La convention "Médicrime", destinée à renforcer la lutte contre la contrefaçon des -médicaments dans le monde entier, va être présentée jeudi et vendredi à Bâle (nord de la Suisse) à l'occasion d'une conférence internationale organisée par le Conseil de l'Europe. "La contrefaçon de produits médicaux est un crime très grave, il faut mettre en place une coopération nationale et internationale pour combattre ce phénomène", estime Kristian Bartholin, juriste à la Direction des droits de l'Homme et des affaires juridiques du Conseil de l'Europe. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de la moitié des médicaments achetés sur des sites internet qui dissimulent leur identité seraient des faux. Les contrefaçons peuvent représenter en valeur jusqu'à 50% du marché dans certains pays en développement où l'on compte de nombreux décès liés aux faux médicaments. "Nous n'avons pas préparé cette convention pour protéger les grandes firmes pharmaceutiques, mais bien pour protéger la santé publique", souligne M. Bartholin. Les instances européennes ont travaillé depuis 2004 pour élaborer cette importante convention baptisée "Médicrime" qui sera adoptée par le Comité des Ministres (l'exécutif) du Conseil de l'Europe le 12 mai et ouverte à la signature et à la ratification par les Etats membres les 25 et 26 novembre, à l'occasion de la Conférence des Ministres de la Justice à Istanbul. Ce traité, également ouvert aux Etats non membres de l'organisation européenne, est destiné à remplir un vide juridique et vise notamment à transformer en infraction pénale la fabrication de produits médicaux contrefaits ou la fourniture non autorisée de médicaments par exemple.