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Abbas El Fassi : La femme istiqlalienne est omniprésente sur le front de la lutte nationale et constitue un modèle pour la femme marocaine militante Congrès national de l'Organisation des Filles de la Renaissance
Abdelkader El Kihel : L'action des jeunes sur le terrain et la défense des grandes causes, gages de la mise en œuvre démocratique de la nouvelle Constitution Le 3ème Congrès national de l'Organisation des Filles de la Renaissance s'est tenu samedi dernier sous le thème « Pour une fille agissante dans l'édification démocratique », au terme de longues années de gel des activités de cette structure et que l'Organisation de la Jeunesse istiqlalienne a jugé bon de réactiver afin de permettre à la jeune fille marocaine de participer à la vie politique et civile et de la former dans ces deux domaines à une époque charnière marquée par les droits et prérogatives accordés par la nouvelle Constitution à la société civile en l'érigeant en force de proposition à même de contribuer à l'édification du Maroc moderne. Dans une allocution d'orientation à cette occasion, M. Abbas El Fassi, Secrétaire Général du Parti de l'Istiqlal, a évoqué la période difficile du protectorat où il était difficile d'entreprendre quoi que ce soit et où le colonisateur tenaillait et muselait le pays. Après le recouvrement de son indépendance et de sa liberté, a-t-il ajouté, de nombreuses initiatives ont été prises en vue de canaliser et de mobiliser les jeunes énergies et c'est ainsi qu'en 1956 s'est tenu le congrès constitutif de la Jeunesse istiqlalienne à Fès et que le parti a entrepris de créer des sections dans toutes les provinces, dans un climat de liberté propice à la création d'associations. C'est dans un tel contexte qu'un groupe de jeunes filles a eu l'idée de créer une organisation propre qu'elles ont baptisée « Les Filles de la Renaissance » en 1957 et étant donné leur double activité au sein du parti, d'une part, et dans cette jeune structure, de l'autre, elles ne purent concilier les deux et élargir le champ de leur action car cela faisait double emploi avec l'action de la Femme istiqlalienne. Aussi, leur rôle a commencé à péricliter jusqu'à s'estomper quelques années après. M. Abbas El Fassi a rappelé que le Parti de l'Istiqlal, avec toute la charge militante que ce nom comporte et évoque, et après les nombreuses victoires de la résistance, a pris les devants en réclamant l'indépendance du Maroc à travers le Manifeste de l'indépendance du 11 janvier 1944 dans lequel il a inscrit deux objectifs prioritaires, à savoir l'indépendance du Maroc et la consolidation de la Monarchie constitutionnelle et démocratique. Il dut lutter pour ce faire sur plusieurs fronts : celui politique d'abord, à travers ses cellules clandestines chargées de faire prendre conscience aux citoyens, puis celui de l'action armée dans les villes comme dans les campagnes et, enfin, à travers la création de l'Armée de libération jusqu'à la victoire finale du peuple et de feu SM Mohammed V. M. Abbas El Fassi, qui a qualifié l'indépendance de grand bienfait, a ajouté cependant que cela n'est qu'un moyen pour réaliser la démocratie et le bien-être du peuple et pour faire bénéficier l'être marocain de tous ses droits et c'est pourquoi le parti a fait de l'option démocratique l'une de ses pierres angulaires et de ses constantes. La femme est demeurée omniprésente dans tout cela, ajoute-t-il, à travers la constitution de cellules féminines clandestines qui se réunissaient dans les foyers pour discuter de ce qu'elles pouvaient faire en vue d'aider la résistance armée et ont pu ainsi transporter des armes depuis le Nord, sous occupation espagnole, vers le centre sous tutelle française. Il a évoqué, à ce sujet, la mémoire des femmes martyres tombées lors des événements du 8 janvier 1952 à Casablanca, au lendemain de l'assassinat du leader syndicaliste tunisien Farhat Hachad par l'occupant français, et dont la liste a été dressée, ajoutant que la Princesse Lalla Aïcha était un modèle de militantisme, d'ouverture, de modernité et de renaissance puisqu'elle a grandement contribué à redonner confiance à la femme marocaine en ses capacités et en son rôle aux côtés de l'homme, afin de recouvrer la souveraineté et la dignité de la patrie et des citoyens. La tenue moderne qu'elle portait alors était le symbole même de l'ouverture et du changement et de l'entrée de la femme marocaine dans une nouvelle phase, poursuit M. Abbas El Fassi, qui a aussi cité notamment Mme Malika El Fassi, une des signataires du Manifeste du 11 janvier 1944, pour mettre en lumière le riche parcours de la femme marocaine et sa contribution au recouvrement de l'indépendance, la liberté et la dignité afin que nous nous retrouvions, aujourd'hui, devant une nouvelle vague de jeunes pleines de détermination et d'enthousiasme en vue de redonner vie à une organisation créée par des femmes dans des circonstances difficiles, avant de souligner la nécessité de définir les tranches d'âge pouvant faire partie de cette association afin que cela ne soit pas en contradiction avec son nom : « Les Filles de la Renaissance ». Le Secrétaire Général n'a pas omis, non plus, d'analyser le thème choisi pour ce 3ème congrès, invitant les participantes à demeurer ouvertes et attentives à tout ce qui touche le citoyen, la démocratie étant le moyen de satisfaire les attentes et revendications de ce dernier, principalement dans les domaines vitaux que sont la santé, le logement, l'enseignement et l'environnement, ajoutant qu'il faut prendre la démocratie dans son acception globale, car tout apport dans les domaines précités déteint directement sur le parti et ses rapports avec le citoyen et, donc, sur sa position sur l'échiquier politique et son positionnement lors des échéances électorales. Le parti, a-t-il rappelé encore, a toujours emprunté cette voie depuis les débuts du Mouvement national et après l'indépendance puisque plusieurs de ses militants étaient membres d'associations caritatives ou sportives comme le Widad de Casablanca et d'autres institutions encore, et ce, en dépit de la marginalisation par l'Etat des associations issues de partis politiques et de ces derniers eux-mêmes comme on peut le constater à travers le choix de femmes issues de la société civile pour siéger dans des établissements ou Conseils créés par l'Etat au détriment de celles issues des partis. Le Secrétaire Général a précisé que cette exclusion ne concerne pas des institutions ou Conseils en particulier, mais reste un phénomène généralisé comme en témoigne la composition du Conseil économique et social qui ne compte parmi ses membres aucune femme d'aucun parti, nonobstant le fait que les associations apparentées aux partis font le même travail que celles dites de la société civile, avant d'engager l'ensemble des jeunes istiqlaliens à demeurer dans leur espace partisan tout en s'impliquant sérieusement dans l'action associative dans des domaines tels que celui de l'enfance, de la santé, etc., et où le citoyen a le plus besoin d'aide et d'accompagnement. Pour sa part, M. Abdelkader El Kihel, Secrétaire général de la Jeunesse Istiqlalienne, a souligné que ce congrès constitue une étape exceptionnelle, étant donné qu'elle symbolise la fidélité et la reconnaissance à toute une génération qui a contribué dans le militantisme et combattu pour l'instauration des socles de l'Etat moderne où règnent les valeurs de liberté, de justice sociale et d'égalitarisme économique. Il a, également, mis en exergue l'attachement de la Jeunesse Istiqlalienne à favoriser toutes les conditions de succès à l'élan renouvelé de l'Organisation des Filles de la Renaissance, attachement qui s'inscrit dans l'accompagnement permanent, par l'organisation, de la dynamique des associations qui œuvrent sous son étendard. Celles-ci étant des pépinières qui la fournissent en militants et militantes. L'interaction entre les membres du Bureau exécutif de la Jeunesse Istiqlalienne, d'une part, a-t-il poursuivi, et la volonté des jeunes istiqlaliennes de « réactivité organisationnelle » de l'Association, d'autre part, est due aux grands défis auxquels la jeunesse marocaine est confrontée. Ce, sachant que l'organisation a toujours sa place dans les cœurs des Istiqlaliens, vu les grands services qu'elle a rendus à la Nation et au Parti. La pensée du leader Allal El Fassi, a-t-il soutenu, conserve son actualité, étant donné qu'il avait conçu un projet réformateur complet, lequel continue à constituer, pour les Istiqlaliens, le fondement de mise avec l'instant présent. Et M. El Kihel de rappeler la foi du leader Allal El Fassi en la question de la jeunesse à laquelle il avait consenti un intérêt particulier comme démontré clairement dans ses écrits intellectuels, ses discours au sein du parti et les lettres à ses amis. Il a, en outre, indiqué que ce sont la profonde compréhension et la parfaite assimilation du référenciel instauré par le leader de la Libération qui ont amené les jeunes istiqlaliens à se sentir entourés par le dépôt de grande valeur laissé par feu Allal El Fassi qui avait confié à la jeunesse istiqlalienne et l'avenir du Parti et celui de la Nation. A noter, enfin, que le troisième congrès des Filles de la Renaissance a connu la présence de membres du Comité exécutif du Parti de l'Istiqlal et des représentants de toutes les organisations du Parti. Les travaux du congrès ont abouti au choix de Rqia Achmal à la tête de l'Organisation et à l'élection des membres du Bureau exécutif.