Le scrutin législatif de ce vendredi est le neuvième du genre depuis l'indépendance du Maroc, et le premier à se tenir après l'approbation référendaire de la nouvelle Constitution en juillet dernier. Il s'agit d'une échéance d'autant plus cruciale qu'elle s'inscrit dans un processus inédit de réformes institutionnelles et politiques devant mettre le Maroc en phase avec les mutations qu'ont connues la société et le paysage politique national, ainsi que les changements profonds intervenus aux plans régional et international. L'enjeu de cette consultation législative est donc de secréter de nouvelles institutions reflétant l'esprit et la lettre de la Loi fondamentale et incarnant l'ambition collective de la nation de voir émerger des instances parlementaires et exécutives efficientes. Voici par ailleurs l'historique récapitulant le processus électif dans le royaume depuis l'indépendance: 1- Législatives de 1963 : Elles ont été organisées dans le cadre du système du bicaméralisme, régi par la Constitution de décembre 1962. En vertu de cette Constitution, les membres de la chambre de représentants (144) étaient élus au suffrage universel direct pour une durée de 4 ans, alors que les membres de la chambre des conseillers (120) étaient élus au suffrage indirect pour une durée de 6 ans, dont la moitié renouvelable tous les trois ans. 2- Législatives de 1970: Elles se sont déroulées selon le système monocaméral, régi par la constitution de 1970. La Chambre des représentants était composée de 240 membres, dont 90 élus au suffrage universel direct. Les autres parlementaires, au nombre de 150, étaient élus au suffrage indirect : 90 par les conseillers communaux et 60 par les chambres professionnelles. 3- Législatives de 1977 : Elles se sont déroulées selon le système monocaméral conformément aux dispositions de la Constitution de 1972. La chambre des représentants était composée de 264 membres : deux tiers élus au suffrage universel direct et un tiers au suffrage universel indirect. Quelque 5.369.431 personnes ont participé au scrutin direct du 3 juin 1977. La législature de cette chambre a été prolongée de deux ans en vertu du référendum du 3 mai 1980. 4- Législatives de 1984 : Elles se sont déroulées selon le système monocaméral conformément aux dispositions de la Constitution de 1972. La chambre des représentants était composée de 306 membres : deux tiers sont pourvus au suffrage universel direct et un tiers par un collège électoral composé des conseillers communaux et de membres élus par des collèges électoraux comprenant les élus des chambres professionnelles et les représentants des salariés. La durée du mandat de six ans avait cependant été prolongé de deux ans. Quelque 4.999.646 ont participé au scrutin direct. 5- Législatives de 1993: Elles ont été organisées selon le système du monocaméralisme, régi par la Constitution de 1992. La chambre des représentants était composée de 333 membres, dont deux tiers (222) étaient élus au suffrage universel direct. Le tiers restant (111) , élu au suffrage indirect, comprenait 69 membres élus par les conseillers communaux, 32 par les chambres professionnelles et 10 par les salariés. La durée du mandat était de six ans. 6- Législatives de 1997 : Elles se sont déroulées selon le système du bicaméralisme, régi par la Constitution de 1996. La chambre des conseillers composée de 270 membres était élue au suffrage indirect alors que la chambre des représentants comptait 325 membres élus au suffrage universel direct. Le scrutin a ouvert la voie à la nomination du gouvernement d'alternance. 7- Législatives de 2002 : Elles ont été organisées conformément au système bicaméral, régi par la Constitution de 1996. Un total de 7,5 millions d'électeurs ont voté lors de ce scrutin. Les résultats de ce scrutin ont permis les mêmes tendances qui ont présidé à la nomination du précédent gouvernement d'alternance avec un léger remodelage. 8- Législatives de 2007 : Elles se sont déroulées dans la continuation de l'armature institutionnelle mise en place depuis 1996. Ces élections ont été marquées par un faible taux de participation de 37 pc sur un corps électoral de près de 13 millions d'électeurs, et la reconduction aux commandes du gouvernement de presque les mêmes composantes de la coalition ayant accédé à l'exécutif lors des deux législatures précédentes.