La visite officielle qu'effectue, au Maroc, la Secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, constitue le couronnement d'une année charnière du partenariat séculaire d'exception entre le Royaume et les Etats Unis, qui a vu la conclusion du Dialogue stratégique, suivi de la Conférence Maroc-USA pour le développement des affaires, qui sont tous les deux l'aboutissement de la vision stratégique et perspicace de SM le Roi Mohammed VI, avec en toile de fond la volonté affichée par les deux parties d'optimiser les synergies et de renforcer les mécanismes de coopération, dans le cadre d'une approche inclusive, solidaire et globale. Lors de la cérémonie d'ouverture de la première session du Dialogue stratégique, le chef de la diplomatie US avait saisi cette occasion pour rendre un vibrant hommage à Sa Majesté le Roi pour les réalisations accomplies en matière de réformes, qui, a-t-elle dit, ont fait du Maroc «un pays leader et un modèle» pour les pays de la région. Elle a, dans ce contexte, tenu «à féliciter le Royaume pour avoir su anticiper les changements» dans le cadre de la consolidation de son processus démocratique, au moment où la région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord connait des mutations profondes. Mme Clinton, qui prendra également part à la réunion des amis du peuple syrien, qui se tiendra le 12 décembre à Marrakech, a de même fait part de la «grande appréciation» des Etats-Unis vis-à-vis du rôle «constructif joué par le Maroc au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, particulièrement le soutien du Royaume aux efforts visant à mettre fin à la violence et à l'effusion du sang en Syrie et d'aider à mettre ce pays sur la voie d'un avenir démocratique». Elle a, à ce propos, félicité le Maroc pour sa décision d'abriter ladite réunion, et formulé le souhait de continuer à travailler étroitement avec le Royaume en tant que «partenaire proche, même après la fin du mandat du Maroc au sein du Conseil de sécurité». Le communiqué conjoint dudit dialogue stratégique souligne, dans ce cadre, que «les Etats-Unis saluent les importantes réformes et initiatives accomplies par SM le Roi Mohammed VI, qui ont précédé la conclusion de ce partenariat stratégique», auquel avait appelé le Souverain lors de sa visite à Washington en juin 2000. Ce document, rappelle-t-on, fait part de la «volonté commune» des deux pays de renforcer leurs relations bilatérales dans le cadre d'un «dialogue approfondi, stratégique et mutuellement avantageux» portant sur plusieurs domaines de coopération spécifiques, domaines politique, sécuritaire, économique, culturel et éducatif, et de l'engagement des deux pays à œuvrer ensemble «pour réaliser les objectifs prometteurs de la nouvelle Constitution marocaine». La publication du communiqué conjoint a été également l'occasion de réaffirmer le soutien «clair»et «constant» des Etats-Unis au Plan marocain d'autonomie au Sahara que l'administration Obama qualifie de «sérieux, réaliste et crédible» tout en étant une approche à même de «satisfaire les aspirations de la population du Sahara à gérer ses propres affaires dans la paix et la dignité». L'excellence des relations maroco-américaines ne se limite pas uniquement au plan exécutif, mais va au-delà pour trouver son expression au niveau des deux Chambres du Congrès américain, aussi bien auprès des républicains que des démocrates. En effet, des majorités bi-partisanes menées par des figures emblématiques du Congrès US se sont, à maintes reprises, prononcées en faveur d'une solution au conflit du Sahara basée sur le Plan d'autonomie sous Souveraineté marocaine, ce qui est perçu par les commentateurs à Washington comme «un soutien important et sans équivoque» à la proposition du Royaume. Il s'agit, entre autres, de Dianne Feinstein, présidente de la toute puissante Commission des renseignements, dont la voix est déterminante dans la définition de la politique anti-terroriste des Etats-Unis, en passant par John McCain, le très respecté sénateur de l'Arizona, un homme à la stature internationale de par les causes humanitaires qui lui sont chères, dont le sort des prisonniers de guerre et le rôle de premier plan qu'il avait joué dans les trois dernières élections présidentielles aux Etats-Unis. Les experts US en matière de lutte anti-terroriste et des questions humanitaires n'ont pas manqué de mettre en exergue la proposition marocaine «généreuse» d'autonomie au Sahara, de mettre en garde contre la détérioration de la situation humanitaire dans les camps de Tindouf, au sud-ouest de l'Algérie, dans un contexte qui rend une jeunesse, dépossédée de toute liberté d'expression et d'un lendemain meilleur, sensible aux sirènes de l'extrémisme et aux recruteurs d'Al-Qaïda dans le Maghreb arabe (AQMI), un groupe terroriste classé par le département d'Etat US parmi les organisations terroristes étrangères.