"Spécialiste du Maroc" au quotidien espagnol El Pais, Ignacio Cembrero a encore "brillé"... à sa façon bien sûr. Il reconnaît le succès de la visite de travail au Maroc du Roi Juan Carlos 1er, mais prédestine les relations maroco-espagnoles à un avenir obscur Pour lui, les relations entre les deux voisins ne peuvent prétendre à la normalisation. L'affirmation est tranchée avec, en sus, le ton du donneur de leçons toujours prompt à obscurcir le tableau pour peu que cela desserve le Maroc. L'illumination de M. Cembrero, loin de la prédiction prophétique, est un simple voeu. Mais un voeu forcément pieux. Celui d'un homme qui voit d'un mauvais oeil le Maroc et l'Espagne construire un avenir commun fondé sur l'entente, la solidarité et l'intérêt partagé, que dicte par ailleurs leur destinée commune -forgée par l'Histoire et la Géographie- quoi que fassent les poches de résistance des deux côtés du détroit. Une perspective peu rassurante, en effet, pour quelqu'un qui a pris l'habitude de pêcher dans les eaux troubles, profitant des situations de conflit ou de mésententes entre Rabat et Madrid, entretenues à coup de campagnes médiatiques souvent malintentionnées, voire calomnieuses. Mais Cembrero nous a habitué à de "belles" sorties qui, lorsqu'elles ne sont pas diffamatoires, vont à contre sens de l'évolution des choses, si elles ne sont pas carrément loufoques. Rappelons-nous ses propos, en 2010, lorsqu'il a commenté les manifestations d'associations marocaines aux portes de Sebta et Mellilia contre de la Police des frontières espagnole accusée d'actes violents envers des Marocains. Pour lui, les raisons de ces manifestations étaient "tout sauf légitimes puisque les Marocains n'agissent que sur commande". Diffamation, insulte, manque de respect, atteinte à la dignité... choisissez le qualificatif qui vous convient. En février 2012, le "spécialiste du Maroc", sous prétexte de défendre la liberté d'expression, a allégrement passé le pied dans l'étrier du nihilisme béat : "Nonobstant la nouvelle constitution, rien n'a changé au Maroc" a-t-il affirmé sans gêne. Chez nous, pour commenter ce genre de négativisme primaire, on dit: "Effacer le ciel par un bout de laine". Mais retenons la meilleure. En septembre 2012, Ignacio Cembrero s'était particulièrement distingué par une proposition d'une rare "perspicacité". Il a sérieusement proposé un "deal salvateur": L'Espagne rétrocède au Maroc les îlots indûment occupés à quelques centaines de mètres des côtes marocaines méditerranéennes (des bouts de rochers inhabités et inhabitables), en échange "d'une frontière civilisée pour Sebta et Melilla". Non ce n'est pas une anecdote, mais la vérité désolante. Et on se prétend crédible !