Avec les grands chantiers ouverts un peu partout à Casablanca, la métropole se refait un lifting pour relever le challenge du développement socio-économique et surtout pour perpétuer son attractivité économique. C'est une “correction" plus générale et non un simple lifting superficiel qu'elle opère pour s'offrir un nouveau look et mettre fin au “relâchement" constaté, depuis quelques années, au niveau des projets structurants. La cité toute entière, ou presque, est en effervescence et en chantier avec des travaux concomitants engagés pour éviter des “reprises" de lifting à intervalle plus ou moins étalé. La mise en service de la première ligne du tramway à une vingtaine de jours avant que 2012 ne soit reléguée au passé a déjà fourni une facette de ce nouveau visage plus harmonieux, qui prend comme rampe de lancement les infrastructures afin de rattraper le retard dans la réalisation des projets avec l'ambition d'offrir une meilleure qualité de vie à ses habitants. C'est l'élément central du futur réseau de transport de masse qui, révolutionnant la mobilité des Casablancais, traverse d'est en ouest la métropole “devenue incirculable" sur 31 kms suivant un corridor “stratégique" liant les quartiers périphériques et de grande densité au centre-ville, ce qui va permettre “d'irriguer" le cÂœur de la métropole et le quartier des affaires. Des aménagements urbains de rénovation et d'embellissement ont été opérés le long de la ligne bordée par des alignements de palmiers. Avec les trottoirs refaits, la refonte de la chaussée, les nouvelles bordures et candélabres, la plantation de plus de 4 000 arbres, c'est une transformation considérable de l'image de la ville, une identité visuelle uniforme sans discrimination aucune entre quartiers et surtout une cohésion sociale entre les différentes parties de la ville. Pour ne pas s'arrêter en si bon chemin, le centre névralgique du pays compte réaliser un réseau de transport (171 km) avec trois autres lignes de Tramway afin de mailler la zone dense et les extensions urbaines, une ligne de RER et une autre de métro tel que défini par le plan des déplacements urbains (PDU). Elle devra, aussi, se doter, courant 2013, d'un plan pour organiser la circulation en hiérarchisant et en privilégiant le transport collectif. Le tram s'impose surtout comme l'épine dorsale du tout Casa reliant les grands équipements de la ville (gares ONCF, centre historique, quartier des affaires, hôpitaux, technopark etc..). Il traverse l'ancien aéroport d'Anfa où les travaux de la City Finance, plateforme des métiers de la finance donnant accès aux opportunités encore non-exploitées dans les marchés émergents de la région, avancent à grand rythme. Ce qui devrait consolider ce bel avenir auquel la ville semble promise. Le programme de roadshows de la place financière, qui a démarré comme prévu en 2011 à travers une série de rencontres ciblées avec des institutions internationales, a suscité un vif intérêt du fait de l'offre attractive de l'environnement macroéconomique et politique distingué dans la région et reconnu mondialement. Ce hub régional devra générer entre 7 et 12 milliards de dirhams et augmenter de près de 2 pc le PIB. Sur le front de mer, les grues continuent à s'activer sur 26 hectares dont 10 gagnés sur la mer, pour édifier un complexe balnéaire de quatre pôles ceinturé par une promenade piétonne devant non seulement réconcilier Casablanca avec l'océan mais surtout “fabriquer" la ville durable. Le Casablanca Marina, pôle multifonctionnel (hôtels, commerces, équipements de loisirs, services et animations, résidences haut de gamme, bureaux, marina et palais de congrès) sur un linéaire de 1,5 km et totalisant une surface globale de plus 476 mille m2 de planchers, est un aménagement visionnaire qui aura pour mérite de positionner, de plain pied, la métropole dans le giron des grandes métropoles économiques et touristiques. Sur le terrain, il commence à prendre forme avec les premiers grands immeubles surgissant sur un terrain jadis vague, un espace “abandonné" qui sera converti en zone vivante et moderne entre le chantier naval du port et la Grande Mosquée Hassan II. Le dynamisme de la ville ne se dément pas. Durant le premier semestre 2012, le volume des investissements a enregistré un montant avoisinant les 4,5 milliards de dirhams dont 2,5 MMDH pour le secteur de l'industrie. Les investisseurs continuent de venir s'installer dans les secteurs de l'électronique et de l'aérien, à l'image du constructeur aéronautique canadien Bombardier. Rien que pour le premier semestre, le nombre d'entreprises créées à travers les guichets du centre régional d'investissement du Grand Casablanca a atteint 3.911 entreprises en hausse de plus de 18 pc par rapport à la même période de 2011. Casablanca mène un véritable forcing pour se donner fière allure et pour devenir plus fluide notamment avec les travaux en cours des trois trémies, autant d'échangeurs, viaduc (pont à haubans), triplement des voies de l'autoroute urbaine sur 20,5 kilomètres et de l'anti-pollution du littoral Est ou encore ceux du futur métro probablement lancés vers le mi 2014. D'ici là, les Casablancais devront encore prendre leur mal en patience, le temps d'achèvement de ces projets de requalification de la voirie pour pouvoir se délecter de ces changements.