Les jeux sont-ils faits ? Apparemment rien ne va plus. Les dernières déclarations des responsables israéliens sur la question de la colonisation ont fait avorter dans l'œuf les pourparlers indirects arrachés au forceps par les Américains aux Palestiniens. Mais Tel-Aviv n'a rien trouvé de mieux pour montrer « ses bonnes intentions » que d'annoncer des projets dantesques de nouvelles constructions de colonies juives dans la ville d'Al Qods. Une démarche qui a soulevé un tollé universel. Même les Etats-Unis ont dû suivre le mouvement de condamnations tout en assurant toutefois de l'indéfectibilité des liens qui unissent Tel-Aviv à Washington. Au point qu'on se demande qui est arrimé à l'autre. Vendredi dernier, le quartette pour le Proche-Orient a condamné « la décision du gouvernement israélien prévoyant la construction de nouveaux logements à Al Qods » et a exhorté Tel-Aviv de geler la colonisation. Ban Ki-moon a réitéré les mêmes propos à Ramallah et à Gaza. Réponse du berger à la bergère: "Nous continuerons de construire à Al Qods, comme nous l'avons fait depuis 42 ans", a martelé Netanyahu, hier dimanche, avant même qu'il ne reçoive George Mitchell, arrivé dans la région. Le Premier ministre israélien ne concède rien non plus sur le statut d'Al Qods comme capitale indivisible de l'Etat d'Israël. Tout le monde est prévenu donc. Mais qui assumerait sa responsabilité? La Maison-Blanche pourrait-elle faire pression sur Tel-Aviv? Cela semble fort improbable. L'ONU pourra-t-elle autre chose que publier des résolutions qui ne seront jamais mises en application et qui n'ont jamais inquiété outre mesure l'entité sioniste? Restent les Pays Arabes qui se présentent à un sommet dont le seul souci est d'assurer sa tenue plus que garantir son succès. Entre temps, rien n'est fait pour qu'Israël cesse son hégémonisme, tant que la situation actuelle de la faiblesse de la communauté internationale ressemble de loin à celle que de la SDN à l'avènement du nazisme.