L'Harmattan, maison d'édition française, vient de publier l'autobiographie de l'écrivain marocain Mustapha Jmahri, dont l'œuvre est intitulée « À l'ombre d'El Jadida, souvenirs et témoignage ». Ce récit, paru dans la collection « Graveurs de mémoire », débute chronologiquement avec la période de l'enfance au quartier de l'Oasis à Casablanca à la fin du Protectorat, puis le retour des parents vers leur ville d'origine El Jadida, l'installation dans la ferme familiale, la vie à l'internat d'un lycée casablancais, le passage à l'université, l'expérience journalistique à la Radio Télévision Marocaine, le nouveau retour à El Jadida pour une carrière dans la communication, le projet éditorial « Les cahiers d'El Jadida » et enfin la rencontre avec Fouad Laroui et Guy Delanoë. Ces chroniques sont étroitement liées aux lieux où sont nés les souvenirs. Les lieux de mémoire constituent l'ancrage essentiel de l'œuvre. La dimension historique y est omniprésente dans la mesure où l'auteur décrit la vie d'un enfant issu d'une famille modeste à la fin du Protectorat français sur le Maroc. C'est aussi un livre de rencontres et de découvertes d'éminentes personnalités comme Raymond Aubrac, Paul Pascon, Salem Yafout, Guy Delanoë, Fouad Laroui et d'autres personnages moins connus du grand public mais qui ont tous eu une certaine influence sur l'auteur. Selon le préfacier, Christian Feucher, il s'agit, ici, moins d'un récit de soi que d'un récit de vie. Au-delà de la relation d'évènements personnels, de détails abondants et d'anecdotes diverses, cette autobiographie se veut un hymne à la culture.