Bien que, comme récemment, l'Etat cède certains de ses projets à des compagnies étrangères, le secteur minier est l'un des plus fermés à la concurrence. Mais avec des perspectives de croissance de 2,74 % d'ici 2015, le monopole a de quoi se justifier. Analyse. Le top management du géant australien Kasbah Ressources, spécialisé dans l'étain, peut finalement souffler. Il vient de signer le tant attendu accord avec l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM). Officialisé vendredi 5 août, l'agrément autorise Kasbah à exploiter le site d'Achmach dans la province d'El Hajeb. Selon les termes du contrat, le permis d'exploitation minière serait attribué pour 5 millions de dollars. De plus, l'ONHYM a droit à une redevance nette de fonderie de 3 %, payable à la fin de la première année de production, prévue en 2013. « C'est une étape importante dans le développement de Kasbah et l'aboutissement de nombreuses années de travail avec l'ONHYM », a déclaré Wayne Bramwell, P-DG du groupe australien. «Le Maroc a une industrie minière bien développée mais la majorité reste sous contrôle de l'Etat qui met des limites considérables pour freiner le développement de groupes étrangers sur son sol». Companies and Markets Bramwell a de quoi se réjouir, Achmmach est considéré comme l'un des plus importants gisements d'étain au monde. De même, Kasbah a défini une réserve de minerai de sept millions de tonnes, avec un taux important de 0,8 % d'étain. Si Kasbah a pu dénicher un tel contrat, ce n'est nullement le fruit du hasard. Le secteur minier au Maroc est tellement fermé que les opérateurs privés étrangers se comptent sur les bouts des doigts. Rares sont les groupes étrangers qui ont pu bénéficier facilement d'une cession de permis d'exploration ou d'exploitation au Maroc. Pour Kasbah par exemple, il aura fallu opérer une augmentation de capital de plus de 200 millions de dirhams en octobre 2010, pour financer ce projet sans véritables aides ni incitations de l'Etat. Autre exemple, le canadien Maya Gold & Silver a dû prendre son mal en patience pendant cinq ans, et les investissements coûteux qui vont avec, avant de découvrir un important gisement d'or dans la région d'Amizmiz, non loin de Marrakech. Sans parler des soucis infrastructurels auxquels le géant canadien a été confronté. Serait-on devant un protectionnisme étatique en faveur de l'un des secteurs les plus lucratifs ? Le réponse ne coule pas de source. Un groupe d'intelligence économique anglais, Companies and Markets, a récemment publié un rapport sur le secteur minier au Maroc et a révélé plusieurs particularités. « Le Maroc a une industrie minière bien développée. Cependant, la majorité de l'industrie reste sous contrôle de l'Etat qui met desefforts considérables pour freiner le développement de groupes étrangers sur son sol », peut-on lire dans le rapport. Les chargés de l'étude se sont aussi attardés sur les contraintes qui existent dans le secteur, à l'instar du régime fiscal, des infrastructures et des ressources humaines qui restent inefficaces. De ce fait, et compte tenu de ses contraintes, le cabinet d'études a positionné le Maroc 37e sur une liste de cent pays dans son classement sur l'environnement des affaires. Sur le plan continental, le Maroc occupe la dernière position. Par rapport au monopole étatique, les chargés de l'étude ont cité OCP, ResidInvest et Managem comme les principaux opérateurs dans le secteur. Ceci n'empêche pas l'émergence de groupes privés dans l'exploration de l'étain, de l'or, de cuivre, de diamants et autres minerais, mais l'exploitation des différents sites du royaume reste la chasse gardée de l'Etat. Au vu des prévisions de croissance du secteur, on comprend facilement pourquoi. En effet, et grâce aux phosphates, le secteur minier évoluera à un rythme soutenu avec une moyenne annuelle de 2,74 % les cinq prochaines années. Cependant, la majorité de l'industrie reste sous contrôle de l'Etat qui met desefforts considérables pour freiner le développement de groupes étrangers sur son sol », peut-on lire dans le rapport. Les chargés de l'étude se sont aussi attardés sur les contraintes qui existent dans le secteur, à l'instar du régime fiscal, des infrastructures et des ressources humaines qui restent inefficaces. De ce fait, et compte tenu de ses contraintes, le cabinet d'études a positionné le Maroc 37e sur une liste de cent pays dans son classement sur l'environnement des affaires. Sur le plan continental, le Maroc occupe la dernière position. Par rapport au monopole étatique, les chargés de l'étude ont cité OCP, ResidInvest et Managem comme les principaux opérateurs dans le secteur. Ceci n'empêche pas l'émergence de groupes privés dans l'exploration de l'étain, de l'or, de cuivre, de diamants et autres minerais, mais l'exploitation des différents sites du royaume reste la chasse gardée de l'Etat. Au vu des prévisions de croissance du secteur, on comprend facilement pourquoi. En effet, et grâce aux phosphates, le secteur minier évoluera à un rythme soutenu avec une moyenne annuelle de 2,74 % les cinq prochaines années. La fidèle bouée de sauvetage de la balance commerciale marocaine que sont les exportations des phosphates, s'est encore démarquée depuis janvier 2011. Les exportations de phosphates et dérivés ont atteint plus de 22,8 milliards de dirhams contre 15,8 milliards un an auparavant, enregistrant ainsi une hausse de 44,4 %, selon l'Office des changes. Cette hausse est principalement imputée à la hausse des cours des matière premières. Le prix moyen à l'exportation des phosphates s'est établi à 7 266 DH/T contre 5 504 DH/T à fin juin 2010. En valeur totale, l'industrie minière devrait atteindre 1,43 milliard de dollars en 2015, soit une augmentation de 18 % par rapport à 2010.