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L'agriculture est primordiale pour les besoins futurs en eau et énergie Il faudrait que la production alimentaire mondiale augmente de 70% pour nourrir une population mondiale de 9 milliards en 2050
A l'heure où la pression sur les ressources mondiales en eau atteint des niveaux insoutenables dans un nombre croissant de régions, il ne sera plus possible d'aborder le développement économique et la gestion des ressources naturelles comme s'il s'agissait d'expédier des affaires courantes, affirme au la FAO. L'agriculture sera primordiale pour la mise en oeuvre d'une gestion durable de l'eau, ajoute la FAO à l'intention des participants à une réunion internationale sur l'eau, l'énergie et la sécurité alimentaire tenue à Bonn, en Allemagne. Prenant la parole en marge de la Conférence Nexus 2011 de Bonn, M. Alexander Mueller, Sous-Directeur général de la FAO chargé du Département des ressources naturelles, souligne que «les défis de la sécurité alimentaire, du développement économique et de la sécurité énergétique dans le contexte de croissance démographique actuel nécessiteront une nouvelle vision du développement agricole». Selon lui, l'agriculture peut et doit devenir «l'épine dorsale de l'économie verte de demain». La conférence de Bonn a été convoquée par le Ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement en prévision de la Conférence des Nations Unies Rio+20 sur le développement durable (juin 2012). Elle rassemble des acteurs de poids en matière de développement économique, gestion des ressources naturelles et politiques environnementales ainsi que des représentants des secteurs de l'alimentation et de l'énergie qui se pencheront sur le lien entre eau, énergie et alimentation. Vision holistique, solutions sectorielles Selon les estimations de la FAO, il faudrait que la production alimentaire mondiale augmente de 70 pour cent pour nourrir une population mondiale qui devrait atteindre 9 milliards en 2050. La demande mondiale en énergie augmentera de 36 pour cent en 2035. Résultat: la concurrence pour l'eau entre les campagnes, les villes et l'industrie s'intensifiera. «Il est temps d'arrêter de traiter les questions de l'alimentation, de l'eau et de l'énergie comme s'il s'agissait de thèmes séparés. Il convient de relever le défi en instaurant un équilibre judicieux entre les besoins de ces trois secteurs. A cet égard, il faut tabler sur les synergies et trouver de nouvelles opportunités pour réduire le gaspillage et identifier des moyens pour partager et réutiliser l'eau au lieu qu'elle soit un objet de compétition», fait valoir M. Mueller. L'agriculture au cœur du lien Selon M. Mueller, l'agriculture est au coeur du «lien eau-énergie-alimentation». A ce propos, il fait observer que l'agriculture est primordiale pour assurer la nourriture, l'eau, la lumière, la chaleur et bien d'autres produits et services à 9 milliards d'individus. «Si nous avons la volonté politique et la clairvoyance nécessaire, nous pouvons faire de l'agriculture le moteur de l'économie verte de demain. Les systèmes agricoles qui ont su s'adapter aux changements climatiques et qui utilisent efficacement les ressources en eau, terre et énergie doivent devenir la clé de voûte de l'économie verte du futur», ajoute M. Mueller. Dans le cadre des travaux de la conférence de Bonn, la FAO organise plusieurs ateliers thématiques pour permettre aux experts d'examiner un grand nombre de questions, notamment les interactions entre la production de bioénergie, les disponibilités en eau et la sécurité alimentaire; la nécessité d'une gestion intégrée des terres et de l'eau à travers différents secteurs économiques; et l'impact des achats sur une vaste échelle de droits sur les terres et l'eau du monde en développement par des investisseurs locaux ou internationaux. Selon la FAO, bien que la bioénergie offre une source potentielle d'énergie propre, la production de cultures destinées à alimenter cette forme d'énergie doit être entreprise de manière à promouvoir la croissance rurale et à fournir des opportunités d'emplois aux petits paysans et aux travailleurs ruraux tout en minimisant l'impact que cela pourrait avoir sur l'environnement.