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Syrie : L'armée bombarde l'opposition au nord et au centre du pays Ankara intercepte un avion syrien et le Pentagone surveille la Syrie à partir de la Jordanie
Une équipe d'experts de l'armée américaine se trouve en Jordanie où elle aide les autorités à faire face à l'afflux de réfugiés syriens, à renforcer leurs capacités militaires et à se préparer à tout incident qui serait dû aux armes chimiques de Damas. Alors que l'aviation syrienne poursuivait ses bombardements jeudi les derniers quartiers rebelles de Homs (centre), pendant que l'artillerie concentrait ses tirs sur la ville de Maaret al-Noomane, contrôlée par les insurgés, dans la province d'Idleb (nord-est. Enfin, signalons que deux F4 de l'armée turque ont intercepté un avion de ligne syrien, soupçonné de transporter une cargaison suspecte. L'aviation syrienne bombardait jeudi les derniers quartiers rebelles de Homs (centre), tandis que l'artillerie concentrait ses tirs sur la ville de Maaret al-Noomane, contrôlée par les insurgés, dans la province d'Idleb (nord-est), a indiqué une ONG syrienne. «La ville de Maaret al-Noomane et le villages environnants ont été bombardés à partir des positions de l'armée dans la région», a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Ce déchaînement de violence survient au lendemain de la mort de 33 rebelles et 21 soldats loyalistes dans la province d'Idleb, où le régime a massé des chars et envoyé des renforts autour de la ville insurgée. Les bombardements ont causé mercredi la mort de 15 civils dans la ville, selon le dernier bilan de cette ONG. La bataille de Maaret al-Noomane, un verrou stratégique sur la route entre Damas et Alep, est «très importante», ont affirmé les rebelles qui se sont emparés de la localité mardi après 48 heures de combats. Pour faire face à la contre-attaque gouvernementale, ils utilisent des roquettes anti-chars et des bombes artisanales. Dans le centre du pays, les quartiers rebelles de Homs et la localité insurgée de Qousseir étaient aussi la cible d'attaques jeudi, trois jours après que l'armée a annoncé qu'elle nettoyait les dernières poches de résistance. «L'aviation bombarde le quartier de Khaldiyé que l'armée essaie de conquérir ces derniers jours. Les accrochages se déroulent aux abords du quartier», a expliqué l'OSDH, basée en Grande-Bretagne. Des mortiers se sont abattus tôt dans la matinée sur Qousseir, près de la frontière libanaise, selon les Comités locaux de coordination (LCC), qui regroupent des militants sur le terrain. L'armée est décidée d'en finir avec ces deux poches de résistance, assiégées depuis des mois, afin de pouvoir concentrer ses forces sur le Nord pour reconquérir le terrain perdu. Mardi, la télévision syrienne a affirmé que les troupes gouvernementales avaient pénétré dans Khaldiyé et «traquaient les derniers terroristes», mot qui désigne les rebelles dans la terminologie du régime. Plusieurs milliers de civils se trouvent bloqués dans les quartiers rebelles de Homs, selon l'OSDH. Mercredi, 198 personnes au total ont trouvé la mort dans le pays -- 79 civils, 53 rebelles et 66 soldats, d'après cette ONG. L'US Army surveille la Syrie depuis la Jordanie Une équipe d'experts de l'armée américaine se trouve en Jordanie où elle aide les autorités à faire face à l'afflux de réfugiés syriens, à renforcer leurs capacités militaires et à se préparer à tout incident qui serait dû aux armes chimiques de Damas. L'information a été révélée mercredi par le secrétaire à la Défense, Leon Panetta. «Nous travaillons depuis un moment avec la Jordanie (...) sur un certain nombre de sujets qui ont émergé avec les évènements de Syrie», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Bruxelles. Parmi ces sujets, a précisé le chef du Pentagone, figure la surveillance des sites où sont entreposés des armes chimiques afin «de déterminer la meilleure réponse à apporter à toute préoccupation dans la région». Cette petite équipe d'experts, qui a pris ses quartiers au début de l'été dans le Centre Abdallah II d'entraînement aux opérations spéciales situé au nord d'Amman, ne mène aucune activité secrète, a précisé un responsable américain ayant requis l'anonymat. Le président Barack Obama a écarté l'hypothèse d'une intervention étrangère en Syrie, mais a averti Damas que le déploiement ou le recours à des armes chimiques ou bactériologiques pourraient entraîner une réaction des Etats-Unis. Leon Panetta avait dit le mois dernier que des armes chimiques syriennes avaient été déplacées dans des lieux jugés plus sûrs, assurant que le site de stockage principal était resté intact et sous le contrôle des autorités. La mission des experts militaires américains déployés en Jordanie ne se limite pas à la surveillance de ces stocks, a-t-il souligné mercredi. «Nous travaillons également avec eux pour développer leur propres capacités militaires opérationnelles en cas d'imprévu là-bas», a-t-il dit. Damas et Moscou critiquent Ankara pour l'avion intercepté La Syrie a accusé la Turquie de piraterie aérienne et Moscou a demandé des explications à Ankara après l'interception d'un avion de ligne syrien par des chasseurs turcs, nouvel accroc entre les deux voisins après une semaine d'incidents frontaliers. Sur la foi de ses services de renseignement soupçonnant l'appareil de transporter une cargaison «non civile», la Turquie a contraint l'Airbus A320 de Syrian Air à rester plusieurs heures au sol à l'aéroport d'Ankara dans la nuit de mercredi à jeudi avant de le laisser redécoller. Une partie du chargement a été saisie par les autorités turques, qui n'en ont pas précisé la nature. Selon la presse, il s'agirait d'équipement non létal tel que du matériel radio. Un responsable de l'agence d'exportation d'armes russe, cité par l'agence Interfax, a assuré qu'aucune arme ne se trouvait à bord de l'appareil, qui transportait une trentaine de passagers de Moscou à Damas en traversant l'espace aérien turc. Ajoutant que Moscou n'avait pas interrompu ses ventes d'armes à Damas, il a ajouté: «Si nous avions besoin d'envoyer des équipements militaro-techniques ou des armes, ce serait fait proprement et non par des moyens illégaux, certainement pas dans un avion civil.» En juin dernier, le président Vladimir Poutine avait déclaré que Moscou n'envoyait pas à la Syrie des armes pouvant être utilisées dans un conflit civil. Le ministre syrien des Transports, Mahmoud Saïd, a estimé qu'Ankara s'était livré à un acte «de piraterie aérienne violant les traités de l'aviation civile», selon la chaîne de télévision libanaise Al Manar, la station du Hezbollah, allié de Damas. La Russie, fidèle alliée du régime de Bachar al Assad, a demandé des explications à la Turquie, pays membre de l'Otan. Le ministère russe des Affaires étrangères s'est plaint que le personnel diplomatique russe se soit vu refuser d'assister les 17 passagers russes pendant les huit heures de l'escale forcée. «La Russie insiste pour obtenir une explication sur les motifs d'une telle attitude de la part des autorités turques», dit un communiqué du ministère, qui juge que «les vies et la sécurité des passagers ont été mises en danger au cours de cet incident». Ankara a justifié l'interception et l'immobilisation de l'appareil par des informations selon lesquelles il transportait une cargaison «non civile». «Nous sommes déterminés à contrôler les transferts d'armement vers un régime qui commet de tels massacres parmi les civils. Il est inacceptable qu'un tel trafic passe par notre espace aérien», a déclaré dans la soirée à la télévision le ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu. «Nous avons reçu aujourd'hui l'information que cet avion transportait une cargaison d'une nature qui pouvait ne pas être conforme aux règles de l'aviation», a-t-il poursuivi.