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Contribuant à hauteur de 6% au PIB et 20% aux exportations Le secteur des mines s'ouvre graduellement aux investissements étrangers
4.382 permis en vigueur en 2010, dont 3.655 de recherche, 650 d'exploitation et 77 concessions
Le secteur des mines joue un rôle important au Maroc. Contribuant à hauteur de 6% au PIB et 20% aux exportations, il demeure dominé par les phosphates dont la production représente près de 95% de la production totale. Toutefois, le secteur a été impacté par la crise économique. C'est ce qui ressort, en tout cas, d'une récente étude élaborée par les analystes de l'Observatoire de l'Entrepreunariat (ODE). En 2009, en effet, la production nationale de ressources minérales s'établissait à 22,9 millions de tonnes, en baisse de 27,5% par rapport à 2008. Due essentiellement au recul de la production des phosphates, cette contre-performance volontaire rentre dans le cadre de la politique de rationalisation de la production menée par l'Office Chérifien des Phosphates (OCP) visant à maîtriser les cours et à préserver la profitabilité. Hormis l'OCP, d'autres groupes miniers ont également procédé à des arrêts programmés de leur production et à des fermetures d'exploitations non rentables suite à l'augmentation du volume des stocks et à la baisse du prix des métaux, affectant leur rentabilité (les marges réduites ne pouvant pas couvrir les coûts de production). Toutefois, en 2010, le secteur minier a bénéficié du redressement de la demande étrangère et plus particulièrement américaine et brésilienne, enregistrant ainsi une croissance de 10%. La production du secteur a alors atteint 32,3 millions de tonnes, soit une hausse de 61,5% par rapport à 2009. La forte demande extérieure et l'important programme d'investissements de l'Office Chérifien des Phosphates permettraient au secteur de confirmer cette reprise en 2011(+11,5%). Le secteur a ainsi drainé 40,1 milliards de dirhams en 2010, après 20 milliards en 2009. Premier exportateur mondial de phosphates, le Maroc a écoulé courant 2010 plus de 36 milliards de dirhams de produits phosphate et dérivés, soit près de 85% des exportations des produits miniers. L'ODE note, en outre, que le secteur minier reste l'un des plus fermés à la concurrence étrangère afin de protéger les entreprises nationales. Néanmoins, une ouverture progressive de ce secteur aux investissements étrangers se dessine. En effet, certains groupes internationaux tels que le groupe australien Kasbah ressources, ont pu bénéficier facilement d'une cession, d'un permis d'exploration ou d'exploitation. En 2010, le nombre de permis en vigueur a atteint 4 382 dont 3 655 permis de recherche, 650 permis d'exploitation et 77 concessions. Côté perspectives, la production de phosphates, estimée à 19,96 millions de tonnes en 2010, atteindrait 28,32 millions de tonnes en 2015, soit une évolution annuelle moyenne de 8,4%. Le secteur des mines, toujours selon l'Observatoire de l'Entrepreunariat, bénéficiera d'un plan sectoriel présentant deux orientations majeures : restructuration des champs miniers qui sont actuellement en exploitation, et relance des opérations d'exploration afin de découvrir de nouveaux gisements. Toujours côté pronostics, poursuit la même source citant une étude de « Companies and Markets», l'industrie minière devrait atteindre 1,43 milliard de dollars en 2015, soit une évolution de 18% par rapport à 2010. Autre point soulevé par ladite étude est relatif à la production mondiale des ressources minérales. Celle-ci a atteint, en 2008, 463 milliards de dollars, soit une progression de près de 13% par rapport à 2007 et de 100% par rapport à 2005. Toutefois, cette tendance s'est ralentie dès 2009, affectée principalement par la crise financière et économique. Ce trend haussier s'est poursuivi en 2010, année qui a connu le retour des prix des métaux à leurs plus hauts niveaux historiques. Par ailleurs, la part des économies émergentes dans les dépenses mondiales d'exploration a connu une hausse considérable. En effet, ces dernières représentaient près de 40 % des dépenses mondiales d'exploration au début de la dernière décennie. Au milieu des années 2000, elles en constituaient 60 %. Parallèlement, leur part dans la production mondiale de minerais ne cesse d'augmenter depuis le début des années 2000. A titre d'exemple, en 2008, la production de l'acier et de l'aluminium dans les pays émergents a représenté près de 68% et près de 65% de la production mondiale contre 52% et 50% en 2000, respectivement. Pour l'Observatoire de l'Entrepreunariat, cette montée en puissance s'est renforcée par le regain d'activité de la Chine, devenue acteur clé du marché minier mondial. Pour ce qui est de l'Afrique, le continent recèle d'importantes réserves minières à côté de l'Australie et du Canada. La valeur financière des gisements de matières premières du continent s'élève à 46 200 milliards de dollars Possédant le tiers des réserves internationales, tous minerais confondus, l'Afrique contribue à hauteur de 77%, 56%, 46% et 21% à la production mondiale de platine, cobalt, diamants et or. Cette contribution devrait encore se renforcer d'ici à 2015 et plus particulièrement pour le manganèse et les diamants qui passeront respectivement de 39% et de 46% à 57%, affirme l'ODE.