Plus d'un mois d'attentes, de spéculations, de désillusions et de listes de l'équipe gouvernementale que l'on fait et refait au gré des rumeurs et des « scoops » médiatiques, le cabinet Benkirane a enfin vu le jour. En recevant la formation gouvernementale conduite par le Secrétaire Général du PJD, S.M. le Roi a mis fin au « suspense » et la liste de l'Exécutif est maintenant connue ainsi que les portefeuilles attribués aux quatre partis qui forment la coalition gouvernementale, en plus des postes coiffés par des « technocrates ». Certes, la naissance de ce gouvernement a été difficile et a nécessité beaucoup de patience et de subtilité au risque de provoquer des mécontents parmi ceux qui n'ont pas été retenus en tant que ministrables, mais ce qui importe aujourd'hui, c'est le programme que va appliquer ce gouvernement. Les attentes du peuple sont nombreuses et touchent tous les secteurs et il faut attendre la déclaration de politique générale que va présenter le chef du gouvernement devant le parlement afin d'obtenir son investiture, pour voir comment ce gouvernement compte introduire le changement escompté et apporter des solutions aux multiples problèmes qu'affronte le Maroc. Le chômage des lauréats universitaires doit figurer parmi les priorités que se fixera de résoudre la future équipe gouvernementale. La préservation du pouvoir d'achat des citoyens et des couches démunies en particulier, la croissance économique et la promotion des investissements intérieurs et extérieurs, la pression fiscale, la détérioration du niveau de l'enseignement et l'épineuse problématique de la déperdition scolaire, le désenclavement du monde rural, le déficit en matière de santé et de couverture sociale en général, sont autant de dossiers sur l'examen desquels doit se pencher le gouvernement de M. Benkirane. Autre volet que doit aborder la nouvelle équipe ministérielle et auquel le peuple accorde un grand intérêt n'est autre que celui de la prévarication, de la corruption, du népotisme et d'autres tares qui affectent l'administration marocaine et portent préjudice à la renommée de notre pays à l'échelle internationale. Le nouveau gouvernement doit lutter contre la dépravation sous toutes ses formes. Les dossiers à aborder sont multiples et les sommes détournées ou acquises de façon frauduleuse et indue doivent être restituées au peuple. Des mesures strictes et rigoureuses doivent être prises pour mettre fin aux différentes manifestations de prévarication et pour protéger les deniers publics. La nouvelle Constitution a prévu l'extension des prérogatives du gouvernement et l'a doté des moyens d'appliquer sa politique et de mettre en œuvre son programme. C'est une question de volonté politique et on doit relever tous les défis pour répondre à l'une des exigences fondamentales et prioritaires du peuple marocain, à savoir la fin du passe-droit et des abus.