Après le grand chelem, de la balle ovale, remporté par le 15 de France, la gauche hexagonale est partie hier pour remporter le grand chelem des régionales françaises. On aurait pu les nommer « les pétroleuses », mais elles sont trois, on aurait pu aussi les comparer au « trois mousquetaires » mais il leur manque une quatrième. Trois femmes sont en train de chambouler les desseins politiques et surtout électoraux de la droite de Sarkozy. Martine Aubry (PS), Cécile Duflot (Verts) et Marie-George Buffet (PCF), ont réussi le pari de rassembler la gauche pour ce deuxième tour des élections régionales. Avec un candidat commun, pratiquement dans toutes les régions, à l'exception de la Bretagne et du Limousin, la France risque de se réveiller ce lundi avec un candidat de gauche sur tous les perchoirs des Conseils régionaux. Même l'Alsace et la Corse pourraient basculer et échapper à la droite. Le challenge est beau. Le remporter n'en serait que plus enivrant encore. Mais au-delà des perchoirs des Conseils régionaux, le défi à relever -et à remporter- par cette «gauche solidaire» est l'échéance 2012 pour l'Elysée. Dans deux ans ce sera demain la veille, et pour les trois dirigeantes de cette gauche, le défi est de transformer ce rassemblement d'une semaine de campagne pour un deuxième tour d'élections régionales en une mobilisation permanente pour les prochaines Présidentielles. Pour cela, il faut éviter la dispersion et les petits calculs politiciens qui ont toujours fragilisé la gauche française. Une gauche plurielle, certes, mais qui réapprend à savourer le bonheur de cueillir le fruit de la solidarité. Un fruit qui n'en serait que plus mûr et suave d'ici 2012. Et qui sait ? Peut-être que d'ici là, Marianne aura l'infime privilège d'accueillir une certaine Martine à l'Elysée? Ce serait une première!