En marge de la journée de sensibilisation organisée le 24 août 2008, à Beni Mellal, le président de la Fédération marocaine de diabète, Dr Mohamed Khlafa, explique à ALM le rôle de cette fédération et les entraves qui s'empêchent sa bonne marche. ALM : Quand est ce que la FMD a-t-elle été créée et quels sont ses objectifs ? Dr Mohamed Khlafa : Elle a été créée à Marrakech en 1992. Plus de 90% des 110 Associations de diabète qui existent au Maroc, sont membres de la FMD. Son but est d'améliorer et d'élever le niveau de prise en charge du diabète au Maroc, à travers une série de mesures et d'actions. Il s'agit d'accompagner et d'encourager les actions des Associations du diabète dans les villes et villages du Royaume, de développer et maintenir la sensibilisation sur la prévention du diabète et de ses complications qui sont très souvent coûteuses et difficiles à soigner. Il est aussi question de développer un partenariat avec tous les organismes publics, semi-publics ou privés susceptibles de participer activement au travail humain et social de la FMD, coordonner et développer les actions et les contacts avec toutes les ONG, à caractère humain, social et médical ainsi que les moyens de communication à travers la création d'une revue ou d'une brochure qui traite et diffuse des informations sur le diabète et les activités associative. Quelles sont les réalisations de la FMD ? On a réussi tout d'abord à rassembler et à unir un grand nombre d'Associations de diabète sous une même Fédération, malgré les divergences ethniques , régionales… Par la suite, nous avons établi un programme national de prise en charge et de sensibilisation du diabète dans toutes les régions du Maroc en donnant la priorité à l'enfant et à la femme diabétiques, aux personnes âgées et au monde rural. Nous avons également sensibilisé les pouvoirs publics, les médias et les diabétiques sur les conséquences fâcheuses du diabète. Lorsqu'il est mal traité ou négligé, il est souvent à l'origine de la cécité, de l'amputation d'un membre ou de l'insuffisance rénale. De surcroît, on a célébré la Journée mondiale du diabète (le 14 novembre), par l'organisation d'un Salon marocain de diabète, avec la participation de plusieurs Associations de diabète. Sur le plan de la communication, nous avons créée et diffusé la revue «ASSOUKARI» qui, pour des raisons financières, n'arrive pas à paraître de manière régulière. Nous avons aussi élaboré un programme de formation pour les responsables des Associations et les assistantes sociales et une carte unifiée du diabète et un carnet de surveillance diabétique de la FMD. Pour nos perspectives à venir, nous comptons établir et encourager des partenariats avec les ONG, les organismes publics, les sociétés, d'autres associations nationales et étrangères… Quels sont les problèmes qui entravent la bonne marche de la FMD ? Notre problème le plus épineux est le côté financier. Nous ne recevons aucune aide. Dans le cadre de l'INDH, certaines associations de diabète bénéficient d'un programme qui reste malheureusement limité et ne dépasse pas le cadre régional. On ne bénéficie d'aucun soutien moral pour le travail colossal de nos associations qui effectuent des consultations, des prélèvements et des bilans gratuitement, à travers tout le Royaume, au profit des diabétiques les plus défavorisés. Quel est l'objectif de votre présence à la journée de sensibilisation à Beni Mellal ? Notre but est d'encourager et d'encadrer les associations qui déploient des efforts louables dans la sensibilisation des malades à la lutte contre le diabète. Et quand je parle de la lutte, c'est précisément la prévention, le contrôle régulier de l'alimentation… Nous développons et coordonnons plusieurs actions avec toutes les associations à travers le Royaume surtout à l'occasion du mois de Ramadan où un grand nombre de malades diabétiques ignore que le jeûne pourrait être générateur de conséquences très fâcheuses.