Une claque au 1er tour et un KO au second. La droite française a été plus que malmenée à l'issue des élections régionales en France, ne remportant qu'une région métropolitaine sur 22, laissant la gauche trôner sur tous les autres Conseils régionaux. Dans un contexte de sorite de crise, les chiffres de ces élections régionales envoient plusieurs messages, à la fois aux perdants et aux vainqueurs des urnes. D'abord, et malgré un recul notoire par rapport au premier tour, le taux des abstentionnistes frôlait les 50%. Ce qui se traduit par le fait qu'un Français sur deux serait déçu de la politique et des politiciens. De gauche comme de droite. Pour la droite, le désaveu est double. D'abord un électeur sur deux ne les a pas suivis aux urnes et ensuite, presque deux sur trois de ceux qui se sont déplacés ont voté pour les candidats de la gauche. Envoyant, par la même gifle, au tapis une vingtaine de ministres de l'actuel gouvernement. On n'aurait du mal à comprendre après ça que Sarkozy et son UMP ne saisissent pas qu'il s'agit là d'un désaveu flagrant de leur politique actuelle. Autre révélation de ces urnes la régénérescence du sieur Le Pen et de son Front National. Et là c'est la faute à la droite. Voulant regagner des voix pour sauver ce qui aurait pu l'être au second tour, la droite, Sarkozy en tête, a brandi encore une fois le spectre de l'insécurité. Ce qui a orienté une partie de l'électorat vers les listes du FN, avec des scores qui caracolent pour frôler dans certaines régions les 20%, dépassant même ce seuil en PACA. Et siégeant dans près de douze Conseils régionaux. Mais si le FN rebondit sur ses pieds, on ne peut en dire autant pour le MoDem de François Bayrou. Un parti qui s'est vu cloué le dernier clou de son cercueil à l'issue de ces régionales. Présent seulement en aquitaine et avec 10 conseillers sur 85, il peut à peine espérer faire de la figuration. Enfin, la gauche. Une qui n'aurait jamais pu atteindre le score de ce dernier dimanche sans la solidarité et l'union dont elle a fait preuve. Reste maintenant à continuer sur la même voie. Ce qui ne serait pas chose aisée. Cet esprit de solidarité et d'union risque d'être mis à rude épreuve dès les premiers jours de la gouvernance des Conseils, où les élus de gauche devraient accorder leurs violons pour éviter la dispersion. Déjà, quelques voix s'élèvent ça et là pour marquer leur démarcation. Ségolène Royale qui, du haut de ces 60% de voix dénie la victoire aux partis de gauche et l'impute aux seuls présidents sortant (et reconduits) des Conseils régionaux. Et Georges Frêche, qui a fêté «sa» victoire en observant une minute de silence à la mémoire des partis classiques.