre, dans une opération de badigeonnage à la chaux-vive, qui a redonné vie à une institution respectable.
Quand on a critiqué ce dessin d'une tête dans le vent, qui n'avait ni tête ni queue, copiant vaguement la figure du Larousse, une offense pour ces murs qui inspiraient le respect, on nous avait répliqué que nous étions création. Apparemment, l'IFR, qui ne veut pas jouer de support pour le gribouillage et pour SFR, a tourné la page en redonnant à la façade sa pureté, celle qui manquait chez Georges Lapassade, qui a voulu nous faire croire que des chanteurs new derwiche, en manque de rounds, étaient à classer dans l'underground, l'underground du métro de Picadilly Circus. stop.
Horaires intenables. Jusqu'au 12 heures par jour, ce qui ne s'était même pas vu à Jerrada dans les années de Tata Rmada qui n'avait pas fait la lutte des classes.
Au prochain rendez-vous des maires francophones – de l'eau bénite pour Oualalou qui ne va pas se baigner à Oued Laou – des agents de sécurité travailleront – on recrute sans but précis – et toucheront 100 dh par jour, près de douze heures sans interruption, à part un sandwich à l'heure de Greenwich. Dimanche prochain, on va changer de fuseau, sans que les cigognes sortent leur bec.
Dans les grandes surfaces aussi, l'horaire de travail cache l'épouvantail, qu'on cache aux inspecteurs du travail aussi incorruptibles que l'inspecteur du fisc qui apprécie le bisque aux homards, mais qui ne mélange pas le boulot et les rouleaux de louis d'or. stop.
Les Moulins Baruk (1913-2013) ferment leurs portes après 100 ans d'existence et cent ans de solitude dans un quartier populaire. Petite histoire. En 1913, au lendemain du Protectorat, David Baruk, venant de Tunisie, s'installe au Maroc où les Marocains de confession juive maîtrisent le commerce dans les petites et les grandes villes. Du vendeur de draps au « khiat l'mdareb », jusqu'au comptable expert, en passant par le négoce de l'import-export.
D'abord simple docker au port de Casa qui vient de fêter sa centième, sans requiem, il s'établit dans la médina de Rabat, à El Gza où il ouvre un moulin artisanal rue Zankat Chorfa, non loin du studio David qui a photographié nos grands parents dans un décor kitch, avec un bouquet de fleurs sur le guéridon, avant l'invasion du plastique Bertrand, un faux héros.
En 1918, au lendemain de la première guerre mondiale, en compagnie de quelques commerçants de la capitale, il prend en charge les Moulins de Touarga à côté de l'hôtel Terminus, un bâtiment dont nous avons défendu la porte traditionnelle dans la page de Rabat, au moment où un promoteur avait acheté le terrain dans les années 80. Ensuite, les moulins furent rénovés, devenant « Les Moulins Baruk ». En 1949, les Moulins Baruk sont inaugurés à Guéliz à Marrakech quand il y avait une plantation luxuriante rasée par des technocrates à la conscience plate.
On se souvient de la farine, de la semoule, des pâtes et du couscous Baruk qui fut le premier à le fabriquer industriellement avec un brevet d'invention. Avec la marocanisation en 1974 qui avait du mérite, d'un côté, à la veille de la Marche Verte, c'est une nouvelle gestion qui rime avec profits, sans dépenses ni investissement, sans recrutement, hélas.
Enfin, une fille de Baruk, prof d'anglais, mariée à l'avocat Tobali, a étudié au lycée Lalla Aïcha, promotion de Souad Douiri, née Balafrej, qui a été la première Marocaine à étudier le latin, ce qui n'est pas un détail. stop.
« Tamesna aâla mahna », pour les clients de l'agence de l'ONE qui rentabilise avec ou sans eux et qui sont obligés d'aller à « Tasshilat » sur la route de Sidi Yahya – ya ya, disait Monique, partie dans les Baltiques – des Zaërs alors qu'il y a des « tasshilat » - qui facilite quoi ? – partout à Témara où des fortunes des Emirats lorgnent du côté du quartier « Vieux Marocain » où le terrain est plus cher que sur la place de l'Etoile. Comme aux Oudayas où l'on demande maintenant un milliard...pour une maison dont la terrasse donne sur l'oued web qui a perdu les chants des oiseaux qui traversaient la rivière en battant des ailes, scènes qu'on ne verra plus jamais.
Rappelons qu'on peut payer partout comme le fait Redal dont le savoir- faire met au pied du mur ceux qui ont perdu les pédales, croyant qu'on peut repousser les échéances jusqu'à la déchéance... stop.
Licences d'alcool. Elles sont délivrées au pif à des incultes qui ne lisent même pas « Pif Gadget », alors qu'elles doivent être accordées à des gens responsables, civilisés qui ne cherchent pas à saouler la jeunesse en lui imposant une bouteille de Scotch, solde de la semaine d'un ouvrier qui mène une vie de paria dans un pays où, heureusement, il n'y a pas de malaria. Encore une exception. stop
Permis de conduire. Qui décide quoi, pendant que des shab l'khouad fi la boîte proposent de jouer les intermédiaires pour aider un millionnaire, ou un chômeur à bout de nerfs, à décrocher le permis où tout n'est pas permis. stop.
Il va manquer une colonne de Buren dans «La Vie Economique», l'hebdo qui ne prône pas le tout économique, qui accorde une large place à la culture.
Et-Taïb Houdaïfa ne sera pas en bonne place dans son âmoud, une colonne que les amoureux de l'écriture et des plumes qui comptent, ne ratent jamais, faisant un saut aérien sur les papiers volants, une supercherie qui dure depuis des décennies. Si Et-Taïb, qui vient de nous quitter à un âge qui donne des palpitations aux gens de son âge, tenait en estime les gens de la profession mais pas les intrus qui n'ont rien lu et qui démoralisent les troupes qui les passent à la loupe.
D'une culture vaste, loin d'être sectaire puisqu'il parlait aussi bien de grands sujets que de Jean Luc Chaperon, le maître de cérémonie du jazz du dimanche à écouter en même temps que «TSF Jazz» sur le satellite qui a secoué l'ère du bakélite. Adieu, compagnon de lutte. Merci d'avoir donné au métier de la noblesse qui blesse les plumitifs qui s'accrochent à leur chronique médiocre qui donne le cafard. stop.
Autrefois, le Préfet de Police ne veillait pas trop sur le comportement des agents de police, dans la circulation ou dans le gardiennage des lieux publics. De nos jours, il tient à ce qu'ils soient tous corrects avec les citoyens. Une tâche de plus qui correspond avec notre époque qui ne supporte plus les équivoques. stop.
Le Marocain de la Suisse romande, la Tounsia de Seaton, la Jazaïriya de Marseille. On s'y perd avec toutes les étiquettes qui prouvent que notre Maghreb change rapidement. A tel point qu'on ne sait plus quelle direction on prend et où on va atterrir sans coup férir. A suivre. stop.
Rectif. Dans notre flash sur la disparition d'Ahmed Bel Haddad, le fils de notre ami feu Si Mahjoub Sefrioui, un homme de qualité, convivial et écrivain de talent, il fallait lire Abdelkrim Iznasni, et non Iznasni tout court qui aurait pu faire allusion à Mustapha Iznasni qui est passé avec brio du journalisme à la défense des Droits de l'Homme, une suite logique indiscutable. C'est bien Si Abdelkrim Iznasni qui avait dit que Si Mahjoub était le Victor Hugo marocain. stop.
Lu sur l'emballage du sac de glaçons qui fait le bonheur des garçons et des filles qui organisent des surprises party le samedi soir – n'oubliez pas la garden party du Jardin des Roses qui fête la rentrée avec des entrées copieuses et des sorties – dessert - mielleuses dont la tarte au noix – on peut lire sur le plastique «Glaçons alimentaires» comme s'il y avait des glaçons contrefaçon....
Ensuite, on apprend qu'il y a une date de péremption pour ces glaçons à 8 DH le paquet que portent les laquais à leur sidi et à leur lalla. Date précise de péremption : «31-12-2016», le soir du Réveillon quand les montagnes de glace dans le pôle Nord s'effondreront comme un château de sable... stop.
Sortir. Les mêmes adresses fétiches. De Rabat à Mohammédia, Kénitra et Casablanca où la nuit est plus douce que dans les nuits de Casa negra qui noirçit le tableau comme «Les chevaux du Ciel» dont le bouquin qui a inspiré Nabil Ayouch n'a pas fait un tabac au dernier SIEL. stop.
Peinture fraîche. André Jolivet, qui n'est pas un parent, inspiré par Warhol, rien que ça, fel marsa, expose chez Yann. stop.
Merci pour ceux qui m'ont souhaité bon anniversaire en ce 26 septembre. Avec Facebook, on n'a plus rien à cacher. stop.
A lundi. .


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