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Victoire du PS, déroute de l'UMP et remontée du FN France / Régionales : L'hexagone s'est réveillé en rose
Près de 54% des électeurs ont boudé les urnes
La gauche a signé dimanche un succès écrasant aux dépens de la majorité présidentielle au premier tour des élections régionales, marqué par une abstention sans précédent, proche de 54% en métropole. Le président français Nicolas Sarkozy a reçu un avertissement sévère au premier tour d'élections régionales qui devraient avoir un impact sur la deuxième moitié de son mandat, puisqu'elles relancent l'opposition socialiste et dessinent une résurgence de l'extrême droite. "Avertissement", "claque", "désaveu", "débandade", la presse française soulignait lundi matin quasiment à l'unisson la très nette défaite de la majorité. Si la vague rose et verte, c'est-à-dire une alliance du parti socialiste et de ses alliés écologistes, submergeait la France dimanche prochain, au second tour, cela marquerait "un tournant politique majeur du quinquennat", estimait le journal de gauche Libération. Or le rapport de force est clairement favorable à la gauche: selon les chiffres officiels du ministère de l'Intérieur, le bloc gauche (53,46%) distance en effet de 14 points le bloc droite (38,93%). Dans les 22 régions métropolitaines (hors outre-mer), le PS seul devance le parti présidentiel UMP et ses alliés de 3,3 points (29,48% contre 26,18%) et il arrive en tête dans 13 régions. Ce scrutin, la dernière élection intermédiaire avant la présidentielle de 2012, a d'ores et déjà un impact national. La présence de 20 ministres sur les listes de droite a d'emblée conféré au scrutin une dimension de test. L'opposition pour le "grand chelem" Mais on relève que jamais pareille démobilisation n'avait caractérisé une élection régionale en France. L'abstention avait atteint 37,9% au premier tour du précédent scrutin en 2004, qui s'était soldé par un raz-de-marée de la gauche sur les 26 régions françaises, la droite ne conservant que l'Alsace et la Corse. La Corse pourrait basculer à gauche et une bataille serrée s'annonce en Alsace, ce qui laisse entrevoir à l'opposition le "grand chelem" espéré. Le bloc de gauche, avec 50% des suffrages - dont 30% au Parti socialiste - s'adjuge un score historique sous la Vème République, alors que la droite parlementaire s'étiole. "Symboliquement, c'est essentiel d'être devant, c'était la dernière ligne de résistance de l'UMP", juge Jérôme Fourquet (Ifop). Pour Gaël Sliman (BVA), "c'est une énorme claque pour l'UMP". L'UMP et ses alliés, des souverainistes du Mouvement pour la France (MPF) de Philippe de Villiers à La Gauche moderne de l'ex-socialiste Jean-Marie Bockel, subissent dimanche un désaveu avec un score de 26,18%. Europe Ecologie sur sa lancée, le FN revient Europe Ecologie, après sa percée aux élections européennes de juin 2009, conforte son statut de troisième force politique du pays avec un score de 12,46%, en deçà toutefois des 16,2% engrangés l'an dernier. Le Front national, qui comptait se refaire une santé après une série de contre-performances électorales, réussit un score au-delà de ses prévisions avec 11,74% : il est en mesure de jouer les trouble-fête dans 12 régions où il peut provoquer des triangulaires traditionnellement fatales à la droite. Le président du FN, Jean-Marie Le Pen, s'adjuge plus de 20% des voix en Provence-Alpes-Côte d'Azur. (PACA) Le parti d'extrême droite ne retrouve pas toutefois l'étiage le plus favorable. Au premier tour en 2004, il avait obtenu 14,7%. En 2002, Jean-Marie Le Pen avait accédé au second tour de la présidentielle avec 16,86%, mais il n'avait recueilli que 10,44% à celle de 2007. Le Front de gauche, alliance entre les communistes et le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, réussit à glaner 6% des suffrages. Le baptême du feu du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot dans une élection nationale - il était présent dans certaines régions aux européennes - est cuisant, avec un faible score aux alentours de 2,5%. Le MoDem, grand perdant Le Mouvement Démocrate (MoDem) s'effondre sous la barre des 5%, à 4,3%. Son score était de 8,46% aux européennes. Son dirigeant François Bayrou, pour autant, ne renonce pas à son combat. "C'est une déception, c'est un désagrément, c'est un passage rude, mais ce n'est pas une honte", a-t-il dit. L'UMP, qui avait misé sur l'union dès le premier tour, en a appelé aux abstentionnistes car elle dispose de très peu de réserves de voix pour le second tour du 21 mars. "Rien n'est joué pour le second tour dans de nombreuses régions", a souligné le Premier ministre, François Fillon, lors d'une brève allocution à Matignon.