C'est à Khartoum, il y a tout juste cinquante ans que la Banque africaine de développement (BAD) vit le jour, sous les auspices de vingt-trois gouvernements africains qui paraphèrent l'Accord portant création de l'institution, le 4 août 1963. Objectif affiché : promouvoir le développement économique et social de l'Afrique. Figurant au nombre des premiers signataires à Khartoum, le Royaume du Maroc fut l'un des tous premiers États à ratifier l'Accord originel, adhérant officiellement à la BAD le 2 juin 1964, trois mois à peine avant son entrée en vigueur, le 10 septembre 1964 – lorsque vingt États africains souscrivirent à hauteur de 65 % du capital de la Banque, équivalent à 250 millions de dollars à l'époque. Dotée d'un siège à Abidjan, en Côte d'Ivoire, la BAD est devenue opérationnelle le 1er juillet 1966. Aujourd'hui, riche d'un capital de 100 milliards de dollars EU et de 77 États membres – africains et non africains -, la BAD s'est imposée sur la scène internationale des partenaires au développement. Le Groupe de la Banque est constitué de trois entités distinctes: 1. La Banque africaine de déveleppement (BAD) à proprement dit, qui compte 53 pays africains (dits pays membres régionaux, PMR) et 24 pays non africains (membres non régionaux). Ces derniers ont été autorisés à entrer au capital de la Banque dès 1982. 2. Le Fonds africain de développement (FAD), créé en 1972 et financé grâce aux contributions périodiques (tous les trois ans) des États participants. Adhérer au FAD est un préalable nécessaire pour les pays non africains souhaitant rejoindre la BAD. Le FAD offre aux pays africains des financements à des taux concessionnels. 3. Le Fonds spécial du Nigeria (FSN), lancé en 1978 par le Nigeria, avec un capital initial de 80 millions de dollars EU. Au 31 décembre 2012, les approbations cumulées, au titre de prêts et dons, aux pays membres régionaux (PMR), totalisaient 63,66 milliards d'UC (97,3 milliards dollars EU) pour 3 796 opérations menées. La seule année 2012 a enregistré 199 approbations, représentant un engagement total de 4,25 milliards d'UC (6,50 milliards de dollars EU). Les actions tangibles menées au fil du temps par le Groupe de la Banque ont contribué à asseoir son image et sa crédibilité sur les marchés financiers internationaux. Pour preuve, la BAD jouit des notes AAA et AA+, concernant respectivement sa dette privilégiée et sa dette subordonnée, délivrées par les agences de notation Standard & Poors, Moddy's, Fitch Ratings et Japan Crédit Rating – une preuve de confiance particulièrement précieuse en ces temps troublés de crise financière mondiale. Cette confiance atteste de l'appui solide dont elle bénéficie de la part de ses actionnaires, de son statut de créancier privilégié, de la solidité de sa structure financière et de sa gestion prudente. Donald Kaberuka, ancien ministre des Finances du Rwanda, a été élu à la tête du groupe de la Banque en 2005, devenant le 7e président de la BAD depuis sa création. Il a été réélu en 2010, au terme d'un mandat de cinq ans renouvelable.