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Pour moins de tracas administratifs pour les porteurs des petits et moyens projets Création à Marrakech d'une association pour défendre les intérêts des investisseurs étrangers
Lenteur des procédures administratives, tergiversations des autorités locales, discrimination entre investisseurs... Quelques investisseurs étrangers au Maroc, essentiellement des français, ne se gênent plus pour exprimer leur ras le bol. Et pour mieux se faire entendre par qui de droit, ils ont décidé de créer une association. L'«Association de défense des investisseurs étrangers» devrait donc voir le jour. D'importants efforts ont bel et bien été déployés par le Centre régional d'investissement de Marrakech, ainsi que le Centre régional de tourisme de la même ville, pour faciliter la tâche aux porteurs de capitaux étrangers. Mais il semblerait bien que cela ne soit pas suffisant. En fait, les investisseurs étrangers installés à Marrakech, qui sont derrière l'initiative de création d'une structure associative pour défendre leurs intérêts, précisent justement à ce sujet qu'il une existe une ségrégation certaine faite par les autorités locales entre les gros investisseurs et les créateurs de PME. Aux premiers, tout est facilité, de l'acquisition des terrains pour édifier leurs projets aux procédures administratives. Les seconds, par contre, subissent toute la lourdeur de l'administration marocaine, surtout ceux qui n'ont pas « appris à graisser la patte » pour se tirer d'affaire. Inutile de rappeler tout l'intérêt des petites et moyennes entreprises dans la dynamisation de l'économie nationale, outre le fait qu'elles sont de bien plus importantes créatrices d'emplois que les grandes structures. Sauf que de par leur taille réduite et en l'absence de structure les regroupant pour défendre leurs intérêts, ils ont plus de peine à se faire entendre par les autorités. Certains opérateurs économiques marocains de la ville ocre font remarquer qu'il existe déjà des structures rassemblant les opérateurs des différents domaines d'activités, que les investisseurs étrangers peuvent le plus normalement du monde intégrer, sans avoir à créer une association qui leur soit spécifiquement dédiée. N'est-ce pas une manière de réclamer ce qu'ils dénoncent eux-mêmes, c'est-à-dire une forme de ségrégation, dans le cas de figure un traitement privilégié par rapport à leurs collègues marocains ? Sur les dix mille ressortissants français qui vivent actuellement à Marrakech, une partie d'entre eux ont lancé de petites affaires, surtout dans l'hôtellerie et la restauration. Mais, comme ils le déplorent vivement, ils sont obligés de passer plus de temps à régler leurs problèmes administratifs qu'à gérer leurs affaires. Qui dit restauration dans une ville à vocation touristique, dit souvent débit de boissons alcoolisées. Et c'est souvent un vrai parcours du combattant pour décrocher l'autorisation d'en vendre, un sésame qu'ils n'arrivent pas tous à obtenir. Le pire pour eux, c'est qu'ils n'arrivent pas à saisir clairement quels sont les critères pour y parvenir, ni à comprendre la procédure pour ce faire, puisque les motifs de refus de certaines demandes à ce sujet leur semblent abscons. D'autres établissements disposent cette autorisation, alors qu'ils ne répondent pas aux critères qui ont motivé le refus d'autres requêtes. Certains investisseurs, suite au refus d'obtention de l'autorisation de débit de boissons alcoolisées qui leur a été signifié, ont dû mettre la clé sous le paillasson juste après avoir engagé des fonds importants pour aménager leurs établissements, une grosse perte pour ces investisseurs et pour leurs employés, ainsi privés d'une opportunité d'emploi. Il va sans dire qu'un investisseur étranger déçu, ce sont des dizaines d'investisseurs étrangers potentiels qui ne viendront alors jamais engager leurs fonds au Maroc. Et ce quelque soient les sommes engagées pour mener des campagnes de promotion à travers le monde pour encourager l'investissement étranger au Maroc. Un meilleur traitement des opérateurs étrangers déjà installés au Maroc est plus efficace et beaucoup moins coûteux que lesdites campagnes publicitaires pour rendre le pays attractif auprès des investisseurs étrangers. Il y a là un choix à faire par les responsables marocains chargés de cette question. Soit le Maroc décide de n'accorder de l'importance qu'aux porteurs de gros projets et fait l'impasse sur les petits et moyens investisseurs étrangers, ce qui est actuellement le cas de facto. Soit il veut bien de ces investissements petits et moyens, en pareil cas, il se doit de beaucoup mieux traiter leurs porteurs. Il est quand même déplaisant de voir des investisseurs étrangers songer à se constituer en association pour défendre leurs intérêts, alors que le Maroc ne ménage pas ses efforts pour les attirer. Il est plus que temps que le Maroc, entré dernièrement dans une nouvelle phase de son développement socioéconomique et politique, de trouver une solution radicale et définitive aux obstacles administratifs qui ternissent sa réputation auprès des investisseurs étrangers.