«Deux nouvelles mesures proactives pour la promotion de l'emploi dans le secteur privé» vont être mises sur les rails par le gouvernement à partir du 15 octobre prochain, a annoncé le ministre de l'Emploi, M. Jamal Rhmani, lors d'une conférence de presse à Casablanca en présence des responsables de la CGEM et de l'ANAPEC. Intervenant suite à la convention signée entre le ministère et la CGEM en mai dernier pour «consolider les programmes de promotion de l'emploi salarié», ces mesures permettront, selon des études prévisionnelles, de donner accès à l'emploi à 297.000 demandeurs d'emploi du troisième trimestre de 2011 à 2016, soit environ une période de 5 ans. Cette opération fera appel à une enveloppe budgétaire publique de l'ordre de 2 milliards de dirhams. Les deux mesures font partie d'un total de 19 qui cibleront les jeunes diplômés qui ont le plus de difficulté à accéder au marché du travail. Il s'agit, pour le premier dispositif, d'une formation/insertion sensiblement améliorée par la couverture sociale. D'après les enquêtes de satisfaction, il y a manque d'attractivité chez les demandeurs d'emploi en cas d'absence de couverture sociale. Sont ciblés par ce dispositif les diplômés difficilement insérables, des bacheliers et diplômés supérieurs ou de la formation professionnelle inscrits à l'ANAPEC depuis plus de 6 mois. «Ce dispositif vise à améliorer l'outil «Idmaj», indique le ministre de l'Emploi, l'Etat prenant en charge les 12 mois de couverture sociale (CNSS) du moins «en cas de basculement vers un contrat à durée indéterminée (CDI) au cours ou à l'issue de la période de stage de 24 mois» Le deuxième dispositif, dit Contrat d'intégration professionnelle (CIP), cible en particulier les diplômés universitaires de formation générale (licence…) mais aussi tout demandeur d'emploi inscrit à l'ANAPEC depuis plus d'une année. Il s'agit de mettre en place un contrat d'intégration professionnelle de nature, d'abord à faciliter à ces diplômés qui ont de grandes difficultés à s'insérer dans le monde du travail, l'accès à un premier emploi. Parallèlement, il s'agit de permettre aux entreprises de pouvoir répondre à leurs besoins en ressources humaines compétentes par le biais d'une «formation adaptation» des profils de postes à pourvoir durant la période de stage variant entre 6 à 9 mois. Aux entreprises partenaires de ce dispositif, l'Etat versera une «indemnité formation intégration de 25.000 DH en cas de signature d'un contrat de travail à durée indéterminée à l'issue de la période de stage». Ces deux dispositifs prendront effet à partir du 15 octobre courant. Auparavant, un séminaire national est prévu avec les directeurs régionaux de l'ANAPEC et la CNSS autour des manuels de procédures d'application de ces deux nouvelles mesures de promotion de l'emploi. Ce séminaire coïncidera avec le lancement d'une campagne de communication et de sensibilisation prévue du 3 au 14 octobre à l'adresse des demandeurs d'emplois représentant la population cible de ces dispositifs. De son côté, la CGEM, en partenaire, informera ses membres sur les nouvelles mesures. Un troisième dispositif est en cours de finalisation et sera annoncé incessamment, apprend-on. Selon le ministre de l'Emploi, des éléments importants doivent être pris en compte pour la réussite des deux dispositifs comme le «bon ciblage des demandeurs d'emploi rencontrant des difficultés d'insertion et ayant opté pour le travail salarié dans le secteur privé», «l'amélioration de l'image de l'entreprise» et «l'adoption et la mise en œuvre du concept du travail décent » M. Rhmani devait rappeler que le taux de chômage au Maroc est passé de 13,6% en 2000 à 9,1% en 2010 pour se stabiliser en dessous de la barre de I0% en 2011 malgré une conjoncture économique difficile (crise économique mondiale) avec des taux de 9,1% durant le premier trimestre 2011 et de 8,7% durant le deuxième. D'après des données de l'ANAPEC, le chômage des jeunes est le plus préoccupant avec 16,8% dans la tranche d'âge des 15-24 ans, 13,3% chez les 25-34 ans. Les jeunes diplômés universitaires sont les premiers touchés par le chômage avec un taux de 27,1%. D'autre part, sur le plan régional d'après toujours les données de l'ANAPEC, c'est la région de l'Orientale qui est la plus touchée avec un taux de chômage de jeunes de 19%. Par ailleurs, les capacités d'accueil de l'ANAPEC ont été renforcées grâce à l'augmentation du nombre des agences qui sont passées de 24 en 2007 à 74 en 2011, tandis que le nombre des cadres et conseillers a doublé pour la même période passant de 300 à 600. Ce renforcement de la capacité d'accueil a permis, d'après l'ANAPEC, de faire bénéficier 237.695 chercheurs d'emploi du programme «Idmaj» tandis que le programme «Taehil» a permis d'améliorer l'employabilité de 63.335 chercheurs d'emplois. L'ANAPEC, faut-il le préciser, connait un flux annuel de chercheurs d'emploi estimé à 135.000 dont 70.000 sont évalués par un test de positionnement. En 2010, les diplômés de l'enseignement supérieur constituaient 26% des inscrits aux agences ANAPEC.