Environ 10 pc de Marocains sont atteints du diabète, maladie mondialement répandue et représentant un vrai problème de santé publique, selon le président de la Fédération Marocaine du Diabète (FMD), Mohammed Khlafa. Conscient des dangers du diabète et fortement engagé dans une politique de lutte et de prévention, le Maroc célèbre, samedi et dimanche à Mohammedia, la Journée mondiale du diabète, placée pour la troisième année consécutive, sous le thème « Diabète, Education, Prévention». Dans une déclaration à la MAP, à cette occasion, M. Khlafa, médecin spécialiste en endocrinologie-diabétologie et maladies métaboliques, a indiqué qu'il s'agit d'» une maladie silencieuse», et que 30 à 50 pc des personnes atteintes ignorent qu'ils sont diabétiques. Pour ce qui est de la prise en charge du diabète au Maroc, M. Khlafa a affirmé qu'elle est assurée par les professionnels de la santé (médecins généralistes et endocrinologues, pédiatres, en collaboration avec les diététiciens, podologues, et médecins de différentes spécialités selon le cas). La prise en charge du diabète implique obligatoirement 4 piliers, à savoir une activité physique, une alimentation saine et équilibrée, un suivi rigoureux du traitement ainsi qu'une éducation diabétique avec une auto-surveillance, a-t-il fait remarquer. Il a, en outre, rappelé qu'en dehors des comprimés et insuline, le traitement est assez cher, soulignant en particulier les coûts engendrés par les complications (traitement de l'insuffisance rénale terminale, en cas de dialyse ou encore les séances de photo-coagulation +laser+ pour les maladies des yeux...), provoquées par le diabète , qui demeurent difficilement accessibles. «Avec la couverture sociale non encore généralisée, qui profite seulement à 70 pc de la population et dont les périodes de remboursement sont longs et le taux de remboursement très faible, l'analphabétisme et la pauvreté, la prise en charge du diabète au Maroc reste insuffisante par rapport aux pays du Maghreb», a-t-il relevé. Par ailleurs, a-t-il poursuivi, selon des données relatives à la zone arabe, en Tunisie, comme au Maroc, la prévalence du diabète s'approche des 10 pc, alors qu'elle est de 16 pc en Egypte et de 20 pc en Arabie Saoudite. Si cette épidémie est appelée à connaître une augmentation de 16 à 20 pc en Europe, elle le serait davantage dans les pays sous développés ou en voie de développement, a-t-il dit. Selon des statistiques de la Fédération Internationale de Diabète (FID) et de l'Organisation Mondiale de la santé (OMS), le nombre des diabétiques dans le monde devrait atteindre, à l'horizon 2025, 330 millions de malades. Les conséquences du diabète peuvent être lourdes pour la santé, on parle notamment de maladies cardiovasculaires, infarctus, insuffisance cardiaque, artérite, accident vasculaire cérébral, de neuropathie, ou encore des troubles pouvant conduire à la cécité et à l'insuffisance rénale chronique (néphropathie). Ainsi, seul un dépistage précoce et une prise en charge globale associés à de bonnes habitudes alimentaires au quotidien peuvent limiter les risques de complications. La journée mondiale du diabète, lancé en 1991 par la FID et l'OMS et officialisée en 2007 par les Nations unies, s'avère une vraie opportunité à saisir afin de lutter contre cette épidémie et prévenir ses complications, souvent plus difficiles à gérer que la maladie elle-même. Elle marque cette année, les 90 ans de la découverte de l'insuline, une avancée scientifique capitale ayant transformé le diabète d'une maladie mortelle en maladie chronique.